Les Fralib et le tilleul des Baronnies

Les anciens salariés de Fralib (Marc Decugis, Nadine Fiquet et François Collatresso) examinent le tilleul avant d’effectuer les tests de coupe.

Il y a trois ans, la multinationale Unilever décidait de fermer l’usine de thé Lipton et de tisanes Eléphant de Géménos (Bouches-du-Rhône), laissant sur le carreau 182 salariés. Une centaine d’entre eux continue de se battre pour redémarrer la production dans le cadre d’une coopérative ouvrière (SCOP). Ils sont venus la semaine dernière dans les Baronnies s’approvisionner en tilleul.

Trois anciens salariés de Fralib, qui depuis plus de 1000 jours occupent leur usine et se battent pour sauvegarder leurs emplois et leur savoir faire, avaient rendez vous lundi 26 août à 13h30 devant l’entrepôt de l’entreprise Phytotec au quartier de la Grange Neuve à Mollans sur Ouvèze. Parmi eux Nadine Fiquet responsable de la commission « qualité et analyse » de la coopérative ouvrière baptisée « Société coopérative ouvrière provençale de thés et infusions » (Scop T.I), dont le principal objectif est la reprise à Gemenos d’une production arrêté depuis 3 ans.

Marc Decugis, Nadine Fiquet et François Collatresso devant les machines de Phytotec à Mollans sur Ouvèze.

Accueillis par plusieurs militants du Front de Gauche et le directeur de Phytotec Robert Gozzi, ils étaient venus de Marseille pour effectuer des tests de coupe de tilleul destiné à des sachets « mousseline » pouvant être produits sur les machines de Géménos. « L’objectif est aussi de nouer des relations avec les filières d’approvisionnement en matière première en s’adressant directement aux producteurs locaux afin d’obtenir au juste prix des produits de qualité. Contrairement à ce que faisait Unilever, qui utilisait notamment des substituts chimiques en guise d’arôme, nous souhaitons produire des infusions aux saveurs naturels possédant toutes les garanties sanitaires» explique Nadine Fiquet.

Reconnaître le travail de l’agriculteur

 Pour effectuer les tests, les « Fralibiens » ont acheté au prix de 18 € le kilo, à Bruna Rochas, producteur à Rioms, 250 kg de tilleul certifié Bio qu’ils se sont fait livrer à Phytotec. « Un tarif particulièrement attractif, nettement au dessus du prix habituel de vente du tilleul dans la région et qui permet de reconnaitre le travail de l’agriculteur en lui versant une juste rémunération » souligne Nadine Fiquet. « Cette première livraison sera immédiatement utilisée par le comité d’entreprise pour lancer une première production militante de sachets « mousseline » de tilleul des Baronnies, destinés à être vendus, entre autres, à la fête de l’Humanité les 13, 14 et 15 septembre ».

En présence d’élus et de militants du Front de Gauche (parmi lesquels le maire Jean-Pierre Buix et le conseiller régional (PC) Jean Michel Bochatton, les ouvriers de Fralib ont lancé mercredi matin sur le marché de Buis un appel à la mobilisation en faveur de leur lutte.

Ces acheteurs particuliers ont aussi profité de leur passage à Buis les Baronnies pour expliquer aux buxois comment « la victoire des ouvriers face à la multinationale Unilever pourrait relancer la production agricole de tilleul dans les Baronnies », selon la formule de Gérard Cazorla, le très médiatique secrétaire (CGT) du comité d’entreprise. Alors, sur la place des Arcades au beau milieu du marché mercredi matin, devant une grande banderole revendicative, les Fralib distribuèrent tracts et appels à souscription, expliquant longuement aux passants la nature autogestionnaire de leur démarche et comment les producteurs locaux de tilleul pourraient y participer et y trouver intérêt.

 Relancer la filière tilleul ?

 Aussi, dans l’après midi, avant d’aller récupérer à Phytotec leur tilleul finement coupé, les visiteurs rencontraient en mairie les élus du territoire en la personne du maire Jean Pierre Buix, de la conseillère générale du canton Marie Claire Cartagéna, du vice président de la région Rhône Alpes en charge de l’agriculture Michel Grégoire ainsi que des représentants du futur Parc des Baronnies Provençales, Lionel Tardy et Gilberte Brémond. Il s’agissait de savoir comment les producteurs locaux pourraient approvisionner en tilleul Bio l’usine de Gémenos dans l’hypothèse d’une reprise de ses activités. Très attentifs aux propos tenus par les « Fralibiens », les élus furent tous intéressés par un projet qui permettrait de relancer la filière tilleul en sommeil depuis une dizaine d’années.

Les « Fralibiens » (à gauche) et les militants du Front de Gauche des Baronnies (à droite) ont rencontré en mairie de Buis les élus du territoire (au centre).

Mais si, de part et d’autre, une volonté commune s’est manifestée, il semble bien qu’il reste encore trop d’inconnu du coté de Fralib pour faire tomber de nouveau en pluie les bractées de tilleul dans les bourrasses des Baronnies. De quels tonnages de tilleul la coopérative ouvrière aura-t-elle besoin et à quelle échéance, ont demandé les élus locaux aux représentants syndicaux qui ne furent pas en mesure de répondre. La question du résultat des futures négociations entre les irréductibles de Fralib et la direction d’Unilever (qui pour l’instant se refuse à toutes négociations), semble bien en effet la pierre d’achoppement à la reprise de la production à Géménos et au succès d’un projet alternatif de gestion dans le cadre d’une coopérative ouvrière (voir l’interview de Gérard Cazorla). Dans les Baronnies pourtant, on ne demande qu’à y croire !

 « Pour une rémunération équitable de tous »

Gérard Cazorla, le secrétaire (CGT) du comité d’entreprise Fralib devant l’affiche de la pièce de théâtre « 1789 » jouée au Buis cet été par le « Théâtre des habitants ».

Trois questions à Gérard Cazorla, secrétaire (CGT) du comité d’entreprise de Fralib.

Question : Comment définissez vous le projet alternatif de production que vous mettez en place dans le cadre d’une coopérative ouvrière ?

Gérard Cazorla : « A l’origine, notre premier objectif était de conserver nos emplois et de maintenir notre outil de travail en nous opposant à la fermeture de l’entreprise décidée par Unilever. Mais rapidement on s’est aperçu qu’il ne suffisait pas de sauver l’outil de travail et de reprendre nous-mêmes la production, mais qu’il fallait aussi envisager de travailler autrement. Travailler pour nous les travailleurs et non pour gaver des actionnaires. Travailler pour produire des produits sains et de qualité qui rémunèrent équitablement tous ceux qui participent à la chaîne de production, à commencer par l’agriculteur. C’est pourquoi, grâce à la médiation du groupe de militants du Front de Gauche des Baronnies, nous avons souhaité nouer des contacts avec les producteurs de tilleuls afin de mettre en place une filière courte capable d’approvisionner une production de sachets de tisane que nous espérons prochaine. »

Question : Justement, en dehors de cette production militante de quelques centaines de kilos de tilleul, qu’elles sont les prévisions de reprise de la production dans le cadre de la SCOP T. I. ?

