Silence, on tourne chez Facchineri !

Scène de tournage dans les bureaux de l’entreprise Facchineri : Les comédiens Alexandre Medvedev (à gauche) et Isabelle Nanty (à droite) sont sous l'œil attentif de Coline Serreau (à droite de la caméra).
Silence on tourne ! Dans les bureaux de l’entreprise Facchineri, Alexandre Medvedev à gauche et Isabelle Nanty à droite sous le regard attentif de Coline Serreau à droite de la caméra.

Depuis le début du mois, Coline Serreau tourne pour France 3 à Vaison-la-Romaine et dans les environs un téléfilm intitulé « Madame le Maire ». L’équipe de tournage, constituée d’une cinquantaine de personnes (producteurs, cameramen, techniciens, éclairagistes, décorateurs, costumiers, maquilleurs, etc.) se déplace dans les différents lieux de tournage et tout ce petit monde est arrivé samedi matin à Buis les Baronnies où l’entreprise de matériaux de construction Facchineri a fermé ses portes au public pendant 4 jours pour servir de décor à la réalisation de plusieurs scènes du film.

Hollywood sur Ouvèze, le temps d’un long week-end, l’entreprise Facchineri s’est métamorphosée, en studio de cinéma.
Hollywood sur Ouvèze, le temps d’un long week-end, l’entreprise Facchineri s’est métamorphosée, en studio de cinéma.

Une comédie sociale engagée

 Un film de fiction que la réalisatrice qualifie de « comédie sociale, à la fois engagée, drôle et tendre », qui raconte l’histoire d’une jeune grand-mère d’extrême droite, Marianne, patronne d’une petite entreprise de matériel de construction en haute Provence. Veuve et fâchée avec sa fille qu’elle n’a pas vue depuis 15 ans, elle vit dans un désert affectif total et se bagarre régulièrement pour défendre ses idées conservatrices au sein de son entreprise et du conseil municipal du village dont elle est l’élue. Jusqu’au jour où elle apprend qu’elle a un petit-fils Nicolas âgé de 12 ans, qu’il doit venir s’installer chez elle et qu’il est noir … C’est le début d’un apprivoisement réciproque qui permet à Coline Serreau de défendre les valeurs humanistes qui ont toujours marqué ses créations.

Coline Serreau entourée de deux des comédiens du film Alexandre Medvedev et Isabelle Nanty.
Coline Serreau entourée de deux des comédiens du film Alexandre Medvedev et Isabelle Nanty.

C’est la comédienne Isabelle Nanty qui campe le personnage de Marianne, tandis que le jeune Valentin Bellegarde-Chappe (13 ans) est Nicolas. Sarah Biasini (la fille de Romy Schneider), Alexandre Medvedev et Christian Bouillette complètent la distribution avec des figurants locaux.

Valentin Bellegarde-Chappe et Isabelle Nanty, le gamin et sa grand-mère, finiront pas s’apprivoiser mutuellement.
Valentin Bellegarde-Chappe et Isabelle Nanty, le gamin et sa grand-mère, finiront pas s’apprivoiser mutuellement.

Sud Drôme et Nord Vaucluse pour décor

La réalisatrice et scénariste de « Trois hommes et un couffin », entretient de nombreux liens avec la Drôme, et cela n’est pas un hasard si elle a choisi de tourner sa nouvelle réalisation dans le sud du département.

Actrice, réalisatrice, metteur en scène, scénariste, compositrice et chef de cœur, Coline Serreau est une figure majeure de la création cinématographique et théâtrale française.
Actrice, réalisatrice, metteur en scène, scénariste, compositrice et chef de cœur, Coline Serreau est depuis 40 ans une figure majeure de la création cinématographique et théâtrale française.

« La Drôme est un département que je connais bien ayant des liens familiaux à Dieulefit et passé une partie de mon enfance dans le Diois, notamment à l’école de Beauvallon, confit-elle. J’ai tourné en 1975 à Mollans et Pierrelongue mon premier documentaire, « Mais qu’est-ce qu’elles veulent ? », qui mettait en scène des femmes en milieu rural. Et aujourd’hui, avec la « Chorale du Delta » que je dirige, nous organisons chaque été une tournée de concerts dans les églises et chapelles de la Drôme, qui prend chaque année plus d’importance… »

Les employés de l’entreprise Facchineri, dont certain sont figurants, profitent du spectacle pendant ces quatre jours de vacances.
Les employés de l’entreprise Facchineri, dont certain sont figurants, profitent du spectacle pendant ces quatre jours de vacances.

