Distillateur d’eau-de-vie de père en fils

Pour certaines préparations, Gilbert Nicoleau continue à utiliser l’ancien alambic que les touristes viennent visiter dans son magasin de Buis.

A Buis les Baronnies, Gilbert et Chantal Nicoleau perpétuent l’ancestrale tradition des distillateurs d’eau de vie et des bouilleurs de cru.

Privilèges et réglementations

 La croyance populaire confond le distillateur d’eau de vie et le bouilleur de cru. On croit souvent que ce dernier est autorisé à distiller lui-même ses fruits à domicile. Il n’en est rien. Le bouilleur de cru, dont la réglementation n’a cessé d’évoluer depuis 1960, est celui qui, possédant ce privilège ancestrale, amène le marc ou les fruits qui serviront à fabriquer l’alcool chez le distillateur. C’est seulement celui-ci qui transforme cette matière première en un breuvage fort apprécié. Un métier qui n’a pas d’âge, dont l’exercice se raréfie mais qui est toujours d’actualité comme en témoigne Gilbert Nicoleau de la distillerie de Buis les Baronnies qui vient de moderniser son entreprise en acquérant un second et nouvel alambic de la dernière génération.

Gilbert Nicoleau vient d’acquérir à Bénivay un nouvel alambic de la dernière génération.

Tous bouilleurs de cru ?

« Pendant longtemps, seuls les bouilleurs de cru bénéficiant d’un privilège ancestral pouvaient venir faire fabriquer leur eau de vie à la distillerie. Ce privilège expirant à la fin de leur vie, leur nombre est aujourd’hui en diminution constante et ne concerne plus que des agriculteurs très âgés. Heureusement la législation a récemment évolué et aujourd’hui, cette faculté est ouverte à tous les particuliers ayant des arbres fruitiers dans leur jardin. Tout le monde en effet, à la simple condition d’être propriétaire ou locataire d’au moins un arbre fruitier et ou d’une vigne, est autorisé à faire distiller sa propre récolte dans un atelier public après avoir acquitté les taxes correspondantes » explique Gilbert. Depuis 2003, ces droits qui s’élèvent à 16,60 euros par litre d’alcool pur, ont été réduits de 50%, dans la limite de 1000 degrés d’alcool par campagne (20 litres à 50 °) soit 4,30 euros le litre à 45°. À cela, s’ajoute bien sûr la rémunération du distillateur (4,30 € par litre à la distillerie Nicoleau) qui prend en charge toutes les formalités administratives. Ces alcools ainsi obtenus sont cependant destinés à la seule consommation personnelle de l’apporteur de fruits qui n’est pas autorisé à les commercialiser.

 Une entreprise familiale

 Distillateur d’eau de vie est un métier que l’on se transmet de père en fils dans la famille Nicoleau depuis 3 générations. Le grand père Gaston Nicoleau ouvre en 1902 la première distillerie de Buis qui porte toujours son nom. A cette époque la réglementation en matière d’eaux de vie était extrêmement libérale. Les bouilleurs de cru étaient nombreux à distiller eux-mêmes leurs fruits et la distillerie de Buis ne travaillait que le raisin. Son fils Henri Nicoleau ouvre un premier magasin où sont commercialisés différentes eaux de vie et spiritueux (abricots, cerises et raisins Muscat) issus de la distillerie. Lorsque Gilbert et Chantal Nicoleau prennent la relève en 1985, ils diversifient encore un peu plus la gamme des fruits distillés (poires, prunes, coings, …), ouvrent une nouvelle distillerie/magasin au Buis, tout en exploitant la ferme arboricole de la maman de Gilbert à Bénivay-Ollon. Aujourd’hui « La Ferme d’Ollon » (qui est également un gîte pouvant accueillir 4 personnes à la semaine dans un décor bucolique de vergers et de vieilles pierres), produit sur une dizaine d’hectares des abricots (4 ha) des oliviers (4 ha) et divers fruits (cerises, poires, prunes, raisins, coings) qui sont à 80 % commercialisés et 20 % transformés en nectar, jus de fruits et eaux de vie. L’exploitation arboricole est conduite en culture biologique.