Gérard Cazorla : « Aujourd’hui, après l’annulation successive en justice des trois Plans de sauvegarde de l’emploi (PSE), nous sommes face à des échéances juridiques qui, en septembre ou octobre, peuvent renverser la situation… Ce que nous demandons, en vain depuis 3 ans, c’est de pouvoir ouvrir avec la direction d’Unilever, une vraie négociation portant sur la reprise de l’entreprise par notre coopérative ouvrière. Une négociation qui porterait notamment sur la marque « Eléphant » que nous souhaitons conserver, ou sur le lancement éventuel d’une marque méridionale différente, et sur la garantie qu’Unilever nous accorde des volumes de sous-traitance pendant 5 ans… ». Mais pour cela, il faudrait que le gouvernement soutienne cette négociation. Notre demande n’est pas si utopique que cela : Unilever a déjà accordé dans le passé de telles conditions à des repreneurs. Ainsi la marque Royco en France ou Miko en Espagne…

Question : En dehors du tilleul des Baronnies êtes vous en train d’activer d’autres sources d’approvisionnement en matières premières ?

Gérard Cazorla  « Pour le thé nous maintenons des contacts avec des producteurs en Chine et au Vietnam. Nous étudions également avec des producteurs de la région PACA la possibilité de produire des sachets de tisanes à partir de plusieurs plantes aromatiques régionales. Nous avons aussi l’intention de développer des produits nouveaux et originaux, comme par exemple, le thym aromatisé en sachet. A cet effet nous somme en contact avec des producteurs de thym à Trets (Bouche du Rhône) qui nous ont fourni des échantillons pour des essais sur nos machines. »

Pour en savoir plus :
Le point de vue de la CGT : http://cgt.fralibvivra.over-blog.com/
Le point de vue de la direction d’UNILEVER : http://www.fralib.fr/

Article et photos d’Alain Bosmans, paru intégralement dans « L’agriculture Drômoise » du 5 septembre 2013 et partiellement dans le « Dauphiné Libéré » du 31 août 2013.

Des dinosaures sont-ils passés par Ubrieux ?

Jean-Marc Saujet sur les lieux de l’insolite découverte

Un touriste  a fait cette semaine une étonnante découverte en mettant à jour dans les gorges d’Ubrieux une douzaine d’empreintes fossilisées qui pourraient être celles de dinosaures.

Jean-Marc Saujet a l’œil.  Et le bon ! Domicilié à Chatillon sur Loire dans le Loiret, travaillant pour une mission humanitaire à Madagascar, il est venu passer chez des amis une dizaine de jours de vacances dans les Baronnies. Mardi dernier, se rafraichissant dans le lit de l’Ouvèze à la hauteur des gorges d’Ubrieux, il remarque sur la paroi rocheuse de la rive d’étranges excavations en grande partie recouvertes de terre et de végétation.

Une douzaine d’empreintes de différentes tailles a été mise à jour !

Curieux de nature, il commence par dégager une première trace et découvre alors ce qui ressemble bigrement à l’empreinte fossilisé d’un animal de forte taille à 3 doigts griffus…. « Je n’avais aucune connaissance particulière en paléontologie, mais la trace était si nette et profonde que j’ai tout de suite pensé à un dinosaure… ». A l’aide d’une spatule en bois, de brosses et de pinceaux, Jean-Marc Saujet passera le jour suivant à nettoyer les nombreuses excavations qu’il découvre au fur et à mesure sur la paroi.

Jean-Marc Saujet a-t-il découvert un site d’empreintes paléontologiques aux gorges d’Ubrieux ?

Après deux après midi de travail sous le soleil, notre paléontologue amateur met au jour une douzaine d’empreintes de dinosaures, la plus petite couvrant quelques centimètres et les deux plus grosses un diamètre de plus de 50 cm. « J’ai alors constaté que j’étais maintenant face à un véritable gisement fossilifère datant de plusieurs millions d’années et qui méritait, à n’en pas douter, d’être reconnu et identifier ».

Les empreintes découvertes cette semaine par Jean-Marc Saujet vont être analysées par des scientifiques de la DRAC.

Après avoir pris des photos, le découvreur prenait rendez-vous avec le maire qui manifestait un immédiat intérêt pour la découverte et décidait d’en informer immédiatement la Direction Régionale des Affaires culturelles (DRAC) basée à Lyon. Il appartient maintenant aux spécialistes d’investiguer le site d’Ubrieux, la dalle sur laquelle les premières empreintes ont été découvertes se prolongeant sur plusieurs mètres avant de passer sous la route.

On savait qu’Hannibal était passé par la vallée de l’Ouvèze pour traverser les Alpes avec des éléphants, mais des dinosaures dans les Baronnies, c’est un vrai scoop !

Alain BOSMANS
Article paru dans le Dauphiné Libéré du 27 juillet 2013.

Le Théâtre des Habitants fait revivre « 1789 »

Réuni autour du comédien et metteur en scène Serge Pauthe, le nouveau « Théâtre des Habitants » va jouer cet été au Buis la célèbre pièce d’Ariane Mnouchkine « 1789 ». Pour être un peu fou, le projet n’en a pas moins rapidement suscité l’enthousiasme d’une trentaine de comédiens, chanteurs, musiciens, décorateurs, accessoiristes, tous amateurs passionnés d’un théâtre populaire. Et dans les Baronnies, nombreux sont ceux qui les ont aidés à se lancer dans cette nouvelle aventure.
Un théâtre d’habitants, une démarche citoyenne
En octobre dernier, un théâtre « d’habitants » est né au Buis autour de Serge Pauthe ! Un théâtre fait par des « habitants » décidé à faire, pour des « habitants », des spectacles vivants de qualité, populaires et citoyens. Un collectif d’habitants de tous âges et de toutes origines sociales, animés d’un désir d’autonomie et d’autogestion, fonctionnant démocratiquement avec l’idée d’essayer de tout faire (ou presque !) avec ses propres moyens, en bénévolat complet. La première mesure prise collectivement aura été de fixer le prix des places à un niveau particulièrement démocratique pour ne pas dire révolutionnaire : 5 € adultes, 3 € pour les enfants de 6 à 12 ans et gratuit pour les moins de 6 ans.

