Séderon veut un médecin la nuit

Le docteur Christian Beaume à la tribune : « Si cette manifestation n’est pas suffisante, il faudra faire le siège de l’ARS à Lyon. »

Plus de 300 personnes ont manifesté dimanche 12 mai à Séderon contre des décisions de l’Agence Régionale de Santé qui, si elles devaient s’appliquer à ce secteur rural isolé de la Drôme Provençale, auraient des conséquences catastrophiques en matière de désertification médicale.

Une foule nombreuse s’est mobilisée pour soutenir le docteur Christian Beaume dans sa lutte contre la désertification médicale

Dans la foule, des administrés de Séderon et de toutes les communes environnantes, bien sûr. Mais aussi les différents élus du secteur venus apporter un soutien unanime : le député UMP Hervé Mariton, les conseillers généraux P.S. Paul Arnoux et Marie-Claire Cartagéna, ainsi qu’une vingtaine de maires des communes environnantes, toutes tendances politiques confondues.
Le mouvement de protestation avait été lancé conjointement par le maire de la commune Jean Moulet, également président de la communauté de communes des Hautes Baronnies, et le docteur Christian Beaume, maire de 1989 à 2008 et médecin généraliste, propharmacien et médecin pompier, installé dans ce village de 300 habitants depuis 30 ans.

De nombreux élus, toutes tendances politiques confondues, participaient à la manifestation.

La manifestation avait pour objectif d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur les conséquences catastrophiques en matière de désertification médicale dans le Séderonnais qu’auront inévitablement plusieurs décisions prises récemment par l’agence Régionale de Santé Rhône Alpes (ARS- RA).
Il s’agit en particulier de la suppression des « astreintes en nuit profonde » (de 00h00 à 08h00), à Séderon mais aussi dans 6 autres secteurs ruraux drômois (La Chapelle en Vercors, le Haut Diois, Saillans, Bourdeaux, La Motte Chalancon, Buis les Baronnie).
Il s’agit également du classement, contre toute logique, du secteur de Séderon en zone dite « de vigilance » et non dans une zone « fragile ». Une mesure qui, s’ajoutant à la précédente, fera perdre automatiquement, au docteur Beaume et à son éventuel successeur, de nombreux avantages, tant fiscaux qu’en matière d’aide financière.

Sans médecin sur place, prédit le maire Jean Moulet, le canton sera appelé à mourir et il y va de l’avenir de tous…

Il faut sauver le soldat Beaume

 Les orateurs qui se sont succédé sur le podium ont tous souligné l’absurdité de ces mesures. Sous la banderole « L’ARS enterre le canton » et devant un cercueil symbolique, le docteur Christian Beaume, qui prévoit de prendre sa retraite dans deux ou trois ans, déclarait : « Ces mesures sont rédhibitoires à l’installation d’un nouveau médecin à Séderon et au maintien du médecin existant. Comment voulez-vous qu’un médecin soit attiré par la reprise de mon cabinet, même à titre gracieux, si ailleurs il peut prétendre à des aides financières et un exercice plus facile avec moins de contrainte ? ». Or sans médecin sur place le canton sera appelé à mourir, prédit le maire Jean Moulet, qui s’interroge sur son avenir: « Que sera l’avenir du territoire une fois le Dr. Beaume parti à la retraite ? – Aucun médecin ne viendra lui succéder en sachant que, s’il s’installe à Nyons ou à Buis, il gagnera plus en travaillant moins – Nous perdrons « Les Bleuets », les soins à domicile, le portage des repas – Les personnes ayant besoin d’un suivi médical iront vivre ailleurs – Peu à peu nous perdrons notre population, puis les commerces et les services qui n’auront plus l’effectif qui les justifie sur place – Plus personne, ni aucune entreprise ne songera à s’installer ici. … »

Hervé Mariton : « Il suffit que l’ARS reconnaisse son erreur … »

De son côté, Hervé Mariton a insisté sur le fait que la décision de supprimer ces « astreintes en nuit profonde » vient d’être reportée de 6 mois afin de chercher des solutions acceptables par tous.
Cette suppression devait préalablement entrer en application au 1er juin a indiqué Didier Guillaume, président du conseil général de la Drôme et vice-président du Sénat, dans une lettre lue par Paul Arnoux. M. Guillaume et le sénateur socialiste Jean Besson ont d’ailleurs rencontré la ministre de la Santé, Marisol Touraine, au sujet de la problématique de Séderon.
Pour le classement de Séderon en zone « de vigilance », le député Mariton déclarait que « l’erreur est tellement grossière que je ne doute pas que les responsables de l’ARS auront l’intelligence et l’humilité de la reconnaître et de rectifier le tir. »

Alain BOSMANS
Article paru dans le Dauphiné Libéré (pages régionales) du 13 mai 2013.
http://www.ledauphine.com/drome/2013/05/12/sederon-veut-un-medecin-la-nuit#jimage=5D950E15-208F-4AD2-8972-EC3FE2761053

Lire aussi le précédent article d’Alain Bosmans sur le même sujet paru dans le Tam-Tam du 18 janvier 2013 : http://tamtamdesbaronnies.blog.lemonde.fr/2013/01/18/inquietudes-sur-lavenir-des-permanences-medicales-de-nuit-en-milieu-rural-isole/

Une foule nombreuse s’est mobilisée pour soutenir le docteur Christian Beaume dans sa lutte contre la désertification médicale.

Parfum de jazz 2013 s’annonce festif et swinguant

On l’attendait avec impatiente. La programmation, signée Alain Brunet, de la prochaine édition du « Parfum de jazz » est aujourd’hui officiellement révélée. Le festival se déroulera, sur deux semaines du 13 au 24 août, dans les Baronnies et le Tricastin.

 Le festival débutera en fanfare le mardi 13 août en fin de matinée dans les jardins de l’hôtel de ville de Buis les Baronnies où, à l’invitation de la municipalité, les musiciens de « Parfum de Jazz All Stars » donneront un concert suivi d’un apéritif convivial en ouverture du festival. Le soir c’est à Montbrun-les-Bains que les musiciens de « Parfum de Jazz All Stars » et le sextet Gallo Pinto donneront un premier concert sur la place du beffroi.

Le sextet Gallo Pinto sera à Montbrun le 13 août

Le mercredi 14 aout, les jardins du cinéma vibreront avec le « Paris-Washboard » du pianiste Louis Mazetier et du tromboniste Daniel Barda. Cette soirée de jazz New-Orléans se poursuivra au Regain avec la projection du célèbre film musical « Stormy Weather ».

Soirée de jazz New-Orléans dans les jardins du Regain avec le Paris-Washboard du pianiste Louis Mazetier et du tromboniste Daniel Barda.

Jeudi 15 août, au théâtre de plein air de la salle des fêtes de La Palun, le pianiste français Pierre Christophe et son quartet rendront un hommage à Erroll Garner, monument de swing trop rarement célébré.

