Lavande : La petite fleur bleue reprend des couleurs

Avec une récolte 2011 de lavande et lavandin en croissance de 10 %, des cours d’huiles essentielles qui progressent de manière très significative et une stabilisation du dépérissement, les lavandiculteurs drômois retrouvent le moral après plusieurs années de déprime.

« 2011 aura été une bonne année pour la lavande et lavandin ! » C’est en ces termes qu’Alain Aubanel ouvrait vendredi dernier au CFPPA de Nyons l’assemblée générale de la fédération départementale des producteurs de lavandes, lavandins et plantes à parfum de la Drôme et de l’Ardèche. Et le président de détailler: « Malgré des conditions climatiques défavorables en juillet, la récolte a progressé en moyenne de 10 % par rapport à 2010 s’établissant à 1030 tonnes en lavandin, 30 tonnes de lavande clonale et 10 tonnes de lavande de population. Au niveau économique, nous avons vu une augmentation des prix très significative et totalement imprévue : le cours du lavandin a augmenté de 20 %, celui de la lavande de population de 25 % et les lavandes clonales de 30 %. Enfin, l’année 2011 a été marquée par une stabilisation de l’avancée de la maladie du dépérissement, le mauvais temps de cet été ayant éliminé une partie des insectes vecteurs ».

Alain Aubanel et Pierre Combes, maire de Nyons et vice président du conseil général en charge de l'agriculture

Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes lavandicoles drômois et ardéchois ? Pas tout à fait s’empresse de préciser Alain Aubanel, « car en agriculture les années se suivent mais ne se ressemblent pas nécessairement : Nous avons déjà quelques inquiétudes suite au gel de ces derniers jours (voir ci contre) et pour le dépérissement, il faut être très prudent, rien n’est gagné… »

Le dépérissement reste préoccupant

Précisant que la vallée du Rhône est maintenant la seule zone en France indemne de cette maladie depuis que le plateau de Valensol a été contaminé l’année dernière, Alain Aubanel soulignait qu’il faut absolument maintenir les mesures de prophylaxie et recommandait aux producteurs de lavande et lavandin de ne se fournir qu’en plants sains certifiés. Le sujet du dépérissement, les méthodes de prévention et l’état des recherches furent  par ailleurs longuement abordés à l’occasion des interventions de Cédric Yvin de l’ITEPMAI (1), Eric Chesse directeur du CRIEPPAM (2) et François Arnaud-Miramont de la chambre d’agriculture qui détaillait les mesures du plan de reconstitution du patrimoine lavandicole du conseil général de la Drôme.

(1)   ITEIPMAI : Institut technique interprofessionnel des plantes à parfum, médicinales et aromatiques.
(2)   CRIEPPAM : Centre régionalisé interprofessionnel d’expérimentation en plantes à parfum, aromatiques et médicinales.

champ de lavande à Ferrassières

France Lavande : Un parfum d’optimisme

+ La tribune de l'AG, de gauche à droite: Marc Pernet commissaire aux comptes, Christophe Favier vice président, Fabien Limonta, Eliane Bres présidente, Vincent Clary technicien, Virginie Cardine secrétaire, Marie Claire Cartagéna

La coopérative de Montguers affiche, cette année encore, des résultats financiers et commerciaux en progression.

Tenant son assemblée générale à Buis les Baronnies le mardi 21 février dernier sous la présidence d’Eliane Bres et en présence du vice président du conseil régionalMichel Grégoire, des conseillers généraux Fabien Limonta et Marie-Claire Cartagéna, la coopérative « France Lavande » a présenté à ses adhérents un bilan économique et financier de l’exercice 2010-2011 très satisfaisant. Pour la quatrième année consécutive les apports en huiles essentielles sont en nette augmentation, de l’ordre de 4 tonnes supplémentaires en 2010 et de 10 tonnes en 2011.

Des primes et de nouveaux coopérateurs

Le partenariat avec Givaudan, qui devient le premier interlocuteur commercial de France Lavande en absorbant 90 % de sa production d’huile essentielle, permet aujourd’hui de rémunérer les adhérents avec une prime de 1,50 à 4 euros par kilo. Sur le plan économique, les cours d’huiles essentielles, que ce soit en lavandin ou lavande ont, depuis un an, sérieusement augmenté (de 20 à 30 %), sous l’effet d’une offre limitée et d’une forte demande. Ces bons résultats ont attiré une douzaine de nouveaux lavandiculteurs portant le nombre de coopérateurs de France Lavande à plus de 150 aujourd’hui.

Le tilleul et les fleurs et bouquets en berne

 Concernant le tilleul, le marché, dominé par l’industrie des infusettes, est en fort déclin et la récolte 2010 réglée entre 9 et 12 €/kg est restée en quasi-totalité invendue… Seule une production de tilleul certifié Bio semble avoir encore un avenir. Quant à la production de fleurs et bouquets, c’est une activité qui a beaucoup diminué du fait du dépérissement des plantations. En 10 ans le montant des apports à France Lavande est passé de quelques 500 000 € en 2000 à 50 000 € en 2010.

Alain BOSMANS
Extraits des articles parus dans le Dauphné Libéré du 24 et 26 février 2012, dans l’Agriculture Drômoise du 1er mars 2012.

Champ de lavande à Somecure

Projet « Extra-pôle » à Nyons : Chimie verte au service de produits naturels

 

Vincent Perrut dirige à Nyons une plateforme à la pointe de l’innovation technologique en matière d’extraction végétale.

Après plusieurs années de gestation sous le nom de « projet Extra-pôle », l’Atelier de Fluides Supercritiques de Nyons est désormais opérationnelle. Il s’adresse à tous les professionnels (entreprises, négociants, transformateurs) souhaitant accéder au moindre coût à une technologie très sophistiquée et 100% écologique, d’extraction ou de fractionnement végétal.

