Olivier et Laurence Clary, de la Polynésie aux terres australes françaises

Olivier et Laurence Clary le 31 août 2014 sur la base de l’ile Crozet
Olivier et Laurence Clary le 31 août 2014 sur la base de l’ile Crozet

Partis faire le tour du monde à la voile, Olivier et Laurence Clary sont de retour dans leurs Baronnies natales, après avoir vécu 26 ans sur un voilier en Polynésie et effectué un exceptionnel voyage sur le Marion Dufresnes vers les terres australes et antarctiques françaises. 

On peut être de pure souche baronniarde et n’en être pas moins grand voyageur et solide navigateur. C’est ce que confirme Olivier Clary né à Montauban sur Ouvèze voila 67 ans et qui, de concert avec son épouse Laurence, aura passé plus de la moitié de sa vie sur un voilier à l’autre bout du monde. Fils d’agriculteurs au hameau de Ruissas, devenu enseignant après être passé par l’école normale de Valence, Olivier commence par effectuer son service militaire à Madagascar, avant d’être chargé de la formation des futurs enseignants ivoiriens à Abidjan où il rencontre Laurence, elle-même enseignante et passionnée de voile.

Le Marion Dufresne effectue chaque année 4 rotations à partir de l’ile de la réunion pour ravitailler les terres australes et antarctiques françaises
Le Marion Dufresne effectue chaque année 4 rotations à partir de l’ile de la réunion pour ravitailler les terres australes et antarctiques françaises.

Un quart de siècle en Polynésie

 Ensemble ils achètent un voilier en 1980 et larguent les amarres cinq ans plus tard pour entamer au départ d’Abidjan (où ils rencontrent alors un autre navigateur nommé Alain Bosmans) un tour du monde à la voile qui les mènera jusqu’en Nouvelle Zélande via Panama. En 1988 afin de renflouer la caisse de bord, ils réintègrent l’Université de la Polynésie Française et pendant 26 ans, vivant à bord de leur voilier mouillé au yacht-club de Papeete, ils se rendent au travail chaque matin en dinghy. De temps en temps, Olivier et Laurence lèvent l’ancre pour découvrir des îles aux allures de Marquises et reviennent par avion chaque année goûter aux frimas des Noëls familiaux à Montauban.

Laurence Clary sur le pont du Marion Dufresne arrivant devant l’archipel des Kerguelen
Laurence Clary sur le pont du Marion Dufresne arrivant devant l’archipel des Kerguelen.

 28 jours entre 40èmes rugissants et 50èmes hurlants

 Alors que l’heure et l’âge en sont venus, c’est en faisant l’été dernier un exceptionnel voyage marin à la découverte des TAAF (Terres australes et antarctiques Françaises) que ces deux insatiables amoureux de la mer prennent leur retraite professionnelle. L’administration des TAAF ouvre en effet la possibilité à un nombre limité de visiteurs de découvrir les iles australes de l’Océan Indien (archipel de Crozet, archipel de Kerguelen et ile Amsterdam) lors des 4 rotations de ravitaillement et de relève des personnels que le Marion Dufresne (navire français de ravitaillement) effectue chaque année.

Olivier Clary devant un éléphant de mer des Kerguelen
Olivier Clary devant un éléphant de mer des Kerguelen.

Moyennant 8300 € par personne et deux années en liste d’attente, Olivier et Laurence firent partie des 11 touristes privilégiés qui, du 21 août au 18 septembre dernier, parcoururent sur le navire ravitailleur français près de 9 000 km à travers l’océan Indien. Au départ de l’ile de la Réunion, une bonne partie s’effectue entre 40èmes rugissants et 50èmes hurlants, dans des conditions de mer souvent difficiles. Au total 20 jours de navigation, huit jours et deux nuits à terre (débarquement uniquement en hélicoptère) à la découverte de l’extraordinaire patrimoine naturel de ces terres australes dont les paysages, la flore et la faune sont exceptionnels (otaries, albatros, pétrels, manchots, éléphants de mer).

Laurence Clary sur l’ile de la Possession.
Laurence Clary sur l’ile de la Possession.

De retour aujourd’hui dans les Baronnies à Montauban, ces éternels estivants se consacrent désormais à l’entretien de la ferme familiale et à la plantation d’arbres d’ébénisterie et de chênes truffiers.

 Alain Bosmans
Article paru dans le Dauphiné Libéré du 19 décembre 2014.

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