Le pianiste français Pierre Christophe.

Le vendredi 16 août, toujours à La Palun, deux des plus grandes stars françaises du jazz, Michel Portal et Bernard Lubat, duo tout à la fois explosif, tendre, drôle et swinguant, seront à leur tour sur la scène du théâtre de plein air.

Michel Portal et Bernard Lubat, un duo exploisif à La Palun le vendredi 16 août.

Ils seront précédés par le collectif Akpé Motion, quartet aux confins du jazz, du rock et de la World music, qui s’est déjà produit sur les cinq continents et dont le dernier CD sortira en juin 2013. Cette soirée sera, à coup sûr, le moment fort de Parfum de Jazz 2013.

Le collectif Akpé Motion avec alain Brunet à la trompette.

A moins que ce ne soit l’ultime soirée buxoise, le lendemain samedi 17 août, toujours à La Palun : Une soirée cubaine débutera par  la projection en avant première du documentaire : « Paroles de cubains » et se poursuivra avec la performance des dix chanteurs et musiciens de « Cuba Paname ».  Une chaude soirée en perspective !

Une chaude soirée cubaine en perspective le samedi 17 août au Buis avec les chanteurs et musiciens de « Cuba Paname ».

Le traditionnel concert en faveur de la lutte contre la mucoviscidose se déroulera le mardi 20 août à 19h à Saint-Ferréol-Trente-Pas. Puis, Parfum de Jazz prendra ses quartiers en terre Tricastine pour une seconde semaine de festival.

Soirée Ray charles avec Philippe Koury est ses « Railets »

Deux soirées sont programmées à La Garde Adhémar le 21 et 22 août : La première le mercredi 21 août sera dédiée à Ray Charles dont la musique sera réincarnée par Philippe Khoury et ses dix chanteurs et musiciens.  La seconde jeudi 22 août ira à la recherche des origines africaine du jazz avec le World Kora Trio et le quartet du chanteur camerounais Patrick Bebey.

Le World Kora Trio

Deux formations d’une belle originalité: le World Kora Trio est constitué de Cherif Soumano joueur de Kora et du percussionniste vocaliste Jean-Luc Di Fraya. Quant au chanteur camerounais Patrick Bebey à la voix chaude et profonde, il multiplie les collaborations avec notamment: Miriam Mabeka, Papa Wemba ou encore Lokua Kanza…

Le chanteur camerounais Patrick Bebey.

 Et le festival se clôturera par deux concerts exceptionnels à St Paul-Trois-Châteaux. Le vendredi 23,  la chanteuse China Moses, la fille de Dee Dee Bridgwater, une showwoman d’exception  sur toutes les scènes de jazz du monde,  y présentera son quintet et la sortie d’un nouveau CD.

La chanteuse China Moses, la fille de Dee Dee Bridgwater.

Enfin le samedi 24, la place Castellane à St Paul accueillera le trio de Jazz manouche des frères Boulou et Elios Ferre. Ces dignes héritiers de Django Reinhardt, formidables virtuoses de la guitare manouche, seront accompagnés par le contrebassiste non moins virtuose Pierre Boussaguet.

Les frères Boulou et Elios Ferre.

Oui, décidément, le parfum de Jazz 2013 s’annonce festif et swinguant ! et pour en savoir plus, il suffit d’aller sur le site du festival : www.parfumdejazz.com/

Alain Bosmans
Article partiellement paru dans le Dauphiné du 3 mai 2013.

Les huiles essentielles de lavande sont en danger

Les plantations de lavande vont-elles de disparaitre du paysage de la Haute Provence ? La menace vient de Bruxelles. (Photo Annie Molinet)

Les nouvelles contraintes de la réglementation européenne « REACH » en matière de produits chimiques mettent en danger l’existence même de la production d’huile essentielle de lavande en Haute Provence. Si les experts de Bruxelles voulaient tuer la lavande Provençale, ils ne s’y prendraient pas autrement … La filière tout entière se mobilise !

A la tribune de l’AG de l’APAL à Sault le 17 avril dernier, on reconnait à gauche Lionel Fra (nouveau président de l’APAL), au centre Paul Arnoux (conseiller général Drôme), puis Francis Vidal (président sortant de l’APAL), André Faraud et Max Raspail (conseillers généraux Vaucluse).

La peur du Reach

« Amis producteurs, il nous faut sonner le tocsin ! Nous ne savons pas si, dans peu de temps, nous existerons encore en tant que producteurs d’huiles essentielles, toutes catégories confondues… » C’est en ces termes que Francis Vidal s’est adressé, mercredi dernier 17 avril à Sault, à l’assistance en ouverture de l’assemblée générale de l’APAL. Avant de laisser la place à son successeur Lionel Fra, le président de l’association qui regroupe les producteurs d’huile essentielle de lavande de Haute Provence, sur les quatre départements de la zone d’appellation (Drôme, Vaucluse, Alpes de Haute Provence et Hautes Alpes) a souhaité appeler à la résistance l’ensemble de la filière lavandicole face au déferlement de réglementations, particulièrement destructrices, venant de Bruxelles.

L’assistance était constituée de producteurs et de représentants de la filière. Au premier plna on reconnait Philippe Soguel et Alain Aubanel

En cause, la réglementation REACH (acronyme de enRegistrement, Evaluation, et Autorisation des produits Chimiques) dont Bert Candaele, chargé de mission au CRIEPPAM, détaillait les mesures concernant les huiles essentielles et les conséquences de leur application.

Chimique, la lavande ?

Au départ, la règlementation REACH a un objectif noble, qui est de protéger le consommateur européen de tous les produits chimiques potentiellement dangereux qui l’entoure. A cet effet, REACH exige un dossier pour chaque produit chimique fabriqué ou importé dans l’union européenne, une sorte de dossier d’homologation. En principe, les produits naturels sont exemptés de cette réglementation et REACH ne devrait donc normalement pas concerner les huiles essentielles… Sauf que celles-ci, étant pour la plupart irritantes pour les yeux ou inflammables, elles perdent, selon REACH, leur qualité de produits naturels pour devenir des substances chimiques…

De cette classification erronée découlent des exigences ubuesques puisque, comme le souligne Bert Candaele, « on aura beau tourner la question dans tous les sens, le naturel et les huiles essentielles ne veulent pas rentrer dans les « cases » prévues par la chimie. Et de poser la question : Qui est le fabricant de l’huile essentielle ? Le distillateur comme le prétend REACH ou la plante elle-même qui, par la biosynthèse fabrique l’huile essentielle… Comment définit-on l’huile essentielle, lorsque l’on sait que dans la nature chaque plante fabrique une huile essentielle différente et que, contrairement aux produits chimiques, chacun de ses quelque 600 constituants est variable … »

L’écotoxicité est une autre source d’aberration et les méthodes adaptées aux huiles essentielles sont inexistantes. Ce qui n’empêche pas REACH de continuer à en exiger la mesure… Sans parler du coût des dossiers qui sont complètement disproportionnés par rapport à la taille des distilleries.

