VINSOBRES, LE PARTI D’EN RIRE !

Le village de Vinsobres a été choisi pour organiser, en juillet 2013, la rencontre nationale des villages aux noms burlesques, fête exceptionnelle et unique en son genre.

Les maires et représentants de 13 communes sont venus à Vinsobres préparer la prochaine rencontre. Au premier rang, on reconnait Louison Flouret (présidente de l’association « Vinsobres, qui l’eût crû ! »), Serge Cornud (maire de Vinsobres), Patrick Lasseube (président du groupement des communes aux noms burlesques) et Roger Gleize (président du comité des vignerons de Vinsobres).

Réunir la truculence des mots et la succulence des produits, se servir du nom évocateur d’un village qui prête à sourire pour faire parler de soi, utiliser l’art de l’autodérision pour promouvoir sans complexe la découverte de produits régionaux, tel est le programme du « Groupement national des communes aux noms burlesques, pittoresques ou chantants » dont la 11ème rencontre annuelle se déroulera les 6 et 7 juillet prochain à Vinsobres.

Le groupement des communes aux noms burlesques a vu le jour en 2003 lorsque le maire Patrick Lasseube de la commune de Saint-Lys en pays toulousain (dont un des hameaux signifie « mange-oignon » en occitan) eut l’idée géniale d’inviter toutes les communes de France ayant un nom qui prêtaient à sourire, à la traditionnelle fête champêtre du hameau en question. Ce fût là le départ d’une épopée qui, regroupant à peine 9 communes en 2003, en compte aujourd’hui plus d’une quarantaine. Depuis, des liens d’amitiés se sont tissés entre ces communes qui, chaque année début juillet, sont accueillis par l’une d’entre elles pour un rassemblement haut en couleur. Le village désigné rivalise alors d’ingéniosité pour recevoir dans la bonne humeur de très nombreux visiteurs et créer un événement national très prisé des médias. Après Saint-Lys en 2003, ce fût le tour de Beaufou en 2004, Cocumont en 2005, Arnac la Poste en 2006, Clochemerle en 2007, Vatan en 2008, Bouzillé en 2009, Cassaniouze en 2010, Corps Nuds en 2011, Andouillé en 2012. Et en 2013 ce sera Vinsobres, seule commune du Sud-est de la France, représentant la Provence au sein du groupement. Vinsobres en 2013 ! Qui l’eût crû ?

Vinsobres ! Qui l’eût crû ?

Le maire de Vinsobres Serge Cornud (ça ne s’invente pas !) dont la mairie est située rue Gironde (ça ne s’invente pas non plus) explique : « C’est au salon de l’agriculture en février 2006 que tout a commencé. La cave coopérative « La Vinsobraise » a été contactée par un groupe de jeunes gens d’Arnac-la-Poste qui, ayant beaucoup apprécié le nom de notre village et, semble-t-il, encore plus son vin, a demandé si la commune voulait bien rejoindre le groupement national des communes aux noms burlesques. Nous y avons adhéré en 2007 et depuis, chaque année, Vinsobres envoi une délégation pour participer aux rencontres annuelles ou notre stand connait un vif succès. La très forte sollicitation des autres villages nous a ensuite amené à nous porter candidat pour recevoir en 2013 la 11ème rencontre annuelle du groupement ». En somme, Vinsobres y a crû !

Le maire de Vinsobres Serge Cornud

Profiter de son nom pour se faire un nom !

En accueillant les 6 et 7 juillet prochain la 11ème Rencontre des communes aux noms burlesques, pittoresques ou chantants, le village compte bien en effet profiter de son nom pour valoriser les multiples richesses de son terroir. A commencer par la qualité de ses vins, reconnus « Crus des côtes du Rhône » depuis 2006. Mais aussi de ses olives et huiles en AOC depuis 1994, de sa truffe noire, de ses champs de lavande et lavandin ou encore de ses vergers d’abricotiers « Orangé de Provence ».

Le président du groupement des communes aux noms burlesques Patrick Lasseube.