Porté par les chambres de commerce et d’industrie ainsi que d’agriculture de la Drôme dans le cadre de la plateforme Extralians basée à Valence, l’atelier de fluides supercritiques dispose désormais depuis 6 mois à Nyons, d’un outil de recherche, d’analyse, d’essais et de production permettant d’extraire, sans utilisation de solvant chimiques, les molécules, principes actifs ou encore arômes, de toutes sortes de plantes.

Labellisé par le pole de compétitivité Trimatec, la mise en place de cet atelier à Nyons a bénéficié d’un partenariat avec deux entreprises régionales fabricants d’extraits végétaux : la distillerie « Bleu Provence » à Nyons et Synthévert à Roquemaure (Gard).  Il s’adresse aux petites et moyennes entreprises du secteur agroalimentaire, de la parfumerie, la cosmétique, de la phytothérapie, de la nutracétique (compléments nutritifs), mettant à leur disposition une technologie à la pointe de l’innovation, réservée jusqu’à présent aux structures industrielles de grande taille.

La technologie des fluides supercritiques consiste à porter le dioxyde de carbone (CO2) au dessus de son point critique, dans un état intermédiaire entre le solide et le gazeux, de le faire passer à l’intérieur de la matière première (plantes, fleurs ou graines), afin d’en extraire la fraction miscible (essence, arôme ou huile). Une technologie de chimie verte, conforme aux cahiers des charges des produits biologiques alimentaires et cosmétiques.

Le laboratoire est équipé des outils d’analyse les plus sophistiqués

Un équipement ultra moderne.

Dans la zone d’activités des Laurons à Nyons, le bâtiment industriel de l’atelier comprend sur 400 m2 un ensemble de bureaux, un laboratoire d’analyse et deux unités d’extraction. Le laboratoire est équipé des outils les plus sophistiqués pour effectuer les analyses chromatographiques en phase liquide et gazeuse ainsi que le matériel nécessaire à la préparation des échantillons. Deux unités d’extraction et de séparation en CO2 supercritique sont aptes à traiter des produits solides (plantes) ou liquides (huile essentielles) ainsi que des opérations de distillation moléculaires. L’atelier de fluides supercritiques y emploie aujourd’hui 3 salariés. Le directeur Vincent Perrut, ingénieur spécialisé depuis 15 ans dans le domaine du CO2 supercritique, a supervisé pendant 18 mois l’installation de l’atelier nyonsais. Une technicienne de laboratoire spécialisée dans l’analyse des plantes et un opérateur hautement qualifié après 20 ans d’expérience dans la chimie agricole complète l’effectif.

« Nos installations, à la pointe de l’innovation », précise Vincent Perrut, « permettent dans un premier temps de définir 1 kg d’un nouveau produit et d’en valider l’intérêt. Nous pouvons ensuite produire jusqu’à 10 tonnes de première production avec une capacité maximale de 100 tonnes par an. On peut dire que nous sommes aujourd’hui la première plateforme de recherche et de développement industriel du CO2 supercritique en France. »

2 extracteurs d'une capacité maximale de 100 tonnes par an

Un procédé qui s’adresse aux filières locales

L’installation de cette plateforme à Nyons ne tient pas du hasard. La Provence représente environ 10 % de la production mondiale de plantes aromatiques et médicinales. La Drôme Provençale prenant quant à elle une part non négligeable de ce pourcentage. Actuellement un millier de producteurs cultivent des PPAM dans la Drôme et les départements voisins. C’est dans cette région que résident un nombre important d’entreprises d’extractions, souvent artisanales et qui sont demandeuses de procédés innovants, sans avoir nécessairement les moyens financiers d’y accéder.

« L’avantage du procédé », ajoute Vincent Perrut, « c’est l’absence de toxicité du fait que le CO2 est collecté dans l’air, travaillé à basse température avec une palette de paramètres permettant l’extraction de produits très variés. Son inconvénient c’est son coût élevé. La mise en place de cet atelier à Nyons, en grande partie financé par des investissements publics, permet précisément de rendre abordable une technologie cher en la mettant à disposition des filières locales souhaitant définir des produits à forte valeur ajoutée. »

Alain Bosmans
Extraits de l’article de « L’Agriculture Drômoise » paru le 16 février 2012

Philippe Soguel et la distillerie « Bleu Provence », sont partenaires-actionnaires de l'atelier de fluides Supercritiques de Nyons

La distillerie « Bleu Provence » partenaire du projet « Extra-pôle »

Philippe Soguel, président du syndicat des distilleries de la Drôme et propriétaire à Nyons de la distillerie « Bleu Provence », lui-même partenaire-actionnaire de l’atelier de fluides supercritiques, souligne l’importance de cette installation à Nyons.