Quel consommateur acceptera d’acheter des produits de parfumerie, de cosmétique ou d’aromathérapie avec de tels pictogrammes ?

Un étiquetage suicidaire

A cela s’ajoute le souhait du Conseil scientifique européen d’élargir la liste des substances jugées « allergènes » qui passerait de 26 à plus de 130 et de transformer ainsi les seuils d’étiquetage en seuil d’interdiction… La mise en place d’une telle réglementation et le fort effet repoussoir des pictogrammes rendus obligatoires sur les étiquettes, rendraient très difficile l’utilisation des produits naturels dans les cosmétiques. On pourrait s’attendre à un effondrement de la consommation d’huiles essentielles avec en contrepartie une forte progression de l’utilisation des produits chimiques de synthèse.

Et la conclusion de Bert Candaele est sans appel : « je dis que les huiles essentielles sont en danger. Si rien n’est fait, il deviendra de plus en plus compliqué pour les industriels de les utiliser, et ils les supprimeront des formulations. »

La lavande doit-elle disparaitre des paysages de Haute Provence ? (Photo Annie Molinet)

La filière se mobilise

 Conscients des risques encourus, les producteurs réunis à Sault mercredi dernier ont décidé de se prendre en main et de réagir. A leurs cotés ont trouvait les conseillers généraux du Vaucluse André Faraud et Max Raspail, de la Drôme Paul Arnoux, le vice président de PPAM France Philippe Soguel, le président du CIHEF Alain Aubanel et le directeur de FranceAgrimer à Volx.

Il fut décidé de mobiliser l’ensemble des acteurs du parfum, de la cosmétique, de l’aromathérapie et d’aller porter la bonne parole, celle de la raison, auprès des décideurs politiques à tous les niveaux, départements, régions, ministères, à Paris, Strasbourg et Bruxelles.

La lavande doit-elle disparaitre des paysages de Haute Provence ? (Photo Annie Molinet)

Des propositions ont été faites

+ Expliquer que les producteurs ne sont pas opposés à l’évaluation des huiles essentielles, mais que cette évaluation doit pouvoir se faire avec des méthodes qui tiennent compte du naturel et du vivant, et avec des moyens compatibles avec leur activité.

+ Se faire aider par l’opinion publique en alertant les médias et le grand public sur cette situation ; la lavande est un produit agricole bénéficiant d’une image très positive.

+ La lavande de Haute Provence, le produit agricole comme le savoir faire de sa production, constitue pour notre région un patrimoine collectif ancestral. Pourquoi ne pas proposer une reconnaissance au patrimoine immatériel culturel de l’Unesco pour les plantes, leurs extraits et leurs usages ?

Alain Bosmans
Article paru dans « l’Agriculture Drômoise » du 25 avril 2013 et « Le Vaucluse Agricole » du 26 avril 2013.

Le chef d’orchestre Jean-François Paillard est mort

Jean-François Paillard

Le chef d’orchestre français de notoriété internationale Jean-François Paillard est décédé lundi soir 15 avril dans une clinique de Carpentras à la suite d’une petite intervention qui s’est infectée et a fait lâcher son cœur fatigué. Né à Vitry le François en 1928, ayant reçu sa formation musicale au Conservatoire de Paris et au Mozarteum de Salzbourg, Jean François Paillard fonde en 1953, l’Ensemble instrumental Jean-Marie Leclair (inspiré du nom de ce compositeur), qui devint, en 1959, l’Orchestre de chambre Jean-François Paillard. Son premier disque « Musique française au XVIIIème siècle » édité en juin 1953 a été révolutionnaire dans le domaine de l’interprétation de la musique baroque. Ont suivi quantités d’autres enregistrements qui ont rapidement imposé aux interprètes du monde entier de reconsidérer de fond en comble l’interprétation des pages européennes des XVIIe et XVIIIe siècles.

Jean-François Paillard en janvier 2008 à St Auban sur Ouvèze lors de la remise à son épouse Christine des insignes de Chevalier des Arts et des Lettres des mains du président du Conseil Général de la Drôme Didier Guillaume.

Outre son activité discographique colossale, il a effectué pendant 50 ans des tournées sur les cinq continents, et en particulier en Europe, aux États-Unis et au Japon. Tous les grands festivals de la planète se sont disputés sa participation : c’est ainsi qu’il a dirigé 5600 concerts dont 1480 fois « Les Quatre Saisons de Vivaldi ». Il a d’autre part longuement collaboré avec les plus grands instrumentistes français de son époque, que ce soit en concert ou sur disque.

Jean-François Paillard a aussi été invité à diriger d’autres orchestres (English Chamber Orchestra, Los Angeles Chamber Orchestra, Ottawa Chamber Orchestra, le Symphonique de Tokyo…) avec lesquels il a produit plusieurs enregistrements. En avril 2008, le Japon lui a réservé les plus grands honneurs à l’occasion de ses 80 ans.

Depuis 1988, il vivait à St Auban sur l’Ouvèze auprès de son épouse la chef d’orchestre et de choeur Christine Paillard. Incinéré au crématorium d’Orange le jeudi 18 avril, un hommage amical lui fut rendu le lendemain vendredi 19 avril en fin de matinée dans la cour de l’ancienne école de St Auban sur l’Ouvèze.

Amis et admirateurs vinrent nombreux pour le dernier hommage.

L’adieu au maître

Ils étaient nombreux vendredi matin dans la cour de l’ancienne école de St Auban sur l’Ouvèze pour rendre un dernier hommage amical à Jean-François Paillard, chef d’orchestre prestigieux, qui s’est éteint le 15 avril dernier à l’âge de 85 ans. Des mélomanes, des musiciens, des choristes, des amis venus parfois de fort loin entourer la famille réunie autour de l’urne funéraire.

Devant la famille, Claude Jacquemont s’exprima avec beaucoup d’émotion au nom des choristes de Cantouvèze.

Prenant successivement la parole son fils Jérôme et son épouse Christine eurent du mal à cacher leur profonde émotion. S’exprimant au nom des Saintaubanais, le maire de la commune Véronique Chauvet disait sa fierté d’avoir compté parmi ses administrés, une si grande personnalité, sa douleur d’avoir perdu un si grand ami. Le docteur Claude Derail, son médecin, son ami et l’un des plus anciens choristes de Cant’Ouvèze, trouva les mots pour dire l’admiration et le respect qu’il portait à celui dont le souvenir n’est pas prêt de s’effacer de sa mémoire.

Pour dire adieu au maître, les choristes de Cant’Ouvèze et de l’Ensemble Vocal Christine Paillard interprétèrent un magnifique chant orthodoxe.

Claude Jacquemont et André Botsarron s’exprimèrent avec beaucoup d’émotion et de sincérité au nom des choristes de Cant’Ouvèze et de l’Ensemble Vocal Christine Paillard. D’autres enfin saluèrent la simplicité, la générosité, l’humanité et l’immense talent de l’homme, de l’ami, du musicien, de la star mondiale de la musique baroque.

