Les « Bienfaits » d’Intervalle – Lettre ouverte à M. Jacky Hadancourt

A la suite de la publication récente dans le bulletin de l’opposition municipale (« L’écho du Buis » distribué à 700 exemplaires dans les boites aux lettres), les responsables de l’association « INTERVALLE » ont souhaité répondre à l’article polémique concernant cette association. Afin de mieux informer les buxois sur cette controverse, le « TAM-TAM DES BARONNIES » publie (ci dessous à la suite de l’article incriminé) la lettre ouverte qu’ils ont adressé à son auteur M. Jacky Hadancourt.

L'article de M. Jacky Hadancourt
L’article de M. Jacky Hadancourt

La lettre ouverte d’INTERVALLE à M. Jacky Hadancourt

 L’article intitulé « Les bienfaits de l’association Intervalle », signé de M. Jacky Hadancourt et paru dans le N° 3 du bulletin « Les échos du Buis » de l’association « Mieux vivre à Buis », révèle, en dehors de son caractère malveillant, une profonde méconnaissance de l’association Intervalle. Les membres de son conseil d’administration ont souhaité rectifier plusieurs de ces inexactitudes et rappeler la nature des activités d’Intervalle.

L’association « Intervalle » a été créée en 1994 sur l’initiative d’un groupe de Buxois afin d’accueillir les travailleurs saisonniers et de venir en aide aux populations en situation de grande précarité.  Depuis plus de 20 ans, en étroit partenariat avec les services sociaux de l’Etat, de la région, du département et de la commune, l’association assure des missions d’accueil, d’écoute, d’orientation et d’accompagnement pour des personnes sans domicile stable et/ou en difficulté sociale sur le canton de Buis les Baronnies. Au fil des ans, les problématiques sur le territoire ont changé et, aujourd’hui précisément, 60 % des usagers sont en logement sur Buis les Baronnies et le canton.

L’association Intervalle est à la fois un centre d’accueil et d’orientation et un centre d’hébergement d’urgence comme il en existe, hélas trop peu, dans de nombreuses communes en France.

L’accueil de jour.

 L’accueil de jour est un espace ouvert à toute personne nécessitant une aide ou un soutien. Il ne s’agit pas d’aide financière, mais d’un accompagnement pour la construction d’un projet de vie ou  permettant d’accéder à ses droits. L’accueil est inconditionnel et anonyme. Les personnes fréquentant la structure viennent de tous horizons et Intervalle est à la disposition de l’ensemble de la population qui, à un moment ou à un autre, a besoin d’un coup de main. Intervalle travaille en partenariat avec l’ensemble du réseau associatif et institutionnel en place sur le territoire. L’accueil de jour reçoit de 0 à 40 personnes par jour, avec une moyenne de 700 par mois et 400 personnes différentes sur l’année.

Dans ce cadre, Intervalle met à disposition des usagers un ensemble de prestations grâce à deux animatrices qui informent et accompagnent ou à défaut réorientent vers une institution adaptée à la demande. Des ateliers collectifs permettent de créer une meilleure cohésion sociale : recherche d’emploi, atelier informatique, atelier culturel, atelier loisirs et projet « Sport et Santé ». Des outils sont mis à disposition pour la réalisation de démarches administratives (salle informatique, accès internet, téléphone, fax, photocopies, scanner). Des prestations liées à l’hygiène sont disponibles: douches, lavabos, laverie, toilettes pour lesquelles une participation financière est demandée.

Un travailleur social est disponible pour recevoir toute demande d’aide administrative (CAF, Sécurité sociale, RSA, CMU, domiciliation administrative). Des permanences d’une infirmière psychiatrique, d’intervenants du planning familial et d’un éducateur en addictologie sont tenues à Intervalle afin d’accompagner des personnes en difficulté ou en souffrance vers les soins et les structures spécialisées.

Intervalle offre une aide et des prestations de base pour les saisonniers (de Buis et d’ailleurs), acteurs indispensables à la vie économique du territoire. Dire que les usagers d’Intervalle ne souhaitent pas travailler est donc complètement faux. Quant au projet « Sport et Santé » qui déplait tant à M. Hadancourt, il est financé par l’agence régionale de la santé et a pour objectif d’améliorer la santé de la population en précarité (sociale, financière) par le sport et l’activité physique, avec participation financière selon les ressources des  usagers.

Le centre d’hébergement d’urgence.

 Dans le cadre du dispositif d’urgence social national, le centre d’hébergement d’Intervalle permet d’accueillir 9 personnes dans deux appartements collectifs. Une convention d’hébergement temporaire contractualisant un accompagnement social encadre la prise en charge et une participation financière égale à 10 % de leurs ressources est demandée aux résidents. Depuis plus d’un an, le centre d’hébergement d’Intervalle a recentré sa pratique sur un accueil adapté au territoire et à l’évolution du public concerné. Intervalle propose une continuité dans l’hébergement permettant au résident de mettre en place une dynamique de réinsertion par le logement avec un suivi et un accompagnement global des hébergés sur une plus longue période.  Quant à la suggestion de M. Hadancourt de n’accueillir que des « Buxois en difficultés » nous serions heureux de savoir comment et sur quels critères il effectuerait une telle sélection. Combien de temps faudra-t-il aux usagers pour devenir de « vrais buxois » éligibles aux services d’Intervalle ?

Le projet de déménagement des locaux d’Intervalle;

S’il est exact que le département de la Drôme a fait l’acquisition d’une maison de 300 m2 située devant le parvis de l’église afin que DAH l’aménage en bureaux et logements sociaux dont une partie est prévue d’être louée à Intervalle à l’horizon 2017, il est stupide de dire que ce projet est mené de façon « très discrète » (un débat a eu lieu avec des futurs voisins au cours de l’assemblée générale d’avril 2015) . Il est aussi absurde de penser qu’il fera « perdre de la valeur aux biens immobiliers du voisinage ». Peut-on croire sérieusement que c’est l’existence d’Intervalle qui provoque tous les troubles ou actes de délinquance de Buis alors que, précisément, c’est pour venir en aide dans une démarche d’accompagnement que l’association travaille à la réinsertion sociale de ses usagers. Les rues de Vaison, Nyons ou Valréas, qui n’ont pas d’Intervalle, sont-elles plus sûres pour autant ? Nous pensons que c’est le contraire et défions M. Hadencourt d’apporter la preuve de ce qu’il suggère.

 Intervalle est un service social s’adressant aux personnes en difficulté sociale ou fragilisées, dont les buxois ont toutes les raisons d’être fiers, au même titre que l’hôpital, le centre médico-social, le CCAS, la Croix Rouge, le Secours Catholique ou les Restos du Cœur de Buis. Et pour tout dire à la façon de Molière, nous sommes persuadés que les Tartuffes qui s’écrient « Cacher ce pauvre hère que je ne saurai voir » sont au Buis, fort heureusement, minoritaires.

Pour les membres du conseil d’administration, la présidente : Létice Cornand.
Pour l’équipe d’encadrement, le directeur : Jérôme Golliet.

Photos prises le 29 mai dernier à la "Fêtes de Voisins" devant les locaux de l'association d'Intervalle - Où sont les nuisances du voisinage dont parle M. Haddencourt ?
Photos prises le 29 mai dernier à la « Fêtes de Voisins » devant les locaux de l’association d’Intervalle – Où sont les nuisances du voisinage dont parle M. Haddencourt ?