La seconde aura été de faire appel à l’imagination, aux initiatives, bonnes volontés, astuces et compétences de chacun : Pour les décors, les accessoires, les costumes, l’administration, chacun a emprunté, récupéré, transformé, recyclé, travaillé, sans compter … Pour le matériel technique d’éclairage et de son, on fit appel à la bonne volonté d’amis professionnels ou à d’autres troupes amateurs. Pour l’installation scénique, la troupe bénéficia de la précieuse collaboration des services techniques municipaux, du soutien financier et matériel de la mairie et des belles affiches financées par la Maison des Plantes. Pierre Dieu à Mollans et Brigitte de Cottraud à Caromb ayant aimablement ouvert leurs magnifiques collections de costumes du XVIIIème siècle, nos Sans-culottes sont sur scène bien costumés ! Enfin, la générosité de plusieurs entreprises, commerçants et artisans locaux, contribue au succès collaboratif de l’aventure.

Un défi de taille

Rejouer « 1789 » à Buis les Baronnies ! Le défi était de taille si l’on considère que cette pièce mythique n’avait pratiquement jamais été remontée par personne depuis 40 ans… Et pour cause : A partir du texte de la pièce donnée en 1971 par le fabuleux collectif du Théâtre du Soleil, il s’agissait de recréer la fresque lyrique, historique, poétique qui raconte les origines de la Révolution Française et le déroulement de cette année fondatrice.

Le Roi s’amuse … La reine aussi !

La convocation des états généraux, le serment du jeu de paume, la prise de la Bastille, la nuit du 4 août, la marche des femmes sur Versailles, y sont évoqués en scène courtes, au milieu de spectateurs, à partir de différents tréteaux, peuplés de paysans, de citadins, bateleurs, conteurs, chanteurs, musiciens, prélats, nobles, députés du Tiers-État. Dans une atmosphère de théâtre de foire, le spectacle se déroule en une suite de séquences courtes et dynamiques, tour à tour poétiques et parodiques, naïves et caricaturales, drôles et dramatiques, dans lesquelles viennent s’insérer des textes directement empruntés à l’histoire.

La révolution confisquée

 Mais la pièce d’Ariane Mnouchkine ne se contente pas de montrer la Révolution à partir du combat mené par quelques uns de ses acteurs (Louis XVI, Marie Antoinette, Necker, La Fayette, Mirabeau, Marat, …). La pièce évoque surtout cette histoire telle que le peuple l’a faite et l’a vécue ; avec ses joies, ses souffrances, ses espoirs et ses rêves. A Paris bien sûr, mais aussi en Province puisqu’une scène écrite par Serge Pauthe à partir d’archives locales et rajouté au texte original fait revivre les événements de juillet 1789 à Buis les Baronnies.

On y voit ainsi le peuple joyeux, vainqueur, libéré, mais aussi le peuple manipulé, utilisé, trahi… Et derrière ces manipulations, on découvre les mécanismes de l’histoire. Car si la pièce est une invitation à visiter, comme dans un livre d’image, une page essentielle de l’histoire de France, « 1789 » n’est pas, pour autant, un spectacle cocardier. Derrière la fête, la pièce montre et démontre comment la bourgeoisie naissante confisqua la révolution. A l’aristocratie des nobles s’est substituée celle des riches. Une confiscation des résultats de la révolution que Marat dénonce dès octobre 1789 en même temps qu’il appelle, dans la dernière réplique de la pièce, le peuple à se réveiller.

Un message qui, 224 ans plus tard, n’a pas pris une ride et un théâtre populaire, cher à Serge Pauthe et à ces « habitants », qui évoque le passé pour nous mieux parler d’aujourd’hui !

Alain BOSMANS

Représentations

Le spectacle sera donné dans les jardins de l’hôtel de ville de Buis les Baronnies à 21h30 le samedi 13 juillet, le lundi 5 août et le mardi 6 août. Tarif: 5 € adultes, 3 € pour les enfants de 6 à 12 ans et gratuit pour les moins de 6 ans. Réservations à l’office de Tourisme de Buis. On attend 350 personnes par représentation et les places ne sont pas numérotés. DERNIERE NOUVELLE : le spectacle est complet et sera joué à guichet fermé le 13 juillet. Des places sont toujours disponibles à l’Office de Tourisme de Buis et au guichet le soir des représentations du 5 et 6 août.

Générique

Mesdames les comédiennes : Muriel BEVANÇON-JAROSLAW – Brigitte BRIENNE – Anne-Marie FESSIEUX – Dominique GILLIS – Rose GONNET – Dominique GRAS – Jacqueline HERBAUT – Maryvonne JAN – Laure JOSPIN – Et la petite Maya MORETTA.
Messieurs les comédiens : Alain BOSMANS – Jean-François BOUVIER – Christian CHAILLAN – Robert GLEIZE – Christian HERBAUT – Jean-Marc MANIFICAT – Ralf MAURER – Fred NICOLET.
Messieurs les musiciens: José-SANCHEZ-GONSALEZ , accompagné de Sébastien MAGNOUAC et  John DALTON.
Metteur en scène : Serge PAUTHE.
Assistante : Agnès BEAULIEU.
Costumière : Christiane BERNET.
Décoratrice : Nicole RAHM.
Régie son et éclairages : Philippe ALTIER et Guylain SERVONNAT.
Affiche : Michel ROSSIGNON.

REMERCIEMENTS

Remerciements aux personnes ou associations qui ont soutenu la création du spectacle:
Jean Pierre BUIX
maire, la commune de Buis les Baronnies et ses services techniques.
Georges MOCHOT et la Maison des Plantes de Buis les Baronnies.
Louis TREMORI et l’association « Le Buis, j’aime ».
Eric FRAIPONT et le personnel de l’Office de Tourisme de Buis.
Christine JOURDAN, service des Archives Municipales du canton de Buis.
Gilles MAIGRON, directeur et le personnel d’entretien de l’école primaire.
Guylain SERVONNAT et le théâtre ATC de Loriol du Contat pour le prêt des éclairages.
Muriel BEVANCON-JAROSLAW et Brigitte BRIENNE de l’association « Les 2 M » pour la réalisation des billets.
Bernard JANCOU et le Théâtre de la Haute Ville à Vaison pour sa collaboration artistique.
Michel PAUME de la Cie L’ALBATROS à Avignon pour le prêt de matériel technique.
Jean-Paul GUITTENY pour sa aimable collaboration technique.
Robert GLEIZE pour le prêt d’équipement.
Pierre DIEU et Brigitte de COTTRAUD pour le prêt de costumes.