Puis, réunis une fois encore, la cinquantaine de choristes de Cant’Ouvèze et de l’E.V.C.T. rendait à Jean François Paillard un dernier hommage en interprétant le « Tiebie Poiem », magnifique chant orthodoxe de circonstance, avant d’accompagner en cortège ses cendres au jardin du souvenir du cimetière de St Auban. Il repose maintenant dans le cimetière de Saint Auban sur l’Ouvèze, avec une vue imprenable sur la magnifique vallée où il a vécu ces 20 dernières années. Un hommage musical devrait lui être rendu en juin à Paris.

Alain BOSMANS

Un photographe des Baronnies témoigne de la fin d’un monde au petit Tibet

Marie-Claude et Philippe Bourgain lors de l’un de leurs derniers séjours au Ladakh.

Philippe Bourgain, installé avec son épouse Marie-Claude depuis une dizaine d’années à La Roche sur le Buis, vient de publier aux éditions du Toulourenc un superbe et passionnant livre de photographies intitulé « Ladakh – La fin d’un monde ».

L’ouvrage de 223 pages, illustré de quelque 180 photographies couleur de format 23 x 28,5, témoigne à la fois de l’extraordinaire beauté du Ladakh (ou petit Tibet), mais aussi des dangers qui menacent cet ex royaume tibétain, devenu province indienne et l’un des derniers bastions bouddhistes libres et non violents au cœur de l’Himalaya.

Cérémonies de commémoration par des enfants du Ladakh en costume traditionnelle de l’accueil des réfugiés tibétains sur le territoire indien.

Convoité par le Pakistan à l’ouest, par la Chine à l’Est, le Ladakh est par sa situation géographique devenu naturellement terre d’accueil pour les milliers de tibétains qui ont fuit leur pays tout proche envahi par la Chine. Le livre est le fruit de reportages réalisés par Philippe et Marie Claude au Ladakh pendant une trentaine d’années dans le cadre de missions humanitaires menées dans les camps de réfugiés tibétains.

Marie-Claude et Philippe Bourgain avec le Dalaï Lama en 1992.

Né en 1947, chirurgien dentiste ayant exercé en cabinet libéral en Bretagne d’abord, dans les Baronnies ensuite, Philippe Bourgain a souhaité très tôt associé son plaisir du voyage, sa passion pour la photographie et son implication dans des programmes humanitaires de soins dentaires dans cette partie du monde.

Philippe Bourgain (à droite) prodiguant des soins dentaires dans le camp de réfugiés de Choglamsar

Epris d’un militantisme sincère et profond pour la défense de la cause tibétaine, Philippe et Marie Claude (qui se sont rencontrés au Ladakh en 1987) auront mené en 3 décennies une vingtaine de missions en zone himalayenne, dont certaines de plusieurs mois, dans le cadre de l’AOI (Aide Ondontologique Internationale).

Portrait d’un vieillard tibétain

Des séjours qui leur auront permis d’approcher la culture et les modes de vie ancestraux d’un peuple profondément attachant, aujourd’hui menacé par le développement du tourisme et de la consommation.

Paysage du Ladakh au bord du lac Tso Moriri

Les superbes photos du livre sont accompagnées de textes qui, au delà de la dimension didactique des nombreusses informations qu’il contient sur le Ladakh (histoire, géographie, culture, …), raconte au moyen d’anecdotes et de témoignages, les moments d’aventure, d’émotion, de bonheur, de révolte aussi, vécus par leur auteur durant ces voyages de 1980 à 2011.

Des enfants tibétains dans un camp de réfugiés du Ladakh

Pour en savoir plus : On peut se procurer le livre « Ladakh – La fin d’un monde » chez la plupart des bonnes librairies de la région (Sud Drôme et Nord Vaucluse) ou directement chez son auteur : Philippe Bourgain – Le village – 26170 – La Roche sur le Buis – 04 75 28 79 26 – bourgainpmc@gmail.com – Prix de vente 26 € + 4 € de frais d’envois – Une fois les frais d’édition amortis, les bénéfices seront reversées à des associations de défense du peuple tibétain.

Alain BOSMANS
Article paru partiellement dans le Dauphiné Libéré du 6 mars 2013

Paysage du Ladakh dans la vallée de l’Indus

LA PASSION DEVORANTE DES ORCHIDEES

+ Pendant deux jours, des centaines de fleurs fascinantes furent exposées dans la salle des Fêtes de La Palun au milieu d’une végétation exubérante et une mise en scène raffinée.

Pour sa onzième édition l’exposition « Orchidées Passions », organisée cette année par l’association du même nom en partenariat avec la commune et la maison des plantes de Buis les Baronnies, a connu une véritable consécration en accueillant durant le week-end du 2 et 3 mars plus de 2000 visiteurs dans la salle des fêtes de La Palun. Pour les spécialistes de cette fleur magique, l’exposition orchidologique de Buis devient l’une des plus importantes manifestations de ce type dans le sud de la France et sans doute la plus raffinée en terme de mise en scène des fleurs.

Sur une vaste estrade au milieu de la salle, une micro jungle rocheuse traversée d’un cour d’eau est reconstituée.

Au centre de la salle sur une vaste estrade, quelques 230 orchidées d’une centaine d’espèces, dont certaines particulièrement rares, étaient harmonieusement disposées au milieu d’une exubérante végétation, reconstituant sur 50m2 une micro jungle rocheuse traversée d’un cour d’eau. Les orchidées de toutes espèces provenaient des collections particulières et des serres professionnelles de plusieurs spécialistes de la région. Notamment celles du collectionneur mollanais Patrice Jeudy, et surtout celles de Joël Jack, horticulteur spécialiste de cette fleur à Sanary (Var).

Le collectionneur mollanais Patrice Jeudy fut l’un des maitres d’œuvre de cette magnifique exposition.

Entourant le podium central, différents stands d’exposition-vente d’orchidées et de plantes rares (vanille de Madagascar, plantes aériennes épiphytes, cactus et succulentes) ainsi que des produits de l’artisanat liés aux orchidées (bijoux, soieries, modelages, émaux) suscitèrent pendant deux jours le vif intérêt d’un public de passionnés venus parfois de fort loin pour admirer cette magnifique fête de l’orchidée.

Vendus en pots, les orchidées de Joël Jack, horticulteur à Sanary, connurent un franc succès.

Il est vrai que la famille des orchidées, qui compte quelques 30 000 espèces botaniques naturelles et plus de 100 000 hybrides créés par l’homme, est la famille de plantes à fleurs probablement la plus fascinante qui existe par la richesse et la diversité de ses variétés.

Quand l’orchidée devient bijou avec Valérie Lavault qui recouvre d’or pur des orchidées fraichement cueillis.

