Chez les Deboulle, on touche du bois de père en fils

De gauche à droite, Julien, Jérôme, Nathanaël et Léna entourent Gérard, le Pater Familias qui prend aujourd’hui sa retraite après 30 années à la tête d’Ossaturbois.
De gauche à droite, Julien, Jérôme, Nathanaël et Léna entourent Gérard, le Pater Familias qui prend aujourd’hui sa retraite après 30 années à la tête d’Ossaturbois.

Dans la famille Deboulle, lorsqu’on demande le père on s’adresse à Gérard, citoyen belge né voila 62 ans au Luxembourg, personnalité bien connue dans les Baronnies. Après avoir suivi un cursus en école d’architecture, et une formation de charpentier auprès des compagnons, il s’installe au Buis en 1982 avec son épouse Ursula qui lui donnera quatre enfants (trois garçons et une fille).

Pionnier en matière d’éco-construction et de maison bioclimatique, il créé en 1985 l’entreprise de charpente « Ossaturbois » qui devient rapidement leader local de la construction de maisons en bois et de charpente couverture. Prenant sa retraite aujourd’hui après 30 ans à la tête de l’entreprise, il transmet le flambeau à ses quatre enfants Jérôme, Nathanaël, Julien et Léna auxquels il aura communiqué sa passion pour le bois.

Ossaturbois, une entreprise qui a le sens de la famille.
Ossaturbois, une entreprise qui a le sens de la famille.

Bon sang ne saurait mentir

 Car bon sang ne saurait mentir ! Jérôme (29 ans), a contracté très tôt la passion du bois. Après un cursus en génie électrotechnique à Carpentras, il s’est formé pendant 3 ans en charpente chez les compagnons du Devoir. En 2011 il intègre Ossaturbois et devient aujourd’hui le gérant d’une entreprise qui compte sept salariés.

Son frère cadet Nathanaël (25 ans), a suivi une formation en DUT de génie civile, puis une année de spécialisation en construction bois au Danemark, avant de rejoindre l’entreprise familiale dont il devient aujourd’hui le cogérant au coté de Jérôme.

L’ainé Julien (31 ans), mécanicien et serrurier de formation, travaille à Ossaturbois depuis deux ans. Tout comme Léna (27 ans), la fille de la famille, qui, ayant obtenu un CAP de menuiserie chez les compagnons à Marseille, intervient aujourd’hui dans les travaux d’agencement intérieur de l’entreprise.

Mais Gérard n’est pas homme à prendre une retraite inactive. Après avoir assuré sa succession, il continue aujourd’hui comme simple employé de l’entreprise gérée par ses enfants, à animer de son expérience le bureau d’étude et l’établissement des nouveaux projets.

Alain Bosmans
Article paru dans le Dauphiné Libéré du 22 novembre 2014

Gérard Deboulle
Gérard Deboulle

Buis commémorera l’an prochain la rafle de 14 juifs à l’hôtel du Lion d’Or en mai 44

Entourant le maire Sébastien Bernard, Robert Pinel (à gauche) est le président de l’association « Mémoire Résistance HB » et Robert Bontoux le vice président.
Entourant le maire Sébastien Bernard, Robert Pinel (à gauche) est le président de l’association « Mémoire Résistance HB » et Robert Bontoux le vice président.

C’est un épisode tragique et mal connu, qui s’est déroulé au Buis durant la seconde guerre mondiale. Le 21 mai 1944 vers midi, une dizaine de policiers français en civils accompagnés d’autant de soldats allemands cernent les hôtels de Buis et y contrôlent tous les occupants. Ils procèdent à l’arrestation, pour la plupart dans l’hôtel du Lion d’Or où elles s’étaient retrouvées pour déjeuner en ce dimanche midi, de 14 personnes « de races juives » dit le rapport de police.