Pour ses distillations, Gilbert Nicoleau sélectionne les fruits de la meilleure qualité et au meilleur de leur maturité.

Une distillation artisanale

 Les fruits, sélectionnés de la meilleure qualité et au meilleur de leur maturité, sont dénoyautés, passés au fouloir et mis en fûts. La fermentation commence au bout de quelques jours. Ce sont les levures qui se trouvent sur la peau des fruits qui vont transformer leur sucre en éthanol. La fermentation, dite anaérobie (sans oxygène) dure quelques semaines (en fonction de la température et de la quantité de sucre et de levures) avant la distillation réalisée à l’aide d’un alambic.
Le principe consiste à chauffer (au feu de bois) le mélange de fruits fermentés qui va être mené à s’évaporer puis refroidit pour obtenir l’alcool. On obtient en sortie un alcool sortant à 65/70° voir plus, qui va ensuite être dilué avec de l’eau pour obtenir le degré désiré.

Distillation traditionnelle dans les années 50 par le père de Gilbert, Henri Nicoleau.

Aujourd’hui la distillerie Gilbert Nicoleau possède 2 alambics. L’un ancien et traditionnel dans le magasin de Buis, l’autre ultra moderne vient d’être installé dans « La Ferme d’Ollon » à Benivay permettant une distillation plus fine dans des conditions plus respectueuses de l’environnement.

Dans le magasin/distillerie du boulevard Gabriel Verdet à Buis, les client et visiteurs trouvent toute une gamme d’alcools, eaux de vie, apéritif, liqueurs de fruits et d’élixirs de thym aux fleurs sauvages, mais aussi des produits du terroir : cerises, abricots, tapenades, olives et huiles d’olives en AOP, etc

Gilbert et Chantal Nicoleau accueillent les visiteurs et nouveaux bouilleurs de cru dans leur magasin/distillerie de Buis.

 Pour en savoir plus : Distillerie Gilbert Nicoleau – Bd Gabriel Verdet – 26170 – Buis les Baronnies – tel 04 75 28 15 62 ou 06 60 29 83 58.

 Alain Bosmans (texte et photos)
Article paru  dans » l’Agriculture Drômoise » du 20 septembre 2012.

Joseph Francis, itinéraire d’un patron iconoclaste

Joseph Francis lors de sa conférence sur le Liban donné au Buis en janvier 2011.

 Dans le livre passionnant qu’il vient d’écrire, Joseph Francis retrace l’étonnant parcours d’une vie guidée par les vertus du travail et la fierté d’être français.

Président de l’association patrimoniale des « Amis de Buis et des Baronnies », ayant épousé en 1982 Marie Antoinette Servant, fille de l’adjoint au maire Francis Servant (de1983 à 1989), et ayant été lui-même candidat malheureux aux élections municipales buxoises de 1995 (contre la liste de Jean Pierre Buix), Joseph Francis est bien connu des buxois. Encore que, la plupart d’entre eux seront probablement bien surpris, et sans aucun doute passionnés, à la lecture du livre que ce patron iconoclaste vient de publier aux éditions Au Diable Vauvert, sous le titre « Itinéraire d’un libanais devenu patron responsable et citoyen français ».

Un parcours exemplaire

Joseph Francis est né au Liban en 1956 dans une famille modeste de 6 enfants dont 3 sont devenus français et 3 restés libanais. Après avoir démarré des études de droit à l’université de Beyrouth, le jeune Joseph arrive en octobre 74 à Montpellier pour y poursuivre des études d’ingénieur tout en travaillant pour subvenir à ses besoins. « Dans ma jeunesse libanaise, la France était pour moi la mère patrie, le pays d’accueil et de réalisation… ». Devenu ingénieur en 1979, naturalisé français en 1982, parfaitement trilingue français, anglais et arabe, il entame ses débuts professionnels au Moyen Orient dans le commerce international. En 1985 il rachète à Montpellier, pour une bouchée de pain, une petite entreprise, la Comeca, spécialisée dans les armoires électriques. Après 25 ans d’un travail acharné à la tête de la Comeca, l’entreprise est devenue aujourd’hui leader mondiale dans le domaine des armoires électriques à basse tension, forte de 1400 salariés et de 20 sites de production dans le monde… PDG anticonformiste, il deviendra aussi président du prestigieux club de rugby de Bézier (ASB) de 2008 à 2010.