« La fête annuelle des communes aux noms burlesques est un grand moment de partage, d’échange et de bonne humeur » soulignait le président fondateur du groupement Patrick Lasseube lors de la conférence de presse tenue samedi dernier à Vinsobres où une quarantaine de représentants des communes du groupement étaient venus de toute la France pour préparer le prochain rassemblement. « Notre mission est de promouvoir le rire, la gastronomie, la convivialité, la découverte de nos produits régionaux authentiques, autant d’ingrédients qui favorisent les échanges humains, les liaisons directes entre producteurs et consommateurs… »

En2012, une nombreuse délégation vinsobraise a joyeusement participé aux journées de rencontre à Andouillé

Une fête gourmande des terroirs de France

Cette manifestation unique en son genre s’inscrit dans la tradition des fêtes populaires agricoles. Venant de toute la France, chaque village se déplace en délégation et pendant deux jours, le village d’accueil se transforme en un grand marché de terroir où chaque commune dispose d’un stand pour promouvoir ses produits et son identité. En parallèle du marché, de nombreuses animations gratuites ponctuent la manifestation attirant une foule nombreuse : défilé des délégations, visites guidées, défi des maires, expositions, randonnées, démonstrations de métiers, jeux pour enfants, …

Des représentants de 13 communes (sur les 27 qui enverront des délégations en juillet) étaient présents le week-end du 16 et 17 février à Vinsobres pour préparer la prochaine rencontre.

A Vinsobres les 6 et 7 juillet prochain, 27 communes du groupement seront représentées et entre 500 et 600 personnes des différentes délégations seront accueillis, la plupart chez l’habitant. 15 000 visiteurs sont attendus sur les deux jours et une équipe d’environ 200 bénévoles est mobilisée. 3500 à 4 000 repas seront servis avec des produits typiques de la région arrosés du nectar des dieux local. De très nombreux médias régionaux et nationaux sont appelés à relayer l’événement qui constituera un temps fort de communication pour la renommée du village, de ses productions agricoles et de son image touristique.

le maire de la commune Serge Cornud (avec le micro), le président du groupement des communes aux noms burlesques Patrick Lasseube (à droite), la présidente de l’association « Vinsobres, qui l’eût crû ! » Lison Flouret et le président du comité des vignerons de Vinsobres Roger Gleize ont présenté le programme des journées du 3 et 7 juillet.

La préparation bat son plein !

Pour organiser la manifestation une association « Vinsobres, qui l’eût crû ! » a vu le jour en mai 2010. Présidée par la conseillère municipale Lison Flouret, elle compte aujourd’hui environ 70 adhérents et plus d’une centaine de bénévoles impliqués. Afin de mener à bien son action, 13 commissions de travail thématiques ouvertes à tous ont été mises en place (hébergement, animations, restauration, finances, sécurité, logistique, vins, …). Doté d’un budget de 144 000 euros, l’association peut compter sur le total soutien de la municipalité, de l’office de tourisme, du conseil général et de la chambre d’agriculture de la Drôme, ainsi que de nombreux partenaires locaux. L’association « Vinsobres, qui l’eût crû ! » a également noué un partenariat très fort avec le Comité des vignerons de Vinsobres qui travaille main dans la main pour le succès de cette manifestation festive unique, où le vin, le cru de Vinsobres, tiendra une place prépondérante.

La Cuvée spéciale « Vinsobres, qui l’eût cru !En tant que hôtes de cette 11ème rencontre des communes aux noms burlesques, pittoresques ou chantants, les vignerons de Vinsobres se sont montrés créatifs et originaux pour présenter leur savoir-faire aux 15 000 visiteurs issus de la France entière attendus durant le week-end du 6 et 7 juillet 2013. Une cuvée spéciale « Vinsobres, qui l’eût cru ! » a été créée pour l’occasion. Douze domaines ou caves ont répondu favorablement à ce beau projet ambitieux et fédérateur.
Pour Pascal Monier, Directeur de la cave coopérative la Vinsobraise et responsable de la commission vin « Cette bouteille résume toute la symbolique de la grande fête qui se prépare. Cet assemblage sera l’expression de différents terroirs de la commune de Vinsobres ainsi que différents coups de mains de vinificateurs. »
Le millésime de la cuvée est un 2011, superbe millésime sur le fruit avec des tanins soyeux. Près de 2 000 bouteilles sont produites et seront servies lors des différents repas durant les deux jours de la fête. Les visiteurs retrouveront ce délicieux « Vinsobres » aux différentes buvettes du marché des terroirs.
Les Domaines ou Caves ayant gracieusement participés à l’élaboration de cette cuvée sont : Domaine Chaume-Arnaud, Domaine Jaume, Domaine de Deurre, Domaine le Mirabeau, Domaine Autrand, Domaine Peysson, Château de Rouanne, Domaine du Moulin, Cave La Vinsobraise, Domaine la Bataille des Anges, Domaine l’Ancienne Ecole, Domaine la Péquelette.