 Une terrible page de l’histoire de Buis les Baronnies

Toutes sont amenées en camion à Avignon, incarcérées à la prison Sainte Anne, elles partirent à Auschwitz par le convoi N° 76 du 30 juin 1944. Sur les 14 déportés de ce qu’il faut bien appelé la plus importante rafle de juifs réalisée par les nazis dans la Drôme pendant la dernière guerre, on ne comptera que 3 rescapés… Les autres font partie des 215 Juifs de la Drôme morts en déportation sur 263 arrêtés) comme le raconte Rober Serre dans son remarquable ouvrage “De la Drôme aux camps de la mort”.

Un important travail de recherche historique

Cette terrible page de l’histoire de Buis, longtemps enfouie dans les mémoires, a fait l’objet depuis plus d’un an d’un important travail de recherche historique menée par Robert Pinel, président de l’association « Mémoire de la résistance et de la déportation dans les hautes Baronnies ». Il y fut établi que plusieurs familles juives ont échappé à la rafle, prévenues par différentes personnes, dont une serveuse du Lion d’Or. Un travail qui a convaincu la mairie de Buis, dont le nouveau maire Sébastien Bernard est particulièrement attentif au devoir de mémoire, de commémorer cette rafle l’année prochaine. La cérémonie se déroulera sur la place des Arcades devant l’hôtel du Lion d’Or, le 21 mai 2015, jour anniversaire de la rafle et en cette année du 70ème anniversaire de la libération des camps de concentration.

 Alain Bosmans
Article paru dans le Dauphiné Libéré le 17 novembre 2014.

 Un appel aux familles des déportés de la rafle

 Les organisateur de la cérémonie mémorielle l’an prochain, le 21 mai 2015, souhaitent pouvoir contacter les familles et descendants des 14 déportés de la rafle du Lion d’Or le 21 mai 1944 dont les noms suivent. A cet effet, ils lancent un appel afin qu’ils puisent se faire connaitre auprès de la mairie de Buis – 26170 – tel : 04 75 28 07 34 ou de l’association « Mémoire Résistance HB », Mairie de Eygalayes -26560 – tel : 04 75 28 43 39.

Elie Angel, né le 1er avril 1912 à Istanbul, commerçant en Avignon. Rescapé.

Edouard Carcassone, né le 3 janvier 1906 à Marseille. Représentant à Mirabel-aux-Baronnies (26). Mort en déportation.

Gilberte Esther Carcassone, née Elias, épouse d’Edouard, né le 21 juillet 1909 à Nîmes. Rescapée.

Maurice de Ciaves, né en 1907 à Smyrne (Turquie), nationalité hollandaise, venant d’Avignon. Mort en déportation.

Robert Franck, né le 18 décembre 1903 à Epernay (51), venant de Marseille. Rescapé.

Andrée Henriette Geismar, née Dukas, née en 1895 à Fraize (Vosges). Morte en déportation.

Moïse Leichmann, né le 17 février 1902 à Belfort, médecin à l’Hôpital de Buis. Mort en déportation.

André Michel Lyon, né en 1891 ou 1895 à Paris. Mort en déportation.

Simone Lion née Mayer, épouse d’André, née en 1898 à Paris. Mort en déportation.

Charles Unik, né en 1908, bijoutier à Paris, réfugié à Buis. Mort en déportation.

Simon Wadamski, russe, né le 23 avril 1888 à Podemka. Mort en déportation.

Andrée Marcelle Wahl née Hayem, épouse de Léon, née le 22 juillet 1895 à Epinal. Morte en déportation.

Léon Wahl, époux d’Andrée, né le 27 mars 1971 à Epinal. Mort en déportation.

Armand Woog, né le 1er novembre 1873 à Paris, venu de Marseille. Mort en déportation.

 

Robert Pinel a mené depuis plus d’un an un important travail de recherche historique sur la rafle.
Robert Pinel a mené depuis plus d’un an un important travail de recherche historique sur la rafle.