Joseph Francis, chef d'entreprise, président d'un club de rugby et candidat aux prochaines élections législatives dans l'Hérault.

 De l’entreprise à la politique

Sans renoncer à son incessante course industrielle et commerciale aux quatre coins du monde, Joseph Francis veut aujourd’hui mettre son parcours, ses valeurs et son expérience au service du plus grand nombre. Au printemps 2010, il participe aux élections régionales du Languedoc-Roussillon et fonde en septembre de la même année le mouvement « Responsable » dont il est le président et qui regroupe aujourd’hui plus d’un millier de militants. Adhérant à titre personnel au Parti Radical, il se présente sans étiquette à la demande de citoyens montpelliérains aux prochaines élections législatives de juin 2012 dans le département de l’Hérault.

 Un homme de convictions

Homme de convictions, mettant en exergue « la vertu du travail, la fierté d’appartenir à la France et la lutte contre les injustices », il interpelle notre monde patraque et invite chaque citoyen à être davantage responsable. Ne craignant pas de secouer les discours dominants, il esquisse dans son livre « un projet alternatif qui vise à placer l’humain au cœur de l’économie, à instiller plus d’économique dans la politique, tout en rendant à la politique sa prééminence sur l’économie ».

Alain BOSMANS
Article partiellement paru dans le Dauphiné du 19 avril 2012

Bientôt une radio locale FM dans les Baronnies ?

Cathy et Stan Gérardin, créateurs et animateurs de la radio "Rétro FM"

C’est l’histoire d’une petite radio de chansons françaises « rétro » qui diffuse dans le monde entier sur Internet depuis 3 ans à partir de Buis et qui, fort d’un succès grandissant, rêve aujourd’hui de pouvoir émettre en FM un programme local sur toutes les Baronnies et le Vaisonnais.

Son fondateur Stan Gérardin, natif de Buis les Baronnies, passionné depuis le plus jeune âge par la chanson française et les techniques du son n’aura cessé de s’y consacrer. En 1998 il ouvre un magasin de télé et hi-fi dans la grande rue au Buis, avant de devenir animateur de Radio Soleil FM à Montélimar.  Après un séjour comme commerçant en Ariège où il rencontre son épouse Cathy, Stan et Cathy s’installent au Buis en 2008 pour y créer sur Internet la radio « Rétro-FM ».

« Rétro-FM » est donc une web-radio, diffusant 24 heures sur 24 un programme exclusivement consacré aux chansons françaises de 1900 à 1980, à partir d’un important fond d’enregistrements en version originale depuis la belle époque, les années folles, la guerre, les années 60, … Trois ans après son lancement la radio « Rétro-FM » de Buis est écouté quotidiennement par quelques 2000 auditeurs à travers le monde, ce qui est remarquable pour une web-radio. Un succès qui a permis à Cathy et Stan d’activer (comme les grandes radios) une régie publicitaire qui couvre leurs frais et les fait vivre.

Leur objectif aujourd’hui est d’obtenir du CSA une fréquence sur la bande FM afin de couvrir un territoire de 80 km autour de Buis avec non seulement des chansons « Rétro », mais aussi des émissions locales d’information et de divertissement. « C’est une démarche longue et difficile » confie Stan Gérardin, « mais nous avons bon espoir depuis que nous avons le soutien de Michel Grégoire, de Jean Pierre Buix et de la totalité des maires du canton… »

En attendant, et pour se faire mieux connaître, la radio « Rétro-FM » organisait le dimanche 29 janvier dernier à la salle des fêtes de Buis, un « Thé Dansant » qui, animé par l’orchestre de la radio composé de 3 musiciens venus de Grenoble, attirait plus de 80 personnes dans une sympathique ambiance.