Au cours de l’inauguration, la présidente de l’association « Orchidées Passions » Marylène Barnouin ne cachait pas sa satisfaction devant « ce véritable renouveau de l’exposition ». Elle remerciait vivement ceux qui y auront contribué, « à commencer par la commune de Buis les Baronnies, son maire et ses services techniques, ainsi que la vingtaine de bénévoles de l’association qui n’auront pas ménagé leurs efforts ».

L’inauguration s’est déroulée en présence du maire Jean Pierre Buix, du vice président du conseil régional Michel Grégoire, du président de la maison des plantes Georges Mochot et de la présidente de l’association « Orchidées Passions » Marylène Barnouin.

Jean Pierre Buix de son coté déclarait souhaiter donner toute sa place à l’orchidée parmi les plantes et productions agricoles des Baronnies. Le village qui abrite dans ses murs La Maison des Plantes ne pouvait en effet manquer d’accueillir cette fleur magique, aux métamorphoses étonnantes, et de proposer au public un spectacle botanique de très haute gamme. « Pour la première fois, la manifestation, qui se tenait habituellement à Mollans, s’est déplacée sur Buis et nous lui avons ouvert tout grand les bras en mettant à sa disposition l’espace de la Palun et la collaboration des services municipaux », expliquait le maire. « Après le tilleul, l’olive, la vigne et la lavande, Buis est heureux de pouvoir célébrer, désormais chaque année, l’une des plus belles fleurs du monde. La venue d’Orchidée Passion au Buis prouve que la région est bénie des Dieux et qu’au-delà des querelles politiques, la collaboration entre la population des 2 bourgs est exemplaire ».

Alain BOSMANS
Article partiellement paru dans le Dauphiné Libéré du 4 mars 2013

Se déroulant pour la première fois au Buis, l’exposition « Orchidées Passion » aura attiré plus de 2000 visiteurs.

VINSOBRES, LE PARTI D’EN RIRE !

Le village de Vinsobres a été choisi pour organiser, en juillet 2013, la rencontre nationale des villages aux noms burlesques, fête exceptionnelle et unique en son genre.

Les maires et représentants de 13 communes sont venus à Vinsobres préparer la prochaine rencontre. Au premier rang, on reconnait Louison Flouret (présidente de l’association « Vinsobres, qui l’eût crû ! »), Serge Cornud (maire de Vinsobres), Patrick Lasseube (président du groupement des communes aux noms burlesques) et Roger Gleize (président du comité des vignerons de Vinsobres).

Réunir la truculence des mots et la succulence des produits, se servir du nom évocateur d’un village qui prête à sourire pour faire parler de soi, utiliser l’art de l’autodérision pour promouvoir sans complexe la découverte de produits régionaux, tel est le programme du « Groupement national des communes aux noms burlesques, pittoresques ou chantants » dont la 11ème rencontre annuelle se déroulera les 6 et 7 juillet prochain à Vinsobres.

Le groupement des communes aux noms burlesques a vu le jour en 2003 lorsque le maire Patrick Lasseube de la commune de Saint-Lys en pays toulousain (dont un des hameaux signifie « mange-oignon » en occitan) eut l’idée géniale d’inviter toutes les communes de France ayant un nom qui prêtaient à sourire, à la traditionnelle fête champêtre du hameau en question. Ce fût là le départ d’une épopée qui, regroupant à peine 9 communes en 2003, en compte aujourd’hui plus d’une quarantaine. Depuis, des liens d’amitiés se sont tissés entre ces communes qui, chaque année début juillet, sont accueillis par l’une d’entre elles pour un rassemblement haut en couleur. Le village désigné rivalise alors d’ingéniosité pour recevoir dans la bonne humeur de très nombreux visiteurs et créer un événement national très prisé des médias. Après Saint-Lys en 2003, ce fût le tour de Beaufou en 2004, Cocumont en 2005, Arnac la Poste en 2006, Clochemerle en 2007, Vatan en 2008, Bouzillé en 2009, Cassaniouze en 2010, Corps Nuds en 2011, Andouillé en 2012. Et en 2013 ce sera Vinsobres, seule commune du Sud-est de la France, représentant la Provence au sein du groupement. Vinsobres en 2013 ! Qui l’eût crû ?

Vinsobres ! Qui l’eût crû ?

Le maire de Vinsobres Serge Cornud (ça ne s’invente pas !) dont la mairie est située rue Gironde (ça ne s’invente pas non plus) explique : « C’est au salon de l’agriculture en février 2006 que tout a commencé. La cave coopérative « La Vinsobraise » a été contactée par un groupe de jeunes gens d’Arnac-la-Poste qui, ayant beaucoup apprécié le nom de notre village et, semble-t-il, encore plus son vin, a demandé si la commune voulait bien rejoindre le groupement national des communes aux noms burlesques. Nous y avons adhéré en 2007 et depuis, chaque année, Vinsobres envoi une délégation pour participer aux rencontres annuelles ou notre stand connait un vif succès. La très forte sollicitation des autres villages nous a ensuite amené à nous porter candidat pour recevoir en 2013 la 11ème rencontre annuelle du groupement ». En somme, Vinsobres y a crû !

Le maire de Vinsobres Serge Cornud

Profiter de son nom pour se faire un nom !

En accueillant les 6 et 7 juillet prochain la 11ème Rencontre des communes aux noms burlesques, pittoresques ou chantants, le village compte bien en effet profiter de son nom pour valoriser les multiples richesses de son terroir. A commencer par la qualité de ses vins, reconnus « Crus des côtes du Rhône » depuis 2006. Mais aussi de ses olives et huiles en AOC depuis 1994, de sa truffe noire, de ses champs de lavande et lavandin ou encore de ses vergers d’abricotiers « Orangé de Provence ».

Le président du groupement des communes aux noms burlesques Patrick Lasseube.

« La fête annuelle des communes aux noms burlesques est un grand moment de partage, d’échange et de bonne humeur » soulignait le président fondateur du groupement Patrick Lasseube lors de la conférence de presse tenue samedi dernier à Vinsobres où une quarantaine de représentants des communes du groupement étaient venus de toute la France pour préparer le prochain rassemblement. « Notre mission est de promouvoir le rire, la gastronomie, la convivialité, la découverte de nos produits régionaux authentiques, autant d’ingrédients qui favorisent les échanges humains, les liaisons directes entre producteurs et consommateurs… »

En2012, une nombreuse délégation vinsobraise a joyeusement participé aux journées de rencontre à Andouillé

Une fête gourmande des terroirs de France

Cette manifestation unique en son genre s’inscrit dans la tradition des fêtes populaires agricoles. Venant de toute la France, chaque village se déplace en délégation et pendant deux jours, le village d’accueil se transforme en un grand marché de terroir où chaque commune dispose d’un stand pour promouvoir ses produits et son identité. En parallèle du marché, de nombreuses animations gratuites ponctuent la manifestation attirant une foule nombreuse : défilé des délégations, visites guidées, défi des maires, expositions, randonnées, démonstrations de métiers, jeux pour enfants, …

Des représentants de 13 communes (sur les 27 qui enverront des délégations en juillet) étaient présents le week-end du 16 et 17 février à Vinsobres pour préparer la prochaine rencontre.