« A titre personnel et avec la distillerie « Bleu Provence », nous nous sommes lancés dans cette aventure afin d’obtenir, grâce à cette technologie, des extraits végétaux bio différents sur le plan organoleptique de ceux que nous obtenons par la distillation traditionnelle à la vapeur. A « Bleu Provence » nous produisons une huile essentielle de lavande qui a des caractéristiques et applications connues. Avec le CO2 supercritique nous essayons d’obtenir des produits bio complémentaires, extraits de différentes plantes locales, lavande, thym, sauge, tilleul, romarin, etc. et destinées au secteur de la cosmétique, de l’aromatique, de la parfumerie. Or il n’existe que très peu d’installations au CO2 supercritique en France ou en Europe. Auparavant, lorsque je souhaitais faire un essais sur une plante en utilisant cette technologie, j’étais obligé de traverser la France pour aller à Nancy ou en Bretagne. Aujourd’hui cette plateforme est ouverte à toutes les entreprises de la filière PPAM du sud de la France. C’est vraiment un outil situé au cœur de la zone de production, ouvert au plus grand nombre. Enfin la France est un pays leader dans la transformation de produits finis végétaux et se maintenir à la pointe de la technologie dans ce domaine est très important pour l’avenir de la production. »

Propos recueillis par Alain Bosmans

Contact :
Atelier Fluides Supercritiques – 110 rue des Laurons – Z.A. des Laurons – 26110 Nyons – Téléphone : 04.75.28.10.03 – Fax : 04.75.28.14.06 –  Email : contact@atelier-fsc.com
Distillerie
Bleu Provence: 58, promenade de la Digue, 26110 NYONS – Tél: 04 75 26 10 42 – Fax : 04 75 26 15 90 – Email: info@distillerie-bleu-provence.com

Saveurs et traditions d’une huile nouvelle

Cérémonie d'intronisation de la confrérie des Chevaliers de l'Olivier dimanche 15 janvier à Vuis les Baronnies

Plusieurs milliers de visiteurs ont célébré le week-end du 14 et 15  janvier dans la capitale méridionale des Baronnies la fin d’une récolte d’olive en forte baisse de tonnage dans la zone AOP.

Organisée par l’Office de Tourisme, la municipalité et les producteurs locaux, le programme de la fête de l’huile et de l’olive nouvelle de Buis les Baronnies a permis pendant 2 jours de mettre en valeur et de promouvoir le travail et le savoir faire de ces hommes et femmes qui produisent la fameuse olive et huile du Nyonsais et des Baronnies. Un fruit dont la récolte, qui vient de se terminer, aura été malheureusement cette année, du fait de conditions climatiques défavorables, de faible tonnage. Michel Fayant, le propriétaire à Buis du Moulin de Haute Provence n’aura cette année trituré que 150 tonnes
d’olive contre 300 l’année dernière. Jean Pierre Jourdan  de l’AFIDOL estime que la  production d’huile sur la zone AOP sera inférieure de 50 % par rapport à l’année  précédente et que la récolte d’olive de table ne représentera au mieux que 30 % d’une année normale.

Olives, ail et caillettes à l’honneur

La conseillère génrale Marie-Claire Cartagena a été intronisée dans la confrérie des Chevaliers de l'Olivier par le vice président du Conseil Régional Michel Grégoire.

Les festivités n’en furent pas moins belles ce week-end au Buis. Débutant le samedi
après midi par des ateliers de cuisine faisant l’éloge de l’olive, elles se poursuivaient avec le désormais traditionnel concours-dégustation d’aïoli animé par la confrérie de l’Aioli de Souliès Touca (Var). Le soir dans la salle des fêtes un repas spectacle provençal était servi à plus de 130 convives.

Concours d'Aïoli samedi aprés midi

Le dimanche de nombreuses animations se succédèrent sur la belle place des arcades devant plus d’un millier de visiteurs. Le marché des producteurs d’huile et d’olives AOC de
Nyons dont l’invité d’honneur était « La Caillette de Chabeuil » réunissait plus de 40 exposants.

Un troupeau d’oies précédait une procession haute en couleur menant l’huile nouvelle à l’église

La bénédiction de l’huile nouvelle avec procession en calèche jusqu’à l’église accompagnée par un groupe de musique provençal et les 3 confréries de l’olivier, de l’ail et de la caillette se déroula dans la plus pure tradition provençale.

Les 3 confréries de l’olivier, de l’ail et de la caillette étaient présentes dans l’église durant la messe de bénédiction de l'huile nouvelle

Un nouveau chapitre des Chevaliers de l’Olivier et une alicoque géante arrosée de vin des coteaux des Baronnies réunit tout ce beau monde coloré dans une joyeuse ambiance familiale et festive.

La traditionnelle alicoque connait toujours le même succès.

Dans l’après midi les promenades guidées dans les oliveraies avec Jean-Pierre Jourdan, les promenades en calèche dans le village, l’exposition et le défilé de tracteurs anciens,  connurent un gros succès.

Un nouveau rendez-vous à Nyons.

La 28ème édition de la fameuse  » Fête de l’huile nouvelle  » se tiendra le vendredi 3 samedi
4 et dimanche 5 février à Nyons. Organisée par la Confrérie des Chevaliers de l’Olivier et la ville de Nyons, un important programme d’animations est prévu sur 3 jours. Voir le programme complet sur Internet: http://www.chevaliersdelolivier-nyons.com/

Alain BOSMANS
Article paru ans l’Agriculture Drômoise du 19 janvier 2012

Modernisation du Moulin de Haute Provence

Michel Fayant devant les premières olives de la récolte 2012 triturées par les nouvelles machines du Moulin de Haute Provence

A la veille d’une nouvelle récolte, le Moulin de Haute Provence se modernise et devient un outil modèle de la transformation des olives de Nyons et des Baronnies. Rencontre avec Michel Fayant, un moulinier qui vient d’investir près d’un demi-million d’euros dans son outil de travail.

Le Moulin de Haute Provence, l’un des sept moulins à huile de la zone AOC, ouvert au Buis en 1976 par Michel Bernard et repris en 2004 par Michel Fayant, avait été à sa création un des tout premiers en France à posséder une chaîne de production continue qui permet aux olives d’être, suivant un enchaînement continu, stockées, lavées, broyées, triturées, essorées, centrifugées pour finalement produire de la bonne huile des Baronnies.