Pour en savoir plus : la radio « Rétro-FM » sur Internet : http://www.retrofm.fr/

Alain Bosmans
Article paru dans le Dauphiné Libéré du 31 janvier 2012.

Cathy et Stan Gérardin devant le St Julien

 

 

LA TOUR VEUX : Histoire d’un bâtiment, histoire d’une vie

HISTOIRE D’UN BATIMENT

La « Tour Veux », l’un des plus anciens monuments du Buis, dernier vestige des fortifications médiévales de la ville, construite vraisemblablement entre le 12ème et le 13ème siècle, fut réhabilité sous le contrôle des Bâtiments de France au début des années 2000. Aujourd’hui et depuis juillet 2002 la tour Veux héberge l’Office de Tourisme et la Maison des Plantes Aromatiques et Médicinales.
L’historien buxois Yves Girard explique qu’au Moyen âge, « le Buis est une petite ville entourée de remparts et de tours dominant des fossés. Les tours étaient nombreuses, probablement plus de dix. L’entrée de la ville s’effectuait par deux portes: la Porte des Frères et celle du Marché. La Tour Veux, de forme semi-circulaire, était ouverte à la gorge, bâtie en petit et moyen appareils de moellons calcaire. Elle commandait ou au moins protégeait la Porte des Frères appelée ainsi parce qu’elle donnait sur le couvent des Dominicains bâti en 1310… »

Au XIXè siècle, la tour Veux, comme celle du Safre, sa voisine, est utilisée comme habitation. Le cadastre napoléonien de 1834, nous livre le nom des habitants qui s’y sont succédé : Jean VIAL aubergiste y vit de 1834 à 1852. Puis Henry BONNET, boucher à la place du marché, l’occupe durant quatre années. La tour tombe ensuite entre les mains de la famille VEUX puisque Jean François VEUX la possède de 1856 à 1882. Son fils Jean François dit « Fourin », en hérite et la transmet à son fils Henri Joseph Marie, cultivateur. Enfin, en 1914, VEUX Henri fils du précédent, «peintre au boulevard des aires» hérite de la maison située dans l’ancienne tour médiévale et lui donne son nom.
HISTOIRE D’UN HOMME : HENRI VEUX (1874-1947)

Joseph Henri Victor VEUX est né à Buis les Baronnies le 4 avril 1874. Issu d’une famille de cultivateurs, il épouse le 20 juillet 1901 Philomène Joséphine BONNEAUD de Sainte-Jalle. Dans sa maison boulevard des Aires, qu’il occupe dès 1914, il exerce le métier de peintre en bâtiment spécialisé dans les décors en trompe l’œil. Mais Henri Veux est davantage connu pour les photographies qu’il laissa aux futures générations, en particulier, de nombreux portraits, que des familles conservent encore dans leurs vieux albums.
Ainsi, à la fin du XIXè siècle, vers 1895 probablement, Henri Veux trouva dans le développement de la photographie et de la carte postale matière à concrétiser ses aspirations de photographe et d’artiste. II contribua ainsi dans le courant de son siècle à démocratiser cet art visuel en créant sa propre maison d’édition et sa marque de fabrique « Cliché H. Veux, photo-éditeur ». Lors de la réfection du bâtiment en 2001, vingt-sept plaques de verres ont été découvertes et déposées aux Archives départementales de la Drôme. Leurs clichés sont consultables sur CD-Rom aux Archives communales et intercommunales de Buis-les-Baronnies. Parmi eux, des photos inédites telles qu’une prise de vue du Buis datée d’avant 1900 et une photographie de la grille de l’ancien hospice du Buis, quand celui-ci se trouvait (avant 1914) dans l’ancien couvent des Ursulines. Henri Veux décédera au Buis le 15 avril 1947, à l’âge de 73 ans.
UN PHOTOGRAPHE BUXOIS A LA FIN DU XIXè SIECLE

Au début de sa carrière, Henri VEUX travaille certainement avec un appareil photo à trépied, en cherchant à fixer les images sur plaques de verre. Il édite quelques prises de vues générales du Buis et des portraits sous forme de cartes-photos. 1900-1905 est l’âge d’or de ce support. Il était courant de marquer les évènements familiaux en faisant appel au photographe et de sortir quelques cartes à destination de la famille. Ainsi, il réalisa de nombreux portraits sous ses formes les plus diverses : groupes, couples, fêtes familiales. La plupart de ces photographies appartiennent à des collectionneurs privés. Réalisées souvent en extérieur, il utilisait un décor assez simple inspiré probablement de gravures plus anciennes.