A Vinsobres les 6 et 7 juillet prochain, 27 communes du groupement seront représentées et entre 500 et 600 personnes des différentes délégations seront accueillis, la plupart chez l’habitant. 15 000 visiteurs sont attendus sur les deux jours et une équipe d’environ 200 bénévoles est mobilisée. 3500 à 4 000 repas seront servis avec des produits typiques de la région arrosés du nectar des dieux local. De très nombreux médias régionaux et nationaux sont appelés à relayer l’événement qui constituera un temps fort de communication pour la renommée du village, de ses productions agricoles et de son image touristique.

le maire de la commune Serge Cornud (avec le micro), le président du groupement des communes aux noms burlesques Patrick Lasseube (à droite), la présidente de l’association « Vinsobres, qui l’eût crû ! » Lison Flouret et le président du comité des vignerons de Vinsobres Roger Gleize ont présenté le programme des journées du 3 et 7 juillet.

La préparation bat son plein !

Pour organiser la manifestation une association « Vinsobres, qui l’eût crû ! » a vu le jour en mai 2010. Présidée par la conseillère municipale Lison Flouret, elle compte aujourd’hui environ 70 adhérents et plus d’une centaine de bénévoles impliqués. Afin de mener à bien son action, 13 commissions de travail thématiques ouvertes à tous ont été mises en place (hébergement, animations, restauration, finances, sécurité, logistique, vins, …). Doté d’un budget de 144 000 euros, l’association peut compter sur le total soutien de la municipalité, de l’office de tourisme, du conseil général et de la chambre d’agriculture de la Drôme, ainsi que de nombreux partenaires locaux. L’association « Vinsobres, qui l’eût crû ! » a également noué un partenariat très fort avec le Comité des vignerons de Vinsobres qui travaille main dans la main pour le succès de cette manifestation festive unique, où le vin, le cru de Vinsobres, tiendra une place prépondérante.

La Cuvée spéciale « Vinsobres, qui l’eût cru !En tant que hôtes de cette 11ème rencontre des communes aux noms burlesques, pittoresques ou chantants, les vignerons de Vinsobres se sont montrés créatifs et originaux pour présenter leur savoir-faire aux 15 000 visiteurs issus de la France entière attendus durant le week-end du 6 et 7 juillet 2013. Une cuvée spéciale « Vinsobres, qui l’eût cru ! » a été créée pour l’occasion. Douze domaines ou caves ont répondu favorablement à ce beau projet ambitieux et fédérateur.
Pour Pascal Monier, Directeur de la cave coopérative la Vinsobraise et responsable de la commission vin « Cette bouteille résume toute la symbolique de la grande fête qui se prépare. Cet assemblage sera l’expression de différents terroirs de la commune de Vinsobres ainsi que différents coups de mains de vinificateurs. »
Le millésime de la cuvée est un 2011, superbe millésime sur le fruit avec des tanins soyeux. Près de 2 000 bouteilles sont produites et seront servies lors des différents repas durant les deux jours de la fête. Les visiteurs retrouveront ce délicieux « Vinsobres » aux différentes buvettes du marché des terroirs.
Les Domaines ou Caves ayant gracieusement participés à l’élaboration de cette cuvée sont : Domaine Chaume-Arnaud, Domaine Jaume, Domaine de Deurre, Domaine le Mirabeau, Domaine Autrand, Domaine Peysson, Château de Rouanne, Domaine du Moulin, Cave La Vinsobraise, Domaine la Bataille des Anges, Domaine l’Ancienne Ecole, Domaine la Péquelette.

Alain Bosmans
Article paru dans l’Agriculture Drômoise du jeudi 21 février 2013

La GRATIFERIA fait un tabac au Buis

A Buis les Baronnies dimanche, le Mille Club n’a pas désempli à l’occasion de la première Gratiféria buxoise.

Il y a dans le remarquable succès de la « Gratiféria » ou « Marché Gratuit » qui s’est tenue dimanche à Buis les Baronnies, un indiscutable signe des temps !

 Plusieurs centaines de personnes ont, d’une manière ou d’une autre, participé dimanche 3 février,  toute la journée dans la salle du foyer J.J. Coupon, à cette première « Gratiféria » buxoise, à ce premier marché 100 % gratuit dans lequel chacun donne ce qu’il a de superflu et prend ce dont il a besoin sans aucun échange d’argent. Le principe est simple : « Donnez ce qui vous plait – Prenez ce dont vous avez besoin ».

L’idée répond à une nouvelle tendance anti-conso qui vise à se débarrasser de possessions matérielles devenues inutiles, afin qu’elles circulent et profitent à d’autres. Il s’agit aussi de donner sans rien attendre en retour, pour que plaisir d’offrir ne rime pas avec consommation. La Gratiféria est aussi un lieu de rencontres collectives autour d’un concept gentiment subversif qui brise les dogmes de la société de consommation et séduit les adeptes de la décroissance.

 

 Son but premier est la promotion de la gratuité (ou de la circulation des biens dans un cadre non-marchand). En ce sens, organiser une Gratiféria est un acte militant en soi. Chacun peut se servir sans se soucier des questions financières. Il est clair que pour les personnes et familles en difficulté, l’organisation d’une Gratiféria est une aubaine. Mais ils ne sont pas les seules à être séduit par le concept. A Buis les Baronnies dimanche dernier, une large palette de la population, toutes classes sociales confondues, a pu profiter de ce système alternatif.

Gilles Pascal (à gauche) et la joyeuse équipe du Comité culturel et festif de Reilhanette sont les initiateurs des marchés gratuits dans la région.

« Le succès de notre initiative dépasse de loin nos attentes » confie Gilles Pascal l’initiateur du projet avec son équipe du Comité culturel et festif de Reilhanette. « Le nombreux public buxois venu dimanche nous rencontrer a prouvé qu’il y a aujourd’hui dans nos régions une vraie demande de gratuité… Et nous comptons bien essaimer prochainement des petites Gratiférias dans plusieurs villages de la région…. » Des demandes se sont d’ailleurs déjà exprimées à Mollans sur Ouvèze, Montbrun les Bains, Simiane, St Jean de Sault et même sur Avignon …

  Nées en Argentine en 2010, les Gratiférias se sont développées dans plusieurs pays voisins d’Amérique latine, ont grandi aux Etats Unis et au Canada et ont débarqué l’année dernière sur le vieux continent. Dans la région, le Comité culturel et festif de Reilhanette fut le premier à s’emparer de l’idée et une première Gratiféria organisée le 2 décembre dernier à Reilhanette devait connaître un succès immédiat.

Le 2 décembre 2012, une première Gratiféria était organisée avec succès dans le village de Reilhanette.