Remerciement aux entreprises, commerces, artisans qui ont financièrement sponsorisé le spectacle:
Rémy BONTOUX et l’entreprise BONTOUX S.A. de St Auban sur l’Ouvèze.
Eric FRAIPONT et la Maison d’hôtes de l’ANCIENNE CURE.
Gérard DEBOULLE et l’entreprise OSSATURBOIS.
Bruno ENGUENT et le garage ENGUENT.
Philippe MELLOT-CAVELIER et sa boulangerie Bio.
Gilles BENETON et la Brasserie « Les CIGALES ».
Pierre-Etienne LONGERET de l’entreprise « Le DAUPHIN ».
Sébastien MONTAUD et l’entreprise « Le CHATELARD » de St Auban/Ouvèze.
Myriam FACCHINIERI et l’entreprise FACCHINIERI matériaux de construction.
Valéry LIOTAUD et le Syndicat des producteurs de COTEAUX des BARONNIES.
Luc PIQUET et la cave de BEAUMONT du VENTOUX.
…. (Liste provisoire et non exhaustive…)

Chaleur et simplicité d’une visite princière

C’est peu de dire que la visite du Prince Albert II de Monaco à Buis les Baronnies hier vendredi 17 mai en fin d’après midi, fut chaleureuse.

Première halte impromptue en Mairie ! Il ne pleut plus ! La visite commence !

La météo elle-même, exécrable toute la journée, se mit subitement au beau à l’instant précis qui vit la voiture du Prince s’immobiliser devant l’hôtel de ville Buxois. Un arrêt non prévu qui devait permettre à l’auguste visiteur de satisfaire en mairie un besoin bien naturel… Il était 17h24, la visite commençait avec 6 minutes d’avance, mieux que la politesse des rois !

Daniel Stoffels, le maire de Waimes, commune belge jumelée avec Buis, avait fait le déplacement de Belgique pour rencontrer le Prince.

Le reste ne fut pas moins chaleureux. Contrairement à ce qui était prévu , c’est à pied en compagnie du maire tout sourire et d’une foule nombreuse de buxois (estimée par la presse et la gendarmerie, pour une fois d’accord, à plus de 300 personnes), que l’on rejoignit la digue nord des bords de l’Ouvèze qui porte, comme chacun sait, avec beaucoup d’à propos, le nom de « Promenade des Princes de Monaco ».

Sur la promenade des Princes de Monaco, le Prince et le maire ont dévoilé la plaque historique en présence de Didier Guillaume, président du conseil génral de la Drôme et premier vice président du Sénat.

Le Prince était en pleine forme ! Souriant, enjoué, décontracté, se prêtant avec une grande simplicité au autographes, se laissant photographier par d’innombrables portables, serrant des centaines de mains, c’est dans une ambiance très bon enfant et un certain désordre (un euphémisme si l’on en croit ses gardes du corps qui s’arrachaient les cheveux), que fut inaugurée la plaque rappelant les liens historiques qui unissent Buis au Rocher.

Dans les ruelles de la vieille ville, le cortège rencontrait Carmen, personnage pittoresque incontournable de la vie buxoise qui s’était vêtue aux couleurs monégasques.

Jean Pierre Buix était aux anges ! Entre le maire passionné d’athlétisme et le (encore) jeune Prince, ancien participant aux JO en bobsleigh, le courant passa tout de suite. Une vraie complicité semblait unir les deux hommes. une complicité qui s’afficha au grand jour dans les discours plein d’humour que le maire puis le Prince prononcèrent dans les jardins de l’hôtel de ville devant de très nombreux buxois et une nuée de caméras et de photographes de presse.

Le temps des dicours plein d’humour et de complicité

Après le traditionnel échange de cadeaux et la signature du livre d’or en Mairie, le Prince accompagné du maire, qui ne le quittait pas d’une semelle, se livra de nouveau avec simplicité et décontraction à un épatant bain de foule..

Les buxois furent nombreux à venir rencontrer le Prince

C’était joyeux et sympa, on était manifestement entre amis ! Le Prince de toute évidence serait bien resté plus longtemps dans ce joli jardin de nouveau baigné de soleil … Mais le temps passait ! Celui prévu pour cette visite historique était même dépassé ! Et c’est avec 10 minutes de retard sur le protocole, qu’Albert repartit en voiture vers d’autres cieux plus urbains ! Ainsi s’en vont les petits Princes ! Un petit tour et puis …

Dans les jardins de la mairie, les écoliers ont acclamé le Prince.

Alain Bosmans
Article paru nulle part ailleurs qu’ici !

« Bienvenue Monseigneur », sous l’oeil inquiet de Jean Pierre Buix et de son garde du corps, Albert me laisse prendre la photo avant de me serrer la main … Sympa le Prince !

Séderon veut un médecin la nuit

Le docteur Christian Beaume à la tribune : « Si cette manifestation n’est pas suffisante, il faudra faire le siège de l’ARS à Lyon. »

Plus de 300 personnes ont manifesté dimanche 12 mai à Séderon contre des décisions de l’Agence Régionale de Santé qui, si elles devaient s’appliquer à ce secteur rural isolé de la Drôme Provençale, auraient des conséquences catastrophiques en matière de désertification médicale.

Une foule nombreuse s’est mobilisée pour soutenir le docteur Christian Beaume dans sa lutte contre la désertification médicale

Dans la foule, des administrés de Séderon et de toutes les communes environnantes, bien sûr. Mais aussi les différents élus du secteur venus apporter un soutien unanime : le député UMP Hervé Mariton, les conseillers généraux P.S. Paul Arnoux et Marie-Claire Cartagéna, ainsi qu’une vingtaine de maires des communes environnantes, toutes tendances politiques confondues.
Le mouvement de protestation avait été lancé conjointement par le maire de la commune Jean Moulet, également président de la communauté de communes des Hautes Baronnies, et le docteur Christian Beaume, maire de 1989 à 2008 et médecin généraliste, propharmacien et médecin pompier, installé dans ce village de 300 habitants depuis 30 ans.

De nombreux élus, toutes tendances politiques confondues, participaient à la manifestation.

La manifestation avait pour objectif d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur les conséquences catastrophiques en matière de désertification médicale dans le Séderonnais qu’auront inévitablement plusieurs décisions prises récemment par l’agence Régionale de Santé Rhône Alpes (ARS- RA).
Il s’agit en particulier de la suppression des « astreintes en nuit profonde » (de 00h00 à 08h00), à Séderon mais aussi dans 6 autres secteurs ruraux drômois (La Chapelle en Vercors, le Haut Diois, Saillans, Bourdeaux, La Motte Chalancon, Buis les Baronnie).
Il s’agit également du classement, contre toute logique, du secteur de Séderon en zone dite « de vigilance » et non dans une zone « fragile ». Une mesure qui, s’ajoutant à la précédente, fera perdre automatiquement, au docteur Beaume et à son éventuel successeur, de nombreux avantages, tant fiscaux qu’en matière d’aide financière.