Le tournage commencé à Vaison la Romaine puis à Beaumont du Ventoux, se poursuivra après Buis à Pierrelongue, Entrechaux, Sablet, Faucon pour se terminer le 6 mai à Vaison. La première programmation en prime time sur FR3 est prévue courant septembre.

Alain BOSMANS
Article publié dans le Dauphiné Libéré du lundi 21 avril 2014.

tournage de scènes à l’extérieur de l’entreprise Facchineri avec Isabelle Nanty sous les projecteurs.
tournage de scènes à l’extérieur de l’entreprise Facchineri avec Isabelle Nanty sous les projecteurs.

Tapis rouge pour les «Amis du Cinéma de Buis»

cinema10ans1.1292170298.JPGVoila juste 10 ans, les buxois décidaient de sauver leur cinéma en assumant eux même en régie associative l’avenir du « Regain ». Pour une commune de moins de 2500 habitants dans une zone rurale qui ne compte que 5 habitants au kilomètre carré, avoir un cinéma d’Art et Essais associatif, proposant régulièrement des films en sortie nationale, à raison de 4 films différents et 14 séances par semaine, constituait une aventure quasiment unique en France…

Avec le soutient de tous les partenaires concernés, (de la Mairie du Buis jusqu’à la paroisse propriétaire du lieu en passant par le département, la région et l’ancien gérant Jean Claude Georgel),  l’association des « Amis du cinéma de Buis » voyait le jour en novembre 2000 et assure depuis, avec le succès que l’on sait, l’animation et la gestion de ce cinéma à la « Paradisio ».

cinema10ans2.1292170341.JPGPour fêter ce 10ème anniversaire, une grande soirée buffet-animations était organisée samedi dernier dans la salle des Fêtes richement décorée d’affiches de cinéma, avec ouvreuses, tapis rouge et grand écran. S’adressant à la foule nombreuse des cinéphiles de toute la région qui emplissait la salle, la présidente Bernadette Vignac, le maire Jean Pierre Buix, le vice président du Conseil Régional Michel Grégoire et Jean Claude Georgel soulignèrent la mobilisation et le dévouement exemplaire de l’équipe de bénévoles, ainsi que le soutient sans faille de la mairie, qui permirent depuis 10 ans, le maintien à Buis de ce précieux outil culturel et sans lesquels le « Regain » ne saurait exister.

Le buffet était suivi de la projection d’un diaporama retraçant ces 10 années de l’association, puis de la projection de 6 courts métrages, dont l’un tourné à Brantes en 2007 par Cécile Verstraeten qui le présentait.

La longue histoire d’un cinéma « Baronnisio »

Les premières séances de cinéma au Buis furent données en 1935 lorsqu’un cinéma itinérant projetait un film par semaine à l’extérieur du café de Saisse, aujourd’hui « Le Malguéry ». En 1947 « Le cinéma de l’Etoile » vit le jour au fond de la salle du café du même nom, tenu par Mme Villaret. M. Chastel en était le projectionniste, sa femme la caissière. La salle était équipée de fauteuils en bois, répartis en gradins, la cabine de projection avait été ajoutée à l’extérieur sur la façade de l’immeuble, place du marché. Il y avait 3 séances par semaine jusqu’au début des années 60.

Parallèlement, le prêtre Jean Rieux, arrivant au Buis en 1953, ouvrait dans le foyer des jeunes de la paroisse, une salle de cinéma, à l’emplacement de l’actuel « Regain », avec la participation active de toute la jeunesse de l’époque pour la réception des films, la projection, l’entretien de la salle et les tournées dans les villages environnants. Dans ces mêmes années, un cinéma itinérant projetait, tous les 15 jours, des films dans la salle du foyer JJ Coupon, puis dans une salle des Ursulines, ainsi que dans les villages de la vallée.

Enfin, en 1996, la gestion du cinéma de la paroisse fut confiée à Jean-Claude Georgel, déjà gérant de celui de Nyons, qui, restaurant la salle, y apporta toutes les compétences d’un professionnel et l’enthousiasme d’un passionné, offrant une programmation de qualité et permettant au « Regain » d’obtenir le label Art et Essai. On connaît la suite avec la création de l’association des « Amis du cinéma de Buis » en 2000 et le rachat, par la commune à la paroisse, du bâtiment en 2008.

Alain Bosmans