C’est que ces marchés gratuits sont faciles à mettre en œuvre. Ils sont annoncés à l’avance sur Facebook, par e-mail ou avec quelques affiches. Il suffit alors de trouver un lieu public, d’avoir l’accord de la commune et de faire respecter certaines règles de conduites : Ventes et échanges y sont absolument prohibés. Tout doit être gratuit ! Les objets doivent être en bon état et être repris le soir s’ils n’ont pas trouvé preneur. Et bien sûr un minimum de civilité est requis (ne pas venir par exemple en camionnette pour tout embarquer à la première heure…). Aux objets qui se trouvent habituellement sur un marché d’occasion, tels que vêtements, livres, jouets, meubles, vaisselles, appareils électroniques, légumes du potager, etc., peuvent venir s’ajouter des biens immatériels : propositions de services, d’offre de savoir, de cours, d’aide ponctuelle. Piquenique partagé et animations diverses sont habituellement au programme de la journée.

Pour en savoir plus : Gilles Pascal, 06 60 49 42 51 – http://www. fedetcc.orgwww.facebook.com/gilles.pascal2

 Alain BOSMANS
Article partiellement paru dans le Dauphiné Libéré du 7 février 2013

Inquiétudes sur l’avenir des permanences médicales de nuit en milieu rural isolé

Jean Pierre Buix et Claude Derail lors de la conférence de presse tenue en mairie de Buis le 11 janvier 2013

Dans le cadre d’une réorganisation nationale de la PDSA (Permanence Des Soins Ambulatoire, c’est-à-dire l’organisation territoriale des soins médicaux aux heures de fermeture des cabinets libéraux), l’Agence Régionale de la Santé Rhône-Alpes (ARS R-A) a décidé de supprimer les permanences « en nuit profonde » (de 00h00 à 08h00) dans les 7 secteurs ruraux drômois qui en bénéficiaient encore. A savoir: La Chapelle en Vercors, le Haut Diois, Saillans, Bourdeaux, La Motte Chalancon, Séderon et Buis les Baronnies. Cette suppression, qui n’a pas d’autre objectif qu’économique, entrera en vigueur à compter du 31 mai 2013 et suscite déjà de très nombreuses inquiétudes chez les élus et responsables de santé de ces territoires.

Des solutions de substitutions irréalistes

Dans une conférence de presse donnée vendredi dernier 11 janvier à l’hôtel de ville de Buis avec le maire Jean Pierre Buix, le docteur Claude Derail, médecin généraliste installé au Buis depuis 36 ans, conseiller ordinal, président de la CME de l’hôpital local et membre du comité directeur du syndicat des médecins généralistes de la Drôme « MG-26 », souligne le risque que cette mesure ferait courir au corps médical de ces zones.« Les astreintes de nuit, de week-end et jours fériés que les médecins ruraux organisent entre eux, à la satisfaction de tous, sont indemnisées par la CPAM depuis mars 2002. Il est évident que la suppression de ces indemnités de permanence mettra en difficultés les médecins déjà installés par une perte importante de revenus et ira à l’encontre des mesures visant à inciter l’installation de jeunes médecins en milieu rural », explique le praticien.

« D’autre part, pour pallier la disparition de cette PDSA, il est prévu la mise en place des 3 moyens de substitution suivants : l’augmentation des plages horaires de régulation (le samedi matin seulement), la création d’un corps de « médecins mobiles sur de vastes territoires » (dont on ne sait pas encore comment ils seront recrutés et rémunérés ni sur quelle étendue de territoire ils devront intervenir), la création d’un corps de « médecins correspondants SAMU » (dont on ne sait pas encore, là non plus, comment ils seront recrutés et rémunérés, les médecins déjà installés n’étant pas volontaires, dans leur grande majorité).

Des conséquences lourdes pour les administrés

Et le docteur Derail d’ajouter : Etant donné la lourdeur et les lenteurs de l’administration d’un coté, l’ampleur de la tache à accomplir de l’autre, il parait irréaliste de penser que la nouvelle organisation des permanences de nuit profonde en milieu rural isolé pourra être mise en place avant le 31 mai prochain…Les conséquences pour les administrés peuvent être très lourdes… De plus, il n’est absolument pas démontré que cette nouvelle organisation fera faire des économies à la sécurité sociale, bien au contraire… »

En attendant, l’inquiétude est vive dans les zones rurales les plus isolées de la Drôme et notamment dans le Séderonnais où le docteur Christian Beaume fait, depuis quelques temps, circuler une pétition pour s’opposer à ce projet.

Quand les élus s’en mèlent…

Dans une lettre adressée à Madame Marisol TOURAINE, Ministre des Affaires Sociales et de la Santé en date du 9 janvier 2013, les Sénateurs Jean Besson et Pierre Bernard Reymond, la députée Karine Berger, les conseillers régionaux  Michel Grégoire et Christine Nivou, les conseillers généraux Hervé Rasclard, Gérard Szostak et Gérard Tenous, s’inquiètent eux aussi des conséquences de ces nouveaux aménagements:

« Il nous semblerait pour le moins paradoxal, Madame la Ministre, que cette nouvelle organisation amène moins de service et moins de sécurité dans les zones les plus reculées et que cette même nouvelle organisation augmente les coûts pour les prises en charge nocturne. Sur ce dernier point, il est important de souligner que les médecins libéraux du territoire sont volontaires pour continuer à assumer cette permanence des soins en nuit profonde. Par ailleurs, nous vous informons que l’ensemble des conseils municipaux du territoire ont pris la décision de délibérer sur une motion qui vous sera transmise dans les semaines qui viennent.  Nous vous serions particulièrement reconnaissants, Madame la Ministre, de bien vouloir porter une attention particulière sur ces décisions annoncées des Agences Régionales de Santé qui nous semblent à la fois inadaptées et surtout contradictoires avec les principes que vous avez édicté et auxquels nous adhérons avec conviction pour le devenir des habitants de nos territoires… »

Le maire de Buis Jean Pierre Buix de son coté s’est saisi du dossier et souhaite organiser une mobilisation importante de tous les acteurs concernés. « Plutôt que de se battre chacun dans son coin, il faut que les élus et les professionnels de santé des différents secteurs ruraux du département concernés par cette mesure se réunissent pour organiser des actions de protestation et faire triompher le bon sens… »

ATTENTION : Il est rappelé qu’en tout état de cause, et quelque soit l’issu de la réorganisation de ces permanences, c’est toujours le 15 qu’il faut appeler pour obtenir des soins médicaux en dehors des heures d’ouverture des cabinets libéraux.

Alain Bosmans
Article partiellement paru dans le Dauphiné Libéré du 16 janvier 2013

BUXOIS, BUXOISES : CE QUI VOUS ATTEND EN 2013 !