Sans médecin sur place, prédit le maire Jean Moulet, le canton sera appelé à mourir et il y va de l’avenir de tous…

Il faut sauver le soldat Beaume

 Les orateurs qui se sont succédé sur le podium ont tous souligné l’absurdité de ces mesures. Sous la banderole « L’ARS enterre le canton » et devant un cercueil symbolique, le docteur Christian Beaume, qui prévoit de prendre sa retraite dans deux ou trois ans, déclarait : « Ces mesures sont rédhibitoires à l’installation d’un nouveau médecin à Séderon et au maintien du médecin existant. Comment voulez-vous qu’un médecin soit attiré par la reprise de mon cabinet, même à titre gracieux, si ailleurs il peut prétendre à des aides financières et un exercice plus facile avec moins de contrainte ? ». Or sans médecin sur place le canton sera appelé à mourir, prédit le maire Jean Moulet, qui s’interroge sur son avenir: « Que sera l’avenir du territoire une fois le Dr. Beaume parti à la retraite ? – Aucun médecin ne viendra lui succéder en sachant que, s’il s’installe à Nyons ou à Buis, il gagnera plus en travaillant moins – Nous perdrons « Les Bleuets », les soins à domicile, le portage des repas – Les personnes ayant besoin d’un suivi médical iront vivre ailleurs – Peu à peu nous perdrons notre population, puis les commerces et les services qui n’auront plus l’effectif qui les justifie sur place – Plus personne, ni aucune entreprise ne songera à s’installer ici. … »

Hervé Mariton : « Il suffit que l’ARS reconnaisse son erreur … »

De son côté, Hervé Mariton a insisté sur le fait que la décision de supprimer ces « astreintes en nuit profonde » vient d’être reportée de 6 mois afin de chercher des solutions acceptables par tous.
Cette suppression devait préalablement entrer en application au 1er juin a indiqué Didier Guillaume, président du conseil général de la Drôme et vice-président du Sénat, dans une lettre lue par Paul Arnoux. M. Guillaume et le sénateur socialiste Jean Besson ont d’ailleurs rencontré la ministre de la Santé, Marisol Touraine, au sujet de la problématique de Séderon.
Pour le classement de Séderon en zone « de vigilance », le député Mariton déclarait que « l’erreur est tellement grossière que je ne doute pas que les responsables de l’ARS auront l’intelligence et l’humilité de la reconnaître et de rectifier le tir. »

Alain BOSMANS
Article paru dans le Dauphiné Libéré (pages régionales) du 13 mai 2013.
http://www.ledauphine.com/drome/2013/05/12/sederon-veut-un-medecin-la-nuit#jimage=5D950E15-208F-4AD2-8972-EC3FE2761053

Lire aussi le précédent article d’Alain Bosmans sur le même sujet paru dans le Tam-Tam du 18 janvier 2013 : http://tamtamdesbaronnies.blog.lemonde.fr/2013/01/18/inquietudes-sur-lavenir-des-permanences-medicales-de-nuit-en-milieu-rural-isole/

Une foule nombreuse s’est mobilisée pour soutenir le docteur Christian Beaume dans sa lutte contre la désertification médicale.

Parfum de jazz 2013 s’annonce festif et swinguant

On l’attendait avec impatiente. La programmation, signée Alain Brunet, de la prochaine édition du « Parfum de jazz » est aujourd’hui officiellement révélée. Le festival se déroulera, sur deux semaines du 13 au 24 août, dans les Baronnies et le Tricastin.

 Le festival débutera en fanfare le mardi 13 août en fin de matinée dans les jardins de l’hôtel de ville de Buis les Baronnies où, à l’invitation de la municipalité, les musiciens de « Parfum de Jazz All Stars » donneront un concert suivi d’un apéritif convivial en ouverture du festival. Le soir c’est à Montbrun-les-Bains que les musiciens de « Parfum de Jazz All Stars » et le sextet Gallo Pinto donneront un premier concert sur la place du beffroi.

Le sextet Gallo Pinto sera à Montbrun le 13 août

Le mercredi 14 aout, les jardins du cinéma vibreront avec le « Paris-Washboard » du pianiste Louis Mazetier et du tromboniste Daniel Barda. Cette soirée de jazz New-Orléans se poursuivra au Regain avec la projection du célèbre film musical « Stormy Weather ».

Soirée de jazz New-Orléans dans les jardins du Regain avec le Paris-Washboard du pianiste Louis Mazetier et du tromboniste Daniel Barda.

Jeudi 15 août, au théâtre de plein air de la salle des fêtes de La Palun, le pianiste français Pierre Christophe et son quartet rendront un hommage à Erroll Garner, monument de swing trop rarement célébré.

Le pianiste français Pierre Christophe.

Le vendredi 16 août, toujours à La Palun, deux des plus grandes stars françaises du jazz, Michel Portal et Bernard Lubat, duo tout à la fois explosif, tendre, drôle et swinguant, seront à leur tour sur la scène du théâtre de plein air.

Michel Portal et Bernard Lubat, un duo exploisif à La Palun le vendredi 16 août.

Ils seront précédés par le collectif Akpé Motion, quartet aux confins du jazz, du rock et de la World music, qui s’est déjà produit sur les cinq continents et dont le dernier CD sortira en juin 2013. Cette soirée sera, à coup sûr, le moment fort de Parfum de Jazz 2013.

Le collectif Akpé Motion avec alain Brunet à la trompette.

A moins que ce ne soit l’ultime soirée buxoise, le lendemain samedi 17 août, toujours à La Palun : Une soirée cubaine débutera par  la projection en avant première du documentaire : « Paroles de cubains » et se poursuivra avec la performance des dix chanteurs et musiciens de « Cuba Paname ».  Une chaude soirée en perspective !

Une chaude soirée cubaine en perspective le samedi 17 août au Buis avec les chanteurs et musiciens de « Cuba Paname ».

Le traditionnel concert en faveur de la lutte contre la mucoviscidose se déroulera le mardi 20 août à 19h à Saint-Ferréol-Trente-Pas. Puis, Parfum de Jazz prendra ses quartiers en terre Tricastine pour une seconde semaine de festival.

Soirée Ray charles avec Philippe Koury est ses « Railets »

Deux soirées sont programmées à La Garde Adhémar le 21 et 22 août : La première le mercredi 21 août sera dédiée à Ray Charles dont la musique sera réincarnée par Philippe Khoury et ses dix chanteurs et musiciens.  La seconde jeudi 22 août ira à la recherche des origines africaine du jazz avec le World Kora Trio et le quartet du chanteur camerounais Patrick Bebey.

Le World Kora Trio

Deux formations d’une belle originalité: le World Kora Trio est constitué de Cherif Soumano joueur de Kora et du percussionniste vocaliste Jean-Luc Di Fraya. Quant au chanteur camerounais Patrick Bebey à la voix chaude et profonde, il multiplie les collaborations avec notamment: Miriam Mabeka, Papa Wemba ou encore Lokua Kanza…

Le chanteur camerounais Patrick Bebey.