Henri VEUX se déplaçait également dans les familles pour les photographier. Le décor n’est plus artificiel. Les pauses semblent plus naturelles. Son regard s’intéresse d’avantage au cadre de vie familial. Il photographie des familles plus modestes devant leur ferme ou dans la campagne environnante. Henri Veux ne s’intéressa pas seulement à la vie buxoise ; il parcourut aussi le territoire des Baronnies. Il photographia des inconnus locaux et des scènes de vie : pique-nique à « Eygasteau en 1908 », mariés des années vingt, jeune femme au charmant sourire en pantalon bouffant devant son vélo …. Ces documents présentent un intérêt singulier pour l’historien, car ils sont les témoins d’un art de vivre, d’une manière de se vêtir il y a plus d’un siècle.

Article extrait d’une étude plus complète réalisée par Christine Jourdan, responsables du service des Archives Communales et Intercommunales à Buis les Baronnies.
Note : Les photographies présentées dans cet article proviennent des dons A. Kremser, Yves Girard et Jean Claude Veux. Le dessin est une reconstitution hypothétique réalisé par Mathieu Morard sur les indication d’Yves Girard. Qu’ils soient tous ici remerciés.

Le père André : Une vie au service de Dieu


Après toute une vie consacrée à la prêtrise au service de Dieu dans la Drôme, le père André Arnaud, en charge depuis 16 ans de la paroisse de Buis les Baronnies vient de prendre à 75 ans une retraite bien méritée. En cette occasion le groupe paroissial des Baronnies organisait le dimanche 11 septembre en fin de matinée une réception dans la salle du foyer J.J. Coupon à l’issue de la messe qui fut célébrée dans l’église devant de nombreux paroissiens émus et recueillis. Les quatre communautés de la paroisse St joseph (Buis, Mollans, Montbrun et Séderon) étaient présentes à la messe et au repas partagé avec les fidèles au cours duquel le maire Jean Pierre Buix exprimait le sentiment de respect porté par toute la communauté au sacerdoce exercé ici pendant 16 ans par le père André.

Drômois de souche, issu d’une vieille famille d’agriculteurs des environs de Crest, le père André a entamé des études théologiques au séminaire de Vivier (Ardèche) pendant 3 ans avant de partir faire son service militaire en Algérie pendant 2 ans et de revenir terminer sa formation au séminaire de Valence où il fut ordonné prêtre. Successivement il sera affecté dans différentes paroisses de la Drôme : à Montélimar d’abord, puis St Paul-Trois-Châteaux, Tulette, Valence pendant 18 ans et finalement Buis les Baronnies durant les 16 dernières années.

Le père André dont le dévouement, la gentillesse et la piété furent salués par tous les paroissiens des Baronnies, se retire dans une cure à St Paul de Romans (en banlieue de Romans sur Isère) où il continuera à donner un coup de main à l’équipe de la paroisse St Jacques des Monts du Matin.

Dans le cadre du groupement pastoral qui couvre 116 communes entre la Lance et le Ventoux, il est remplacé par le père Bruno d’Armagnac qui, venant de Romans sur Isère, fera équipe avec les prêtres associés de Nyons.

Alain Bosmans
Article paru dans le Dauphiné Libéré du 3 septembre 2011

Un départ de maîtres

C’est près d’une centaine de personnes qui vendredi dernier premier juillet en fin d’après midi étaient présentes à la réception organisée en ce dernier jour de classe dans la cour de l’école primaire pour marquer le départ de 3 enseignants de l’établissement intercommunal. On y notait la présence du maire Jean Pierre Buix accompagné de son homologue de la commune allemande jumelle de Gomadingen Klemens Betz, du président du SIVOS Louis Aicardi et de très nombreux enseignants, responsables associatifs et partenaires scolaires.