Trois événements majeurs se dérouleront au Buis en 2013 : La visite de son altesse le Prince Albert de Monaco – l’ouverture de la Via Ferrata du St Julien – la pièce d’Ariane Mouchkine « 1789 » interprétée par le nouveau « Théâtre des habitants ». Et voila pourquoi il ne faudra  les manquer sous aucun prétexte !

La visite de son Altesse le Prince Albert de Monaco.

SAS le Prince Albert de Monaco

Le Prince Albert de Monaco effectuera les 17 et 18 mai prochain une visite officielle dans la Drôme dans le cadre de ses anciennes possessions françaises. Après Montélimar et Chabeuil, il sera au Buis le 17 avant d’assister aux fêtes médiévales de Crest le 18. Un accueil particulièrement chaleureux attend le Prince à Buis les Baronnies où seront célébrés les liens historiques séculaires qui existent entre la commune et la principauté et auxquels les buxois sont fort attachés.

la digue nord le long de l’Ouvèze porte le nom de « Promenade des Princes de Monaco »

C’est en 1643 que la localité fut donnée par Louis XIII, roi de France au Prince de Monaco, Honoré de Grimaldi. Buis restera lié au Grimaldi pendant un siècle et demie, jusqu’à la révolution en 1789, mais les armoiries de la principauté resteront longtemps visibles au-dessus des portes de la cité. Aujourd’hui encore la digue nord le long de l’Ouvèze porte le nom de « Promenade des Princes de Monaco » et ceux-ci conservent toujours le titre de « Baron de Buis ».

Le maire Jean Pierre Buix et le Prince Albert de Monaco se sont déjà rencontré aux championnats du monde d’athlétisme d’Helsinki en Aout 2005.

De son coté la principauté a toujours souhaité maintenir des liens privilégiés avec ses anciennes dépendances. C’est ainsi que pour le 700ème anniversaire de la famille Grimaldi en avril 2003, le prince Reynier avait invité la mairie de Buis aux festivités monégasques. Deux adjoints au maire s’y étaient rendus et le groupe vocal « Cant’Ouvèze » avait participé aux cérémonies religieuses. En août 2005, Jean Pierre Buix s’étant rendu  à Helsinki aux championnats du monde d’athlétisme, le maire de Buis avait eu l’occasion de sympathiser avec le prince Albert en partageant leur passion commune pour l’athlétisme.

En juillet 2011, Buis était pavoisé aux couleurs du Rocher

En juillet 2011, à l’occasion du mariage princier de S.A.S. le Prince Albert II de Monaco et Mlle Charlène Wittstock, la mairie de Buis les Baronnies avait souhaité souligner ces liens historiques en pavoisant la bourgade aux couleurs rouges et blanches de la principauté monégaste. Des drapeaux et de nombreuses guirlandes ont été accrochés aux bâtiments publics et endroits stratégiques de la bourgade. Tant et si bien que lorsque, cette année, le maire de Buis faisait appel à la générosité du mécénat international pour soutenir l’hôpital local, le prince Albert fut le seul à y répondre positivement (bien que modestement…).

Une Via Ferrata pour l’été

La via Ferrata du St Julien permettra de parcourir la totalité des crêtes de la face nord

Le projet communal de mise en place d’une via Ferrata sur la face nord du St Julien va enfin voir le jour. Les travaux commenceront en début d’année et s’étaleront sur 5 mois afin de pouvoir être ouvert au public avant la prochaine saison estivale. la future via Ferrata du St Julien est l’aboutissement d’un projet communal qui aura rencontré pendant 5 ans de nombreuses difficultés. Notamment dans le domaine environnemental, la présence d’un fameux « petit choux » ne facilita pas les choses… Sa conception et le suivi des travaux ont été confiés à un spécialiste français des via Ferrata Lucas Meignan de la société Géolithe, en collaboration avec les guides de montagne locaux Joël Mailhet et Fred Moscatello.

La via Ferrata sera constitué de nombreux câbles, échelles, passerelles, tyroliennes et ponts de singes.

La via Ferrata du St Julien sera la plus longue et l’un des plus originale d’Europe. Elle permettra aux randonneurs de découvrir, en toute sécurité, un terrain réservé habituellement aux grimpeurs. Totalisant 1200 m de parcours, elle comportera cinq tronçons de difficultés différentes pouvant être parcouru indépendamment, chacun en une demi-journée. Le plus simple des tronçons sera dédié aux enfants et à l’initiation, le plus difficile aux grimpeurs expérimentés. Le parcours couvrira l’ensemble des arêtes de la face nord du rocher (sans empiéter sur les voies d’escalade de la face sud). Il suivra un itinéraire rocheux équipé de câbles, échelles, passerelles, tyroliennes et ponts de singes à caractère aériens et parfois acrobatiques.

La via Ferrata sera constituée de câbles, échelles, passerelles, tyroliennes et ponts de singes

Ouvert toute l’année, les conditions d’accès à la Via Ferrata ne sont pas encore connues. On sait cependant qu’il sera possible (et le plus souvent conseillé) d’être encadré par des guides locaux professionnels qui proposeront également à la location l’équipement nécessaire (casque, harnais, baudrier, mousquetons, …). Un projet spectaculaire qui dès le mois de juin prochain positionnera un peu plus la commune de Buis comme pôle de sports de pleine nature au cœur des Baronnies Provençales.

Les « habitants » vont rejouer « 1789 »

« 1789 », une pièce mytique d’Ariane Mouchkine créée en 1970 par le Théâtre du Soleil.

Conduit par le comédien, metteur en scène Serge Pauthe, un nouveau « Théâtre d’habitants » a vu le jour en octobre dernier au Buis avec le projet de rejouer la célèbre pièce d’Ariane Mouchkine « 1789 ». Le projet totalement gratuit et désinteressé, soutenu par la commune, a déjà séduit une trentaine de comédiens, chanteurs, figurants, costumiers, tous amateurs, qui se sont lancés avec enthousiasme dans cette nouvelle aventure.

Autour de Serge Pauthe les habitants-comédiens se sont mis au travail pour faire revivre les scènes immortelles de la Révolution Française.

Il s’agit de monter une fresque lyrique, historique, poétique qui racontera les origines de la Révolution Française et le déroulement de cette année fondatrice 1789. La prise de la Bastille, le serment du jeu de paume, la nuit du 4 août, …, y seront évoqués en scène courtes, au milieu de spectateurs, à partir de différentes tréteaux. Car la pièce d’Ariane Mouchkine ne se contente pas de montrer la Révolution à partir du combat mené par quelques uns de ses acteurs (Louis XVI, Necker, La Fayette, Mirabeau, Danton, …). Mais aussi d’évoquer cette histoire telle que le peuple l’a faite et l’a vécue, avec ses joies, ses souffrances, ses espoirs et ses rêves. Un théâtre, cher à Serge Pauthe, qui donne à voir notre passé en nous parlant d’aujourd’hui. Le spectacle sera donné les 13 juillet et 5 août dans les jardins de la Mairie.

Alain BOSMANS
Le 1er janvier 2013