 Et le festival se clôturera par deux concerts exceptionnels à St Paul-Trois-Châteaux. Le vendredi 23,  la chanteuse China Moses, la fille de Dee Dee Bridgwater, une showwoman d’exception  sur toutes les scènes de jazz du monde,  y présentera son quintet et la sortie d’un nouveau CD.

La chanteuse China Moses, la fille de Dee Dee Bridgwater.

Enfin le samedi 24, la place Castellane à St Paul accueillera le trio de Jazz manouche des frères Boulou et Elios Ferre. Ces dignes héritiers de Django Reinhardt, formidables virtuoses de la guitare manouche, seront accompagnés par le contrebassiste non moins virtuose Pierre Boussaguet.

Les frères Boulou et Elios Ferre.

Oui, décidément, le parfum de Jazz 2013 s’annonce festif et swinguant ! et pour en savoir plus, il suffit d’aller sur le site du festival : www.parfumdejazz.com/

Alain Bosmans
Article partiellement paru dans le Dauphiné du 3 mai 2013.

Les huiles essentielles de lavande sont en danger

Les plantations de lavande vont-elles de disparaitre du paysage de la Haute Provence ? La menace vient de Bruxelles. (Photo Annie Molinet)

Les nouvelles contraintes de la réglementation européenne « REACH » en matière de produits chimiques mettent en danger l’existence même de la production d’huile essentielle de lavande en Haute Provence. Si les experts de Bruxelles voulaient tuer la lavande Provençale, ils ne s’y prendraient pas autrement … La filière tout entière se mobilise !

A la tribune de l’AG de l’APAL à Sault le 17 avril dernier, on reconnait à gauche Lionel Fra (nouveau président de l’APAL), au centre Paul Arnoux (conseiller général Drôme), puis Francis Vidal (président sortant de l’APAL), André Faraud et Max Raspail (conseillers généraux Vaucluse).

La peur du Reach

« Amis producteurs, il nous faut sonner le tocsin ! Nous ne savons pas si, dans peu de temps, nous existerons encore en tant que producteurs d’huiles essentielles, toutes catégories confondues… » C’est en ces termes que Francis Vidal s’est adressé, mercredi dernier 17 avril à Sault, à l’assistance en ouverture de l’assemblée générale de l’APAL. Avant de laisser la place à son successeur Lionel Fra, le président de l’association qui regroupe les producteurs d’huile essentielle de lavande de Haute Provence, sur les quatre départements de la zone d’appellation (Drôme, Vaucluse, Alpes de Haute Provence et Hautes Alpes) a souhaité appeler à la résistance l’ensemble de la filière lavandicole face au déferlement de réglementations, particulièrement destructrices, venant de Bruxelles.

L’assistance était constituée de producteurs et de représentants de la filière. Au premier plna on reconnait Philippe Soguel et Alain Aubanel

En cause, la réglementation REACH (acronyme de enRegistrement, Evaluation, et Autorisation des produits Chimiques) dont Bert Candaele, chargé de mission au CRIEPPAM, détaillait les mesures concernant les huiles essentielles et les conséquences de leur application.

Chimique, la lavande ?

Au départ, la règlementation REACH a un objectif noble, qui est de protéger le consommateur européen de tous les produits chimiques potentiellement dangereux qui l’entoure. A cet effet, REACH exige un dossier pour chaque produit chimique fabriqué ou importé dans l’union européenne, une sorte de dossier d’homologation. En principe, les produits naturels sont exemptés de cette réglementation et REACH ne devrait donc normalement pas concerner les huiles essentielles… Sauf que celles-ci, étant pour la plupart irritantes pour les yeux ou inflammables, elles perdent, selon REACH, leur qualité de produits naturels pour devenir des substances chimiques…

De cette classification erronée découlent des exigences ubuesques puisque, comme le souligne Bert Candaele, « on aura beau tourner la question dans tous les sens, le naturel et les huiles essentielles ne veulent pas rentrer dans les « cases » prévues par la chimie. Et de poser la question : Qui est le fabricant de l’huile essentielle ? Le distillateur comme le prétend REACH ou la plante elle-même qui, par la biosynthèse fabrique l’huile essentielle… Comment définit-on l’huile essentielle, lorsque l’on sait que dans la nature chaque plante fabrique une huile essentielle différente et que, contrairement aux produits chimiques, chacun de ses quelque 600 constituants est variable … »

L’écotoxicité est une autre source d’aberration et les méthodes adaptées aux huiles essentielles sont inexistantes. Ce qui n’empêche pas REACH de continuer à en exiger la mesure… Sans parler du coût des dossiers qui sont complètement disproportionnés par rapport à la taille des distilleries.

Quel consommateur acceptera d’acheter des produits de parfumerie, de cosmétique ou d’aromathérapie avec de tels pictogrammes ?

Un étiquetage suicidaire

A cela s’ajoute le souhait du Conseil scientifique européen d’élargir la liste des substances jugées « allergènes » qui passerait de 26 à plus de 130 et de transformer ainsi les seuils d’étiquetage en seuil d’interdiction… La mise en place d’une telle réglementation et le fort effet repoussoir des pictogrammes rendus obligatoires sur les étiquettes, rendraient très difficile l’utilisation des produits naturels dans les cosmétiques. On pourrait s’attendre à un effondrement de la consommation d’huiles essentielles avec en contrepartie une forte progression de l’utilisation des produits chimiques de synthèse.

Et la conclusion de Bert Candaele est sans appel : « je dis que les huiles essentielles sont en danger. Si rien n’est fait, il deviendra de plus en plus compliqué pour les industriels de les utiliser, et ils les supprimeront des formulations. »

La lavande doit-elle disparaitre des paysages de Haute Provence ? (Photo Annie Molinet)

La filière se mobilise

 Conscients des risques encourus, les producteurs réunis à Sault mercredi dernier ont décidé de se prendre en main et de réagir. A leurs cotés ont trouvait les conseillers généraux du Vaucluse André Faraud et Max Raspail, de la Drôme Paul Arnoux, le vice président de PPAM France Philippe Soguel, le président du CIHEF Alain Aubanel et le directeur de FranceAgrimer à Volx.

Il fut décidé de mobiliser l’ensemble des acteurs du parfum, de la cosmétique, de l’aromathérapie et d’aller porter la bonne parole, celle de la raison, auprès des décideurs politiques à tous les niveaux, départements, régions, ministères, à Paris, Strasbourg et Bruxelles.

La lavande doit-elle disparaitre des paysages de Haute Provence ? (Photo Annie Molinet)

Des propositions ont été faites

+ Expliquer que les producteurs ne sont pas opposés à l’évaluation des huiles essentielles, mais que cette évaluation doit pouvoir se faire avec des méthodes qui tiennent compte du naturel et du vivant, et avec des moyens compatibles avec leur activité.