Mêlant l’humour, l’émotion et la sincérité, le directeur de l’école primaire Gilles Maigron rendait hommage aux 3 partants : Alexandra Poyet qui aura passé 2 années à l’école de Buis comme aide administrative et intervenante informatique. Flavienne Rocaze qui à 44 ans, prend une retraite prématurée après 27 ans d’enseignements en école maternelle et primaire dont les 16 dernières années à l’école de Buis. Enfin le très populaire José-Manuel Pereira, enseignant lorrain d’origine portugaise devenu buxois de cœur qui, lui aussi, à 58 ans fêtait vendredi dernier son dernier jour d’école… (voir le portrait dessous).

José-Manuel Pereira : 36 ans au service des enfants

D’origine portugaise, né en 1954 à Braga au nord du Portugal d’une mère institutrice, José-Manuel Pereira arrive en France à l’âge de 4 ans lorsque ses parents s’installent en Lorraine, à Nancy où il fera ses études pour devenir enseignant. Il débute sa vie professionnelle dans l’enseignement spécialisé à l’Institut Médico Professionnel de Morhange (57) pendant 6 ans. Puis ce sera 22 ans comme instituteur en école communale à Vic sur Seille toujours en Moselle et encore 5 ans à Metz.

Marié, père de 4 filles respectivement âgées aujourd’hui de 33, 30, 26 et 11 ans, il souhaite en 2003 se rapprocher du soleil et obtient sa mutation à Buis les Baronnies où il ne tarde pas à s’intégrer au sein de l’équipe pédagogique mais aussi de la vie associative buxoise. Sa bonne humeur, sa disponibilité, son extrême convivialité et ses multiples talents l’amènent à participer rapidement à de nombreuses associations et événements buxois : Citons notamment Les Amis du Cinéma, le comité de jumelage avec Gomadingen, la Buiscyclette, les voyages scolaires en Allemagne, les cours de français langue étrangère à l’hôpital, les cours d’alphabétisation de l’AFB, …

Passionné de photo, de moto et de voyages (surtout au Brésil), José-Manuel compte bien prendre à Buis avec sa famille une retraite très active en commençant par réaliser un projet de construction d’une maison originale en bois où il cultivera l’art d’être grand père.

Alain BOSMANS
Article paru dans le Dauphiné Libéré du 04/07/2011

André Scalfi : Une vie de courage au service d’autrui

André SCALFI
La vie d’André Scalfi commence comme dans le roman mélodramatique d’Hector Malot. Né, lui aussi « Sans famille » en 1939 à Mornas (Vaucluse), André Scalfi fut abandonné par sa mère à l’âge de 2 ans et placé, ainsi que ses 4 sœurs dont il sera séparé, en famille d’accueil à Vernoux (Ardèche). A 14 ans, André, pupille de l’Etat, est de nouveau placé par l’assistance publique comme ouvrier agricole dans une ferme de Vaison la Romaine. « A cette époque, on ne s’occupait guère des enfants de l’assistance publique qui étaient peu scolarisés et que l’on abandonnait à leur triste sort et aux travaux forcés des champs » avoue-t-il aujourd’hui.
« Ma première chance fut le service militaire. J’y ai été appelé à 20 ans, effectuant 14 mois en France et 14 mois en Algérie, finissant comme chauffeur d’un officier supérieur qui m’a encouragé à me former et à prendre une revanche sur la vie difficile qui avait été la mienne jusque là… »

Libéré en 1961, abandonné de tous, sans métier ni argent, sa seconde chance fut de rencontrer Marie, qui deviendra son épouse, lui donnera 3 beaux enfants (un garçon et deux filles) et avec laquelle il construira, à force de travail, d’effort, de sacrifice, de persévérance et d’amour, une heureuse existence familiale et professionnelle.
Après qu’André ait débuté comme simple manœuvre dans une entreprise de travaux publics à Jonquières pendant 7 ans, la famille Scalfi s’installe à Buis en 1968 pour reprendre sur la place du marché la gérance du « Petit Casino ». En 1977, l’occasion se présente pour André et Marie d’acquérir à Buis une petite entreprise de taxi et d’ambulance qu’ils tiendront et feront fructifier avec leurs enfants pendant 22 ans jusqu’à la retraite prise en 1999 à 60 ans.