Alain Bosmans
Article paru dans l’Agriculture Drômoise du jeudi 21 février 2013

La GRATIFERIA fait un tabac au Buis

A Buis les Baronnies dimanche, le Mille Club n’a pas désempli à l’occasion de la première Gratiféria buxoise.

Il y a dans le remarquable succès de la « Gratiféria » ou « Marché Gratuit » qui s’est tenue dimanche à Buis les Baronnies, un indiscutable signe des temps !

 Plusieurs centaines de personnes ont, d’une manière ou d’une autre, participé dimanche 3 février,  toute la journée dans la salle du foyer J.J. Coupon, à cette première « Gratiféria » buxoise, à ce premier marché 100 % gratuit dans lequel chacun donne ce qu’il a de superflu et prend ce dont il a besoin sans aucun échange d’argent. Le principe est simple : « Donnez ce qui vous plait – Prenez ce dont vous avez besoin ».

L’idée répond à une nouvelle tendance anti-conso qui vise à se débarrasser de possessions matérielles devenues inutiles, afin qu’elles circulent et profitent à d’autres. Il s’agit aussi de donner sans rien attendre en retour, pour que plaisir d’offrir ne rime pas avec consommation. La Gratiféria est aussi un lieu de rencontres collectives autour d’un concept gentiment subversif qui brise les dogmes de la société de consommation et séduit les adeptes de la décroissance.

 

 Son but premier est la promotion de la gratuité (ou de la circulation des biens dans un cadre non-marchand). En ce sens, organiser une Gratiféria est un acte militant en soi. Chacun peut se servir sans se soucier des questions financières. Il est clair que pour les personnes et familles en difficulté, l’organisation d’une Gratiféria est une aubaine. Mais ils ne sont pas les seules à être séduit par le concept. A Buis les Baronnies dimanche dernier, une large palette de la population, toutes classes sociales confondues, a pu profiter de ce système alternatif.

Gilles Pascal (à gauche) et la joyeuse équipe du Comité culturel et festif de Reilhanette sont les initiateurs des marchés gratuits dans la région.

« Le succès de notre initiative dépasse de loin nos attentes » confie Gilles Pascal l’initiateur du projet avec son équipe du Comité culturel et festif de Reilhanette. « Le nombreux public buxois venu dimanche nous rencontrer a prouvé qu’il y a aujourd’hui dans nos régions une vraie demande de gratuité… Et nous comptons bien essaimer prochainement des petites Gratiférias dans plusieurs villages de la région…. » Des demandes se sont d’ailleurs déjà exprimées à Mollans sur Ouvèze, Montbrun les Bains, Simiane, St Jean de Sault et même sur Avignon …

  Nées en Argentine en 2010, les Gratiférias se sont développées dans plusieurs pays voisins d’Amérique latine, ont grandi aux Etats Unis et au Canada et ont débarqué l’année dernière sur le vieux continent. Dans la région, le Comité culturel et festif de Reilhanette fut le premier à s’emparer de l’idée et une première Gratiféria organisée le 2 décembre dernier à Reilhanette devait connaître un succès immédiat.

Le 2 décembre 2012, une première Gratiféria était organisée avec succès dans le village de Reilhanette.

C’est que ces marchés gratuits sont faciles à mettre en œuvre. Ils sont annoncés à l’avance sur Facebook, par e-mail ou avec quelques affiches. Il suffit alors de trouver un lieu public, d’avoir l’accord de la commune et de faire respecter certaines règles de conduites : Ventes et échanges y sont absolument prohibés. Tout doit être gratuit ! Les objets doivent être en bon état et être repris le soir s’ils n’ont pas trouvé preneur. Et bien sûr un minimum de civilité est requis (ne pas venir par exemple en camionnette pour tout embarquer à la première heure…). Aux objets qui se trouvent habituellement sur un marché d’occasion, tels que vêtements, livres, jouets, meubles, vaisselles, appareils électroniques, légumes du potager, etc., peuvent venir s’ajouter des biens immatériels : propositions de services, d’offre de savoir, de cours, d’aide ponctuelle. Piquenique partagé et animations diverses sont habituellement au programme de la journée.

Pour en savoir plus : Gilles Pascal, 06 60 49 42 51 – http://www. fedetcc.orgwww.facebook.com/gilles.pascal2

 Alain BOSMANS
Article partiellement paru dans le Dauphiné Libéré du 7 février 2013