+ Se faire aider par l’opinion publique en alertant les médias et le grand public sur cette situation ; la lavande est un produit agricole bénéficiant d’une image très positive.

+ La lavande de Haute Provence, le produit agricole comme le savoir faire de sa production, constitue pour notre région un patrimoine collectif ancestral. Pourquoi ne pas proposer une reconnaissance au patrimoine immatériel culturel de l’Unesco pour les plantes, leurs extraits et leurs usages ?

Alain Bosmans
Article paru dans « l’Agriculture Drômoise » du 25 avril 2013 et « Le Vaucluse Agricole » du 26 avril 2013.

Le chef d’orchestre Jean-François Paillard est mort

Jean-François Paillard

Le chef d’orchestre français de notoriété internationale Jean-François Paillard est décédé lundi soir 15 avril dans une clinique de Carpentras à la suite d’une petite intervention qui s’est infectée et a fait lâcher son cœur fatigué. Né à Vitry le François en 1928, ayant reçu sa formation musicale au Conservatoire de Paris et au Mozarteum de Salzbourg, Jean François Paillard fonde en 1953, l’Ensemble instrumental Jean-Marie Leclair (inspiré du nom de ce compositeur), qui devint, en 1959, l’Orchestre de chambre Jean-François Paillard. Son premier disque « Musique française au XVIIIème siècle » édité en juin 1953 a été révolutionnaire dans le domaine de l’interprétation de la musique baroque. Ont suivi quantités d’autres enregistrements qui ont rapidement imposé aux interprètes du monde entier de reconsidérer de fond en comble l’interprétation des pages européennes des XVIIe et XVIIIe siècles.

Jean-François Paillard en janvier 2008 à St Auban sur Ouvèze lors de la remise à son épouse Christine des insignes de Chevalier des Arts et des Lettres des mains du président du Conseil Général de la Drôme Didier Guillaume.

Outre son activité discographique colossale, il a effectué pendant 50 ans des tournées sur les cinq continents, et en particulier en Europe, aux États-Unis et au Japon. Tous les grands festivals de la planète se sont disputés sa participation : c’est ainsi qu’il a dirigé 5600 concerts dont 1480 fois « Les Quatre Saisons de Vivaldi ». Il a d’autre part longuement collaboré avec les plus grands instrumentistes français de son époque, que ce soit en concert ou sur disque.

Jean-François Paillard a aussi été invité à diriger d’autres orchestres (English Chamber Orchestra, Los Angeles Chamber Orchestra, Ottawa Chamber Orchestra, le Symphonique de Tokyo…) avec lesquels il a produit plusieurs enregistrements. En avril 2008, le Japon lui a réservé les plus grands honneurs à l’occasion de ses 80 ans.

Depuis 1988, il vivait à St Auban sur l’Ouvèze auprès de son épouse la chef d’orchestre et de choeur Christine Paillard. Incinéré au crématorium d’Orange le jeudi 18 avril, un hommage amical lui fut rendu le lendemain vendredi 19 avril en fin de matinée dans la cour de l’ancienne école de St Auban sur l’Ouvèze.

Amis et admirateurs vinrent nombreux pour le dernier hommage.

L’adieu au maître

Ils étaient nombreux vendredi matin dans la cour de l’ancienne école de St Auban sur l’Ouvèze pour rendre un dernier hommage amical à Jean-François Paillard, chef d’orchestre prestigieux, qui s’est éteint le 15 avril dernier à l’âge de 85 ans. Des mélomanes, des musiciens, des choristes, des amis venus parfois de fort loin entourer la famille réunie autour de l’urne funéraire.

Devant la famille, Claude Jacquemont s’exprima avec beaucoup d’émotion au nom des choristes de Cantouvèze.

Prenant successivement la parole son fils Jérôme et son épouse Christine eurent du mal à cacher leur profonde émotion. S’exprimant au nom des Saintaubanais, le maire de la commune Véronique Chauvet disait sa fierté d’avoir compté parmi ses administrés, une si grande personnalité, sa douleur d’avoir perdu un si grand ami. Le docteur Claude Derail, son médecin, son ami et l’un des plus anciens choristes de Cant’Ouvèze, trouva les mots pour dire l’admiration et le respect qu’il portait à celui dont le souvenir n’est pas prêt de s’effacer de sa mémoire.

Pour dire adieu au maître, les choristes de Cant’Ouvèze et de l’Ensemble Vocal Christine Paillard interprétèrent un magnifique chant orthodoxe.

Claude Jacquemont et André Botsarron s’exprimèrent avec beaucoup d’émotion et de sincérité au nom des choristes de Cant’Ouvèze et de l’Ensemble Vocal Christine Paillard. D’autres enfin saluèrent la simplicité, la générosité, l’humanité et l’immense talent de l’homme, de l’ami, du musicien, de la star mondiale de la musique baroque.

Puis, réunis une fois encore, la cinquantaine de choristes de Cant’Ouvèze et de l’E.V.C.T. rendait à Jean François Paillard un dernier hommage en interprétant le « Tiebie Poiem », magnifique chant orthodoxe de circonstance, avant d’accompagner en cortège ses cendres au jardin du souvenir du cimetière de St Auban. Il repose maintenant dans le cimetière de Saint Auban sur l’Ouvèze, avec une vue imprenable sur la magnifique vallée où il a vécu ces 20 dernières années. Un hommage musical devrait lui être rendu en juin à Paris.

Alain BOSMANS

Un photographe des Baronnies témoigne de la fin d’un monde au petit Tibet

Marie-Claude et Philippe Bourgain lors de l’un de leurs derniers séjours au Ladakh.

Philippe Bourgain, installé avec son épouse Marie-Claude depuis une dizaine d’années à La Roche sur le Buis, vient de publier aux éditions du Toulourenc un superbe et passionnant livre de photographies intitulé « Ladakh – La fin d’un monde ».

L’ouvrage de 223 pages, illustré de quelque 180 photographies couleur de format 23 x 28,5, témoigne à la fois de l’extraordinaire beauté du Ladakh (ou petit Tibet), mais aussi des dangers qui menacent cet ex royaume tibétain, devenu province indienne et l’un des derniers bastions bouddhistes libres et non violents au cœur de l’Himalaya.

Cérémonies de commémoration par des enfants du Ladakh en costume traditionnelle de l’accueil des réfugiés tibétains sur le territoire indien.

Convoité par le Pakistan à l’ouest, par la Chine à l’Est, le Ladakh est par sa situation géographique devenu naturellement terre d’accueil pour les milliers de tibétains qui ont fuit leur pays tout proche envahi par la Chine. Le livre est le fruit de reportages réalisés par Philippe et Marie Claude au Ladakh pendant une trentaine d’années dans le cadre de missions humanitaires menées dans les camps de réfugiés tibétains.