Pendant 35 ans des centaines de producteurs du sud de la Drôme et du nord Vaucluse sont venus, en nombre croissant chaque année, y apporter entre 200 et 350 tonnes d’olives produisant, suivant les années, de 50 à 90 tonnes d’une des meilleures huiles d’olive du monde. Mais avec l’augmentation des tonnages et l’arrivée de techniques nouvelles, le moulin de Buis avait besoin de se moderniser pour répondre aux demandes nouvelles d’une clientèle toujours plus exigeante dans le domaine de la qualité du produit transformé.

Une chaine de trituration ultra moderne

Les importants travaux de modernisation qui viennent d’être entrepris auront consisté à doubler la surface au sol par la construction d’un bâtiment supplémentaire, en ossature-bois, destiné à réceptionner la marchandise. Une nouvelle chaîne de trituration, composée de machines ultra modernes (une laveuse-effeuilleuse, un broyeur, 5 malaxeurs, un décanteur et 2 centrifugeuses verticales), remplace désormais les anciennes installations. Au total un investissement de 450 000 € subventionné à hauteur de 64 000 € par l’Europe (FEADER), de 48 000 € par la région et 16 000 € par le département.

Michel Fayant explique que « ce nouveau matériel permettra de tripler la vitesse de trituration et d’ainsi d’améliorer la qualité de l’huile, en réduisant le temps entre le moment où l’on ramasse l’olive et le moment où elle est pressée. Un temps qui ne doit pas dépasser les trois jours si l’on veut conserver une qualité optimum. »

Michel et Nadine Fayant ont coupé le ruban inaugural de leur nouvelle installation en compagnie de Michel Grégoire, Marie Claire Cartagena, Jean Pierre Buix et Fabien Limonta

Une inauguration en grandes pompes

L’importance de cette modernisation et les enjeux qu’elle représente pour l’économie locale explique la présence de plusieurs centaines de personnes (parmi lesquels le maire Jean Pierre Buix, le conseiller régional Michel Grégoire, les conseillers généraux Marie Claire Cartagéna et Fabien Limonta et de nombreux maires des communes environnantes) mercredi dernier 17 novembre en fin d’après midi à l’inauguration de ces nouvelles installations. Tous félicitèrent Michel et Nadine Fayant pour avoir ainsi relevé le défi de la modernité en offrant aux oléiculteurs des Baronnies un outil de transformation de proximité, de la dernière génération, particulièrement performant. Les nouvelles installations ont été ouvertes pour la trituration de la récolte 2012 à compter du lundi 21 novembre et les producteurs de la région n’ont pas tardé à s’y presser.

Contact: Moulin de Haute Provence – 4 Place de la Gare – 26170 – Buis les Baronnies – TEL 04 75 28 04 45 – Site Web: www.moulindehauteprovence.com

Alain BOSMANS
Article paru dans le Dauphiné Libéré du 19 novembre 2011

 

Michel Fayant devant ses nouvelles centrifugeuses

 

Récolte en baisse attendue pour l’Olive de Nyons

Après trois années consécutives de grosses récoltes, la prévision d’une récolte moyenne à petite et la forte diminution des stocks d’huile laissent entrevoir aux oléiculteurs du Nyonsais et des Baronnies un retour à la normale et un raffermissement du marché.

Répondant à la règle de l’alternance qui veut que chaque année les oléiculteurs des Baronnies se réunissent successivement dans l’une de leur trois « capitales » (Nyons, Buis ou Mirabel), c’est à Buis les Baronnies que cette année se tenait, mardi dernier 8 novembre, l’assemblée générale statutaire du syndicat interprofessionnel de défense et de gestion de l’Olive de Nyons et des Baronnies (également connu sous le nom de « Syndicat de la Tanche »).

Présidé par Patrick Floret en présence du maire de la commune Jean Pierre Buix, l’A.G. réunissait plus d’une centaine de producteurs autour des représentants de la filière: Christian Argenson directeur de l’AFIDOL, Valérie keller responsable de l’INAO Valence, Christian Teulade président de l’Institut du Monde de l’Olivier et de l’association OTC (Origine Traçabilité Contrôle), Anne Laurent directrice de la coopérative du Nyonsais.

A la tribune de gauche à droite : Anne Laurent (directrice de la coopérative du Nyonsais), Sébastien Pellizoni (comptable du syndicat), Patrick Floret (président) jean Pierre Buix (maire de Buis les Baronnies et Christian Argenson directeur de l’AFIDOL.

Le rapport moral lu par le président fut l’occasion de rappeler les chiffres de la dernière récolte qui fut pour la troisième année consécutive d’un volume assez important : 261 tonnes d’huile AOC et 380 tonnes d’olives de table. D’après les déclarations d’identification, le syndicat aura comptabilisé en 2011 : 760 oléiculteurs pour 982 ha et 213 590 oliviers (ces 3 chiffres étant en légère baisse) sur les 53 communes de la zone de production AOC du Nyonsais et des Baronnies (dont 17 dans le Vaucluse).

Une centaine d’oléiculteurs assistaient au Buis à l’assemblée générale de la Tanche

Un contexte plus favorable

La prochaine récolte qui débutera officiellement sur la zone AOC le 14 novembre pour l’huile et le 1er décembre pour l’olive de conserve (dates officielles prévues des Bans de l’olivaison) devrait être nettement inférieure en volume à celle de l’année précédente. Patrick Floret parle d’une récolte « moyenne à petite avec des conditions météo (grosses pluies et températures douces) jusqu’à présent peu favorables ». Les chiffres concernant les stocks laissent apparaitre d’une année sur l’autre une stabilisation des stocks d’olives de conserve et une forte diminution du stock d’huile d’olive AOC qui passe de 324 tonnes en octobre 2010 à 104 tonnes aujourd’hui (divisé par 3 !).