Au cours de ses 42 ans à Buis les Baronnies, André Scalfi n’oublia jamais les difficultés de son enfance et eut à cœur de se mettre au service des autres. Pompier volontaire au centre de secours de Buis pendant 13 ans (il en fut également président de l’amicale), il fut élu aux élections municipales à 3 reprises, siégea 18 ans sous les magistratures de messieurs Bec et Argenson, dont un mandat en tant qu’adjoint au maire responsable des festivités (et à ce titre fut, avec Jean Pierre Buix, à l’origine de la 1ère course pédestre « Le Buis, j’aime, j’y cours !).

Entré dans les années 80 à l’Association d’Entraides des Pupilles du Vaucluse, il en devint le premier vice président pendant 25 ans avant d’en prendre la présidence l’année dernière, tout en étant administrateur de la Fédération nationale des ADEPAPE (Association d’Entraide Entre les Personnes Accueillies à la Protection de l’Enfance). A ce titre, il continue aujourd’hui à 72 ans, avec son épouse Marie, à apporter soutien, entraide, exemple et témoignage aux plus démunis de ces enfants ou jeunes adultes nés, comme lui, « sans famille ».

Alain BOSMANS
Article publié dans le Dauphiné Libéré du 25 mai 2011

Paulette Reynier : 57 ans au service de la Croix Rouge

Paulette Reynier entouré du maire Jean Pierre Buix et de son époux Louis

Née en 1938, Paulette Reynier est membre de la Croix Rouge Française depuis 1954. Pour  les 57 années ininterrompues à son service, la Croix Rouge organisait mercredi soir dans les jardins de la mairie une émouvante cérémonie de remise de médaille. En présence du maire Jean Pierre Buix, de ses très nombreux amis et de tous les bénévoles du groupement de la Croix Rouge de Buis, le président local Jo Pratesi et la présidente départementale Anne Roche rappelaient l’admirable parcours de Paulette au sein de cet organisme.

A Martigues, dès l’âge de 16 ans, elle devient secouriste puis moniteur à 20 ans. En 1956, elle participe activement aux secours lors de la rupture du barrage de Malpasset. Pendant de longues années, elle animera avec son époux Louis Reynier (Loulou pour tout le monde) les colonies de vacance de la Croix Rouge. Tous deux originaires des Baronnies, Paulette et Louis y reviennent prendre leur retraite, au Buis en 1989, après une carrière professionnelle itinérante à EDF. Paulette se consacrera alors aussitôt à de multiples missions de solidarité, prenant notamment la présidence de la délégation de la Croix Rouge locale à la suite de Charles Moga.
Une irremplaçable animatrice
Elle y mettra en place des équipes de bénévoles qui visitent les malades et personnes isolées à l’hôpital, collectent et distribuent vêtements et équipements aux personnes nécessiteuses et coordonnent les collectes nationales en cas de sinistre. On se souvient encore du travail considérable d’assistance aux sinistrés de Vaison la Romaine accomplit par Paulette et son équipe en 1992. Depuis et pendant toutes ces années, Paulette aura manifesté à Buis, en dehors de ses misions à la Croix Rouge, un exceptionnel esprit de solidarité, mettant sons sens de l’organisation et son incroyable faculté à mobiliser les bonnes volontés au service de tous. C’est ainsi qu’elle sera devenue conciliatrice de justice pour les cantons de Buis et Séderon, vice présidente l’Office de Tourisme et depuis 22 ans l’irremplaçable animatrice du comité des Fêtes, des comités de jumelage, et de tant d’associations et de manifestations buxoises.
Lui rendant hommage mercredi, le maire Jean Pierre Buix devait souligner « l’estime, le respect, l’affection et l’admiration qu’il portait à celle qui, toute sa vie aura tant donné aux autres avec efficacité, humilité et  discrétion… »
Alain Bosmans
Article paru dans le Dauphiné Libéré du 28 mai 2011