Marie-Claude et Philippe Bourgain avec le Dalaï Lama en 1992.

Né en 1947, chirurgien dentiste ayant exercé en cabinet libéral en Bretagne d’abord, dans les Baronnies ensuite, Philippe Bourgain a souhaité très tôt associé son plaisir du voyage, sa passion pour la photographie et son implication dans des programmes humanitaires de soins dentaires dans cette partie du monde.

Philippe Bourgain (à droite) prodiguant des soins dentaires dans le camp de réfugiés de Choglamsar

Epris d’un militantisme sincère et profond pour la défense de la cause tibétaine, Philippe et Marie Claude (qui se sont rencontrés au Ladakh en 1987) auront mené en 3 décennies une vingtaine de missions en zone himalayenne, dont certaines de plusieurs mois, dans le cadre de l’AOI (Aide Ondontologique Internationale).

Portrait d’un vieillard tibétain

Des séjours qui leur auront permis d’approcher la culture et les modes de vie ancestraux d’un peuple profondément attachant, aujourd’hui menacé par le développement du tourisme et de la consommation.

Paysage du Ladakh au bord du lac Tso Moriri

Les superbes photos du livre sont accompagnées de textes qui, au delà de la dimension didactique des nombreusses informations qu’il contient sur le Ladakh (histoire, géographie, culture, …), raconte au moyen d’anecdotes et de témoignages, les moments d’aventure, d’émotion, de bonheur, de révolte aussi, vécus par leur auteur durant ces voyages de 1980 à 2011.

Des enfants tibétains dans un camp de réfugiés du Ladakh

Pour en savoir plus : On peut se procurer le livre « Ladakh – La fin d’un monde » chez la plupart des bonnes librairies de la région (Sud Drôme et Nord Vaucluse) ou directement chez son auteur : Philippe Bourgain – Le village – 26170 – La Roche sur le Buis – 04 75 28 79 26 – bourgainpmc@gmail.com – Prix de vente 26 € + 4 € de frais d’envois – Une fois les frais d’édition amortis, les bénéfices seront reversées à des associations de défense du peuple tibétain.

Alain BOSMANS
Article paru partiellement dans le Dauphiné Libéré du 6 mars 2013

Paysage du Ladakh dans la vallée de l’Indus

LA PASSION DEVORANTE DES ORCHIDEES

+ Pendant deux jours, des centaines de fleurs fascinantes furent exposées dans la salle des Fêtes de La Palun au milieu d’une végétation exubérante et une mise en scène raffinée.

Pour sa onzième édition l’exposition « Orchidées Passions », organisée cette année par l’association du même nom en partenariat avec la commune et la maison des plantes de Buis les Baronnies, a connu une véritable consécration en accueillant durant le week-end du 2 et 3 mars plus de 2000 visiteurs dans la salle des fêtes de La Palun. Pour les spécialistes de cette fleur magique, l’exposition orchidologique de Buis devient l’une des plus importantes manifestations de ce type dans le sud de la France et sans doute la plus raffinée en terme de mise en scène des fleurs.

Sur une vaste estrade au milieu de la salle, une micro jungle rocheuse traversée d’un cour d’eau est reconstituée.

Au centre de la salle sur une vaste estrade, quelques 230 orchidées d’une centaine d’espèces, dont certaines particulièrement rares, étaient harmonieusement disposées au milieu d’une exubérante végétation, reconstituant sur 50m2 une micro jungle rocheuse traversée d’un cour d’eau. Les orchidées de toutes espèces provenaient des collections particulières et des serres professionnelles de plusieurs spécialistes de la région. Notamment celles du collectionneur mollanais Patrice Jeudy, et surtout celles de Joël Jack, horticulteur spécialiste de cette fleur à Sanary (Var).

Le collectionneur mollanais Patrice Jeudy fut l’un des maitres d’œuvre de cette magnifique exposition.

Entourant le podium central, différents stands d’exposition-vente d’orchidées et de plantes rares (vanille de Madagascar, plantes aériennes épiphytes, cactus et succulentes) ainsi que des produits de l’artisanat liés aux orchidées (bijoux, soieries, modelages, émaux) suscitèrent pendant deux jours le vif intérêt d’un public de passionnés venus parfois de fort loin pour admirer cette magnifique fête de l’orchidée.

Vendus en pots, les orchidées de Joël Jack, horticulteur à Sanary, connurent un franc succès.

Il est vrai que la famille des orchidées, qui compte quelques 30 000 espèces botaniques naturelles et plus de 100 000 hybrides créés par l’homme, est la famille de plantes à fleurs probablement la plus fascinante qui existe par la richesse et la diversité de ses variétés.

Quand l’orchidée devient bijou avec Valérie Lavault qui recouvre d’or pur des orchidées fraichement cueillis.

Au cours de l’inauguration, la présidente de l’association « Orchidées Passions » Marylène Barnouin ne cachait pas sa satisfaction devant « ce véritable renouveau de l’exposition ». Elle remerciait vivement ceux qui y auront contribué, « à commencer par la commune de Buis les Baronnies, son maire et ses services techniques, ainsi que la vingtaine de bénévoles de l’association qui n’auront pas ménagé leurs efforts ».

L’inauguration s’est déroulée en présence du maire Jean Pierre Buix, du vice président du conseil régional Michel Grégoire, du président de la maison des plantes Georges Mochot et de la présidente de l’association « Orchidées Passions » Marylène Barnouin.

Jean Pierre Buix de son coté déclarait souhaiter donner toute sa place à l’orchidée parmi les plantes et productions agricoles des Baronnies. Le village qui abrite dans ses murs La Maison des Plantes ne pouvait en effet manquer d’accueillir cette fleur magique, aux métamorphoses étonnantes, et de proposer au public un spectacle botanique de très haute gamme. « Pour la première fois, la manifestation, qui se tenait habituellement à Mollans, s’est déplacée sur Buis et nous lui avons ouvert tout grand les bras en mettant à sa disposition l’espace de la Palun et la collaboration des services municipaux », expliquait le maire. « Après le tilleul, l’olive, la vigne et la lavande, Buis est heureux de pouvoir célébrer, désormais chaque année, l’une des plus belles fleurs du monde. La venue d’Orchidée Passion au Buis prouve que la région est bénie des Dieux et qu’au-delà des querelles politiques, la collaboration entre la population des 2 bourgs est exemplaire ».

Alain BOSMANS
Article partiellement paru dans le Dauphiné Libéré du 4 mars 2013

Se déroulant pour la première fois au Buis, l’exposition « Orchidées Passion » aura attiré plus de 2000 visiteurs.