Et Patrick Floret de préciser : « Compte tenu des prévisions de récolte inférieures d’environ 30 % ou plus par rapport à l’année dernière, cela nous laisse entrevoir un éventuel raffermissement du marché de l’huile d’olive de Nyons. Alors, à nous d’être sereins et confiants et de profiter d’un contexte plus favorable pour arrêter cette spirale des prix à la baisse et d’amorcer la revalorisation progressive de nos produits. »

Des actions promotionnelles toujours plus nombreuses

Parmi les dossiers importants qui restent à finaliser cette année on retrouve les cahiers des charges des 2 appellations qui devront être de nouveau présentés en comité national de l’INAO en janvier prochain pour un vote final. L’application de ces cahiers de charges n’entrera en vigueur que pour la récolte 2012/2013.

Mais ce sont surtout les actions promotionnelles qui auront mobilisé l’année dernière le conseil d’administration et continueront à le mobiliser cette année encore. Parmi ces actions on aura noté la participation du syndicat à la fête de l’Alicoque à Buis et Nyons, au festival de « Contes et Rencontres », au concours national de boules organisé par Nyons Pétanque, à la course pédestre «Courir pour un rameau d’olivier». Mais aussi la réalisation de 750 mignonettes d’huile l’olive distribuées gracieusement afin de participer à la diffusion de la notoriété de l’huile d’olive de Nyons, ou encore la présence du syndicat et de ses produits lors de la journée de passage du Tour de France à St Paul-Trois-Châteaux. De même des collerettes promotionnelles sur le thème de l’olive noire de Nyons et des livrets recettes ont été édités et mis à la disposition des metteurs en marchés. Enfin des campagnes publicitaires dans la presse écrite nationale et locale ainsi qu’à la radio ont été entreprises cet été et l’opération «l’Origine n’a pas de prix» a été renouvelée avec l’AFIDOL sur les marchés de Vaison la Romaine, de Nyons et de Buis les Baronnies.

En conclusion le président Floret appelait à la mobilisation des oléiculteurs de la région : « Il est, à mon sens, primordial de faire en sorte, que le maximum d’entre nous revendique l’AOC (ou AOP) dorénavant) car cela donne une image représentative et forte de nos appellations Olives et Huile d’olive. Ce n’est que par un signe d’origine et de qualité comme l’AOP et la notoriété acquise en grande partie grâce à l’obtention de cette AOC, qu’il peut y avoir un avenir pour nos produits…. »

Alain BOSMANS
Article paru dans l’Agriculture Drômoise du 17 novembre 2011

Lavande : Maintenir une production emblématique


Répondant à l’invitation de Michel Grégoire vice président du conseil régional Rhône Alpes délégué à l’agriculture, un aréopage de personnalités se retrouvait lundi dernier 11 juillet en bordure d’un champ de lavande de la ferme expérimentale de l’ARDEMA à Mévouillon pour y présenter le PIDA Lavande (Programme Intégré de Développement Agricole) adopté par la région en juillet 2010 pour une durée de quatre ans.

Parmi les personnalités présentes on reconnait Gilles Pelurson directeur régional de la DRAF, le sous préfet de Nyons Denis Gaudin, les conseillers régionaux Michel Grégoire et Christiane Puthaud, les conseillers généraux Pierre Combes, Paul Arnoux et Marie Claire Cartagéna, Claude Aurias et Damien Colin respectivement président et directeur de la chambre d’agriculture de la Drôme ainsi que la plupart des responsables de la filière lavandicole du département.

Depuis les années 2003-2005, la production de lavande et lavandin en Rhône-Alpes est confrontée à des difficultés importantes susceptibles de remettre en cause son existence même, avec les conséquences que cela pourrait avoir sur le développement économique et humain de la zone concernée. Le phénomène du dépérissement de la lavande, responsable de la mortalité de plants, touche aujourd’hui toutes les zones de production du département. Aussi, en 2005, à la demande des professionnels, la chambre d’agriculture de la Drôme a élaboré un programme de développement de la production de la lavande dans les Préalpes sèches drômoises.

Ces propositions ont été soumises aux financeurs que sont la Région et le Département, aboutissant à la mise en place de deux programmes. L’un est le plan de reconstitution du patrimoine lavandicole drômois, qui a débuté en 2007 avec un financement du Département, l’autre est le PIDA lavande qui était présenté officiellement lundi à Mévouillon.

Une filière confrontée à des défis

Le dispositif PIDA Lavande répond à 3 enjeux majeurs pour 2010-2013 : le maintien des exploitations lavandicoles et donc de la population en zone de déprise agricole, le maintien de la production et de la compétitivité pour conserver un leadership mondial et le développement de l’image d’une production « Origine Provence », faiblement consommatrice d’intrants.

Le plan vise notamment à développer les surfaces plantées de lavande et lavandin par l’aide à l’achat de plants sains. A encourager la création ou l’agrandissement de pépinières pour l’autoproduction de plants sains avec un suivi technique adapté. A encourager la mise en œuvre de mesures préventives de lutte contre le dépérissement. A utiliser des techniques de mise en place des parcelles favorisant leur implantation et leur résistance aux ravageurs et pathogènes.

Alain BOSMANS
Article paru dans le Dauphiné Libéré du 17 juillet 2011

Repères

La production lavandicole sous forme d’huile essentielle ou de fleurs et bouquets concerne
• 2 500 producteurs en France
900 producteurs en région Rhône – Alpes dont 850 dans le département de la Drôme
3500 ha de superficie de lavande (en baisse depuis 2005), produisant 32 tonnes d’huile essentielles de lavande.
15 000 ha de superficie de lavandin (avec un fort rajeunissement depuis 3 ans), produisant 1000 à 1200 tonnes d’huiles essentielles de lavandin.
• 40 distilleries pour la première transformation en Rhône-Alpes.
• le tourisme et l’économie de la zone de production génère une activité économique importante au regard du chiffre d’affaires de la production.