Pierre Mailhé : Mon jardin est sur le toit

Ancien directeur de la Fontaine d’Annibal pendant 15 ans, conseiller municipal chargé de l’environnement pendant 2 mandats, grand spécialiste des sports de montagne
(ski, alpinisme et randonnée), Pierre Mailhé, aujourd’hui jeune retraité de 72 ans, ne manque ni d’initiatives innovantes ni d’énergie pour les mettre en œuvre.

La dernière en date est la construction sur ses propres plans et de ses propres mains d’une maison écologique et bioclimatique unique en son genre à Buis les Baronnies. Il s’agit d’une maison de plein pied, sise rue du grand chemin, de 80 m2 au sol, construite en ossature bois selon les normes HQE (haute qualité environnementale) et BBC (bâtiment basse consommation). Sa particularité : le jardin est sur le toit … En effet, afin d’obtenir un effet bioclimatique, l’isolation extérieure du toit est assurée par des plants de Sedum, plantes grasses résistantes à la chaleur et ne nécessitant que peu d’eau, qui recouvrent la totalité de la surface de la toiture. L’isolation des murs est en fibres de bois et le chauffage est assuré par le soleil au travers de large baies vitrées orientées plein sud Le tout est renforcé, pour les périodes non ensoleillées, par un petit poêle à bois et un mur central de briques crues capable de conserver la chaleur.

Pour la construction du gros œuvre qui a débuté début février et qui vient de se terminer, Pierre Mailhé a reçu l’aide de Christophe Cornard et Jean Marc Schmidt, tous deux menuisiers ébénistes à Malaucène. La fin des travaux est prévue pour l’été et le propriétaire estime le coût total de la construction aux environs de 80 000 €, sans compter son travail.

Alain Bosmans
Article paru dans le Dauphiné Libéré du 21 avril 2011

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Fred Nicolet : Un cordonnier voyageur, Figaro à ses heures

 frednicolet1.1302616464.JPGBourguignon d’origine, né en juin 1964 à Dijon, le jeune Fred Nicolet aura contracté très tôt le goût des voyages en accompagnant chaque année de son enfance ses parents à travers l’Europe. Peu porté sur les études et attiré par les activités manuelles, il commence à travailler dès l’âge de 15 ans comme graphiste, photograveur, imprimeur. D’abord à Dijon jusqu’à 22 ans puis à Annecy pendant encore 10 ans, il est salarié de plusieurs entreprises tout en entreprenant chaque année de longs voyages d’agrément a travers le monde. Notamment aux Indes, en Asie du sud est, mais également dans les Caraïbes et en Amérique du Sud.

A 32 ans, changeant de cap professionnel, Fred entame à Romans une formation de cordonnier et après l’obtention d’un CAP en 1997, il s’installe au Buis en ouvrant rue de la Conche une boutique d’artisan cordonnier. Une installation qui ne l’empêche nullement de poursuivre ses voyages et d’entreprendre chaque année à la morte saison dans les Baronnies de longs séjours dans la région du nord ouest des Indes. Des séjours qui l’amènent, depuis plusieurs années, à importer et commercialiser dans le magasin de la rue de la Conche un ensemble très variés de produits artisanaux indiens (épices, soieries, textiles, …) en plus de sa production d’articles en cuirs (chaussures, sandales, ceintures, …). Cordonnier, voyageur, importateur, Fred Nicolet, qui a décidément plus d’une corde à son arc, est également comédien et l’on se souvient du succès remporté en juillet 2007 par son interprétation du rôle de Figaro dans « le Barbier de Séville » de Beaumarchais mis en scène par Serge Pauthe.

Aujourd’hui, de retour d’un séjour de 3 mois au Penjab, il rouvre son magasin buxois chargé de senteurs et de couleurs exotiques.

Alain BOSMANS
Article paru dans le Dauphiné Libéré du 13 avril 2011