Cellier des Dauphins : Serge Roux succède à Jean Claude Rabais

Une sympathique cérémonie de passation de pouvoir s’est déroulée mercredi dernier 6 juillet en fin d’après midi au Cellier des Dauphins où le président Jean Claude Rabais, prenant sa retraite à 63 ans, passait le témoin à son successeur Serge Roux président de la coopérative du Nyonsais. Rien de très officiel ou protocolaire, on était en famille, et c’est devant l’ensemble du personnel et en présence des présidents et directeurs des 13 caves coopératives qui composent l’Union, que le directeur Gilles le Besnerais rappelait combien la présidence de Jean Claude Rabais aura marqué le développement du groupe coopératif durant ces 10 dernières années.

Un bilan flatteur

Le bilan est en effet extrêmement flatteur et parmi les mérites de Jean Claude Rabais, il fut notamment souligné celui d’avoir été le principal artisan du rapprochement et de l’entrée dans l’union au 1er janvier 2009 des 3 caves des « Vignerons de l’Enclave ». La présidence de Jean Claude Rabais aura également permis à l’Union de traverser sans trop de difficultés la plus grave crise que la viticulture française ait eu à affronter. Au début des années 2000, pour faire face à son développement, l’entreprise aura investi massivement dans l’agrandissement du site de Tulette et dans une rénovation complète de son outil de production qui compte aujourd’hui parmi les plus performants du secteur du vin en France. Avec 13 caves représentant 3000 viticulteurs, couvrant près de 18.000 hectares de vignes, l’U.V.C.D.R. / Cellier des Dauphins est le premier groupement de producteurs de la vallée du Rhône dont elle commercialise près de 30 % des volumes produits.

Place aux jeunes

Son successeur Serge Roux est viticulteur et oléiculteur (en phase de conversion Bio) à Piégon, commune dont il est également le maire et où il est né voila 48 ans d’une vieille famille d’agriculteurs des Baronnies. Ayant fait ses études à Nyons et Montélimar, il obtient son bac et un BTS de maintenance industrielle et de gestion d’entretient avant de reprendre à Piégon l’exploitation agricole familiale. Mariée à Béatrice, père de 3 enfants (Joséphine 19 ans, Maxime 16 ans et Eloïse 11 ans), il adhère en 1986 à la coopérative du Nyonsais (dont son père était déjà administrateur), en devient administrateur en 1995, vice président en 2000 et président depuis 2006.

Alain Bosmans
Article paru dans l’Argriculture Drômoise du 13 juillet 2011

Le Cellier des Dauphins – Repères

L’U.V.C.D.R. / Cellier des Dauphins sur le site de Tulette c’est:

+ 110 personnes sous la direction de Gilles Le Besnerais
+ Un chiffre d’affaire consolidé 2009 de 100 Millions d’Euros
+ 55 Millions de bouteilles
+ 750.000 HL produits par les 13 caves dont 400 000 commercialisés par l’Union en bouteille.
+ 30 % de la production de côte du Rhône
+ 28% de l’activité réalisés à l’export.
+ L’ensemble de la cuverie fait 120.000 HL dont un chai ultramoderne avec contrôle des températures et automatisation des process (et notamment 86 cuves essentiellement en inox thermo-régulées sous azote).
+ La salle d’embouteillage climatisée de 5.000 m2 a un potentiel réel de 300.000 bouteilles/jour grâce à 4 chaînes d’embouteillage de différentes capacités. L’une d’elles est notamment dédiée aux grandes cadences (22.000 bouteilles/heure) et une autre mise ne place récemment, ultra-performante, est dédiée au conditionnement Bag-In-Box.
+ Une zone de stockage de 11.000 m2 permet d’entreposer près de 7 millions de bouteilles.

Un député au parfum …

Entre tisanes et huiles essentielles, Hervé Mariton est allé visiter deux entreprises des Baronnies qui travaillent avec les plantes aromatiques locales. Histoire de se tenir au parfum …

mariton.1303826463.jpgEffectuant vendredi 15 avril une tournée dans le sud de la Drôme, le député Hervé Mariton rendait visite dans l’après midi à deux entreprises des Baronnies ayant des activités industrielles liées à la filière des PPAM (Plantes à Parfum Aromatiques et Médicinales). Il s’agissait de la SARL Le Dauphin à Buis et du groupe « Bontoux SA » à St Auban sur l’Ouvèze.

Les infusettes du Dauphin

Au Dauphin le député était accueilli par la famille Longeret au grand complet qui lui communiquait les différents développements et projets de l’entreprise familiale de conditionnement de plantes à infusion en vrac ou en infusettes. Avant les années 2000, l’entreprise était devenue un acteur principal dans le travail « à façon » du conditionnement des infusettes. Employant jusqu’à 14 personnes à Buis, l’entreprise devait accompagner, par son savoir faire et sa qualité, le développement de sociétés émergentes du secteur comme « Les 2 Marmottes », Sanoflore, Laboratoires Yves Ponroy, « Nature et Découverte », …

Après une période difficile pendant laquelle Le Dauphin dut faire face à une sérieuse concurrence étrangère (Espagne, Maroc, Europe de l’est) où la main d’œuvre est moins coûteuse, l’entreprise buxoise adopte aujourd’hui une nouvelle stratégie industrielle et commerciale qui vise à utiliser des matières premières de qualité, souvent en production Bio, à forte identité régionale et nationale. Ces plantes aromatiques sont conditionnées en emballage haut de gamme et commercialisées sous la propre marque du « Dauphin », par des agents spécialisés, dans des magasins de produits régionaux, moulins à huiles, épiceries fines, réseau Bio, du sud Est de la France.

Bontoux SA à la conquête de nouveaux marchés.

A St Auban sur l’Ouvèze, Hervé Mariton rencontrait le comité de direction de l’entreprise Bontoux SA présidé par Rémi Bontoux. Ce dernier déclarait « avoir enregistré en 2010 une progression du chiffre d’affaire de 30 % et envisagé son doublement, prévoyant de nouveaux développements dans le futur, non seulement avec les plantes de la région, mais aussi par la vente de notre savoir faire à l’international, partout où l’on développe des consommations d’huiles essentielles, notamment en Asie, aux Etat Unis et en Amérique du sud… »

Après avoir connu, au milieu des années 2000, d’importantes difficultés, conduisant à l’arrêt brutal de son activité « senteurs décoratives », le groupe Bontoux (anciennement « Clos d’Aguzon ») a recentré exclusivement depuis 2 ans son activité sur la production d’huiles essentielles et d’extraits végétaux. L’entreprise, qui historiquement était basée sur la lavande et le lavandin, a considérablement élargie sa gamme de produits. « Nous proposons aujourd’hui plus de 160 familles aromatiques aux leaders internationaux de la parfumerie, du cosmétique et de l’aromathérapie ». En 2009 les importants investissements du FSI (Fonds Stratégiques d’Investissement) et d’Agroinvest ont permis au groupe de conquérir de nouveaux marchés à l’export, notamment avec la création d’une filiale de distribution en Inde (après celle des Etats Unis) et un projet plus global sur la Chine et l’Asie du Sud Est. L’entreprise compte aussi poursuivre le développement des produits d’extraction et notamment de la sauge sclarée dans une optique de développement durable.

Deux stratégies pour rebondir

Tirant le bilan de sa journée de visite au pays des arômes, Hervé Mariton se félicitait de constater que « ces deux entreprises visitées, même si bien différentes en taille et en activité, ont toutes les deux connu récemment des difficultés, et toutes deux ont trouvé des dirigeants qui ont su repartir, rebondir et reconquérir des marchés avec des stratégies nouvelles… »

Alain Bosmans
Article publié dans « l’Agriculture Drômoise » du 21 avril 2011

Tisane amère

 tilleulbaron3.1302616303.JPGTilleul des Baronnies/ La production de tilleul dans les Baronnies n’est plus ce qu’elle était. Longtemps florissante, elle est devenue marginale faute de producteurs et ceux qui étaient chargés de l’organiser  n’ont aujourd’hui plus le moral. Et pourtant les Baronnies souhaitent conserver l’image emblématique du tilleul à leur territoire… Mais comment sauvegarder une production qui n’a plus de producteurs ?…

Le tilleul des Baronnies est bien malade. La chose n’est pas nouvelle. On le sait : Depuis 15 ans sa production n’a cessé de baisser, le nombre de ses producteurs de diminuer, les cours de s’effondrer. Ce qui est nouveau c’est que ceux qui sont chargés de défendre cette production emblématique sont maintenant eux aussi très déprimés. C’est du moins ce qui ressort de l’assemblée générale du « Syndicat des Producteurs de Tilleul Officinal des Baronnies », qui s’est réunie vendredi dernier 8 avril à St Sauveur Gouvernet, et au cours de laquelle la présidente Mireille Lesbros, la vice présidente Mireille Berthet et le trésorier Jean Claude Blanchard (maire de Bénivay/Ollon) ont présenté leur démission.

Démissions en chaîne

Regroupant jusqu’à une centaine de producteurs, étendant son territoire sur une aire qui comprend 152 communes à cheval sur 4 départements (Drôme, Hautes Alpes, Alpes de Hautes Provence et Vaucluse), le Syndicat du Tilleul Officinal des Baronnies aura pourtant beaucoup œuvré sous la présidence de Mireille Lesbros depuis sa réactivation en janvier 97. : Mise en place de l’aide à la qualité jusqu’en 2003, dépôt de la marque « tilleul officinal des Baronnies », lancement des études pour l’IGP dés 1999, .création du site internet et de matériels de communication, rédaction d’un cahier des charges « privé » pour une production de tilleul de qualité constituant une première étape vers l’obtention ultérieure d’une IGP… Et depuis 2 ans, recherche d’un groupe de producteurs motivés pour la mise en place de ce cahier des charges. Recherche vaine et qui explique sans doute ces démissions en chaine…

Longtemps florissante dans les Baronnies (avec jusqu’à 400 tonnes produite chaque année), la production est aujourd’hui marginale, s’établissant autour de 15 tonnes qui sont commercialisées, bon an mal an, entre 13 et 15 € le kilo. Aujourd’hui le syndicat compte (plus ou moins) une quarantaine d’adhérents, la plupart peu motivés. Les producteurs sont confrontés à des problèmes non seulement de marché, mais également de main d’œuvre qui fut toujours familiale et de concurrence exercée par d’autres productions plus lucratives en cette période de l’année. Pourtant une démarche de qualité visant à obtenir une certification IGP et Bio pourrait semble-t-il relancer le marché et la filière qui, par ailleurs, ne manque pas d’atouts et de soutiens en terme de communication.

Préserver l’image d’une production emblématique

La filière reçoit en effet de nombreux et important soutiens du secteur touristique. La présence à St Sauveur vendredi dernier de la conseillère générale Marie Claire Cartagéna, du vice président de l’IPAM (#) et grand maître de la confrérie des chevaliers du Tilleul Laurent Haro, de Philippe Poirier animateur à la Maison des Plantes de Buis, de l’adjoint au maire de Buis Gérard Jean et de Gwenaëlle Pariset chargée de mission au syndicat mixte des Baronnies Provençales, attestaient suffisamment de l’importance que l’on porte dans les Baronnies à l’image de cette production emblématique. L’IPAM confirme son soutien à la filière et la Maison des Plantes de Buis confirme qu’elle continuera à organiser la journée « Tilleul en Baronnies » le 3ème samedi de juillet et l’opération « Infusettes » durant tout l’été. De son coté le futur Parc des Baronnies Provençales et les professionnels du tourisme en générale ne cachent pas l’intérêt qu’ils portent à la valorisation de ce patrimoine agricole original. Mais encore faut-il que la production soit suffisante et que les producteurs soient suffisamment organisés pour la défendre… Or depuis 3 ans le syndicat peine à réunir suffisamment de producteurs désireux de tester en autocontrôle le cahier des charges susceptible de soutenir ultérieurement une IGP devant l’Europe. Il ne suffirait pourtant que d’une vingtaine d’entre eux pendant quelques années …

Les réunir sera la première mission à laquelle devra s’atteler le nouveau bureau du syndicat, issu de la prochaine réunion de son conseil d’administration. Nicolas Chauvet, Marie Hélène Leroy et Hélène Lambert y ont fait leur entrée en remplacement des 3 démissionnaires.

Alain Bosmans
Article paru dans « l’Agriculture Drômoise » du 14 avril 2011

Touche pas à ma zone !

 picodon1.1302012871.jpgLe Picodon / Refusant catégoriquement de voir amputer la zone actuelle d’appellation du Picodon qui s’étend sur la totalité de la Drôme et de l’Ardèche, l’assemblée générale du syndicat réunie jeudi dernier à Nyons décide d’abandonner la réouverture du cahier des charges, en restant AOP sans changement de zonage.

Depuis plusieurs années, le Syndicat du Picodon (Organisme de Gestion – ODG Picodon) demande la réouverture du cahier des charges de l’appellation. Cette révision avait pour objectif de reconnaitre les pratiques pastorales et la qualité environnementale de la production, tout en renforçant la typicité du produit. L’institut national de l’origine et de la qualité (INAO) souhaitait de son coté subordonner cette révision à l’adoption d’une nouvelle zone de production considérablement réduite. Après plus de 3 ans de travaux et d’échanges sur ce projet, le syndicat réuni en assemblée générale jeudi 31 mars à Nyons sous la présidence de Christian Moyersoen a décidé de jeter l’éponge, de renoncer à la réouverture du cahier des charges et, pour ne pas risquer de perdre certains opérateurs, d’arrêter la procédure de révision de la zone du Picodon. Par l’adoption à l’unanimité jeudi dernier d’une délibération (voir texte ci-dessous), l’assemblée générale décide de donner un avis défavorable à l’INAO et souhaite désormais le maintien de la reconnaissance actuelle du Picodon AOP tel que défini dans le décret d’août 2010.

Tourner une page

Rappelons qu’à l’heure actuelle, la zone d’appellation du Picodon s’étend aux limites administratives des départements de l’Ardèche et de la Drôme, ainsi que sur les cantons de Valréas (84) et de Barjac (30). Soulignant que l’année 2010 n’aura pas été une année très favorable, ni pour la filière caprine en général, ni pour la production de Picodon en particulier, Christian Moyersoen regrettait que l’INAO ait fragilisé la filière AOP Picodon en refusant de valider les propositions de modification du cahier des charges et en y associant une révision drastique de la zone.

« Nous n’avons jamais voulu de redéfinition de zone mais seulement la caractérisation de la zone actuelle. On a accepté ensuite de se laisser entrainer par l’INAO dans cette mouvance par obligation et aujourd’hui les conclusions des expertises ne nous conviennent pas du tout. On veut donc rester à nos fondements avec l’ensemble de nos producteurs. Parce que l’on a une histoire commune de 30 ans, que l’on s’est engagé sur une dynamique économique par rapport à cette zone et cette appellation et que l’on ne peut pas, du jour au lendemain, sur un simple rapport d’expertises, rechanger tous ces objectifs et exclure cinquante de nos producteurs … »

Et Christian Moyersoen de poursuivre : « Depuis 2 ans nous avons cherché de trouver des formules de consensus avec l’INAO, ces gestes n’ont pas été suivis d’effet au niveau des experts… A un moment donné il faut savoir conclure ! Aujourd’hui Il est grand temps de tourner la page et de se consacrer à notre redressement, à la promotion de nos produits et tout faire pour retrouver notre développement du passé… ».

Redresser la barre

Car pour l’heure la production est en régression et sera passée en 6 ans (de 2005 à 2010) de 586 tonnes à 472 tonnes, le nombre d’adhérents de 347 en 2005 à 233 en 2011. « Tout ce travail sur la révision de la zone et du cahier des charges a beaucoup mobilisé le personnel et les administrateurs et tout ceci n’a pas permis de faire un travail important en termes de promotion. Nous avons quand même maintenu notre présence aux manifestations habituelles et coutumières et nous avons aussi mis en place des contrôles correspondant à la dynamique de la loi de modernisation agricole qui fut un enjeu important de notre syndicat depuis 2, 3 ans…. Aujourd’hui nous avons une appellation qui est solide en termes de cahier des charges, avec des adhérents qui respectent tous ces contrôles et une belle image du produit…2011 devrait nous apporter de nouvelles installations en Picodon et des ventes en rapports de la qualité de notre production »

Alain Bosmans
Article de L’agriculture Drômoise paru le 7 avril 2011