Dans le département de la Drôme, la victoire de l’union de la droite est incontestable et la gauche, victime de ses divisions, perd un département sur lequel elle régnait avec Didier Guillaume à la présidence depuis 11 ans. Désormais l’UMP-UDI et les divers droite détiennent 11 des 19 cantons drômois. Ils remportent notamment 3 des 4 cantons de Valence, deux à Montélimar et rafflent les cantons de Dieulefit, de la Drôme des collines et du Vercors… Le PS et ses alliés divers gauche obtiennent leurs meilleurs scores à Saint Vallier, à Crest, dans le Diois et dans le Nyonsais-Baronnies. Dans ce dernier canton, le binôme Pierre Combes (conseiller sortant, maire de Nyons et Pascal Rochas, première adjointe à Buis les Baronnies) l’emporte largement avec 53,32 % des voix exprimées. Dans cette triangulaire, l’UMP-UDI (Francis Kornprobst et Françoise Bec : 23,99 %) et le FN (Hubert Talery et Danielle Laget : 23,69 %) arrivent quasiment à égalité.
Reste maintenant à constituer le nouvel éxécutif du conseil général. Patrick Labaume à la présidence part favori… Réponse jeudi !
Les élections départementales auront lieu les dimanches 22 et 29 mars. Leurs enjeux sont importants, tant au niveau national que pour la Drôme et les Baronnies. D’autant que les cartes seront profondément rebattues avec un nouveau découpage des circonscriptions, d’importantes nouveautés dans le mode d’élection et un renouvellement des candidats (tes).
Les prochaines élections départementales qui auront lieu le dimanche 22 mars pour le 1er tour et le dimanche 29 mars 2015 pour le second tour (si nécessaire) remplacent les élections cantonales. Elles visent à élire des conseillers départementaux (et non plus des conseillers généraux) au sein d’un conseil départemental (et non plus un conseil général), renouvelable en totalité tous les 6 ans (et non plus par moitié tous les trois ans). D’importants changements interviennent également pour la première fois lors de cette élection. Notamment le fait que la carte des cantons a été entièrement redécoupée et que les électeurs des Baronnies n’éliront plus quatre conseillers mais un duo composé d’un homme et d’une femme.
Le redécoupage territorial regroupe en une seule circonscription les 4 cantons des Baronnies dont les électeurs n’éliront plus que 2 conseillers, obligatoirement un homme et une femme. La nouvelle circonscription regroupe donc les 73 communes des quatre cantons de Nyons, Buis les Baronnies, Rémuzat et Séderon. Les électeurs de ce grand canton du Nyonsais et des Baronnies seront appelés à élire deux conseillers départementaux. Obligatoirement un binôme composé d’une femme et d’un homme, se présentant ensemble et étant élu ensemble, avec un duo de suppléants composé également d’un homme et d’une femme. C’est ce que l’on appelle les « candidats Chabada-bada » en référence au film de Claude Lelouche.
Le mode de scrutin subit peu de changements : Il s’agit toujours d’un scrutin binominal à deux tours. Pour être élu au premier tour, le binôme devra recueillir à la fois la majorité absolue (50% des suffrages exprimés plus une voix) et le quart des électeurs inscrits. Si aucun des binômes ne l’emporte au premier tour, un second tour est organisé. Au second tour, sont autorisés à se présenter les binômes ayant obtenu au moins 12,5% des voix des électeurs inscrits. Au second tour, la majorité relative (le plus grand nombre de voix) suffit pour être élu.
Les candidats dans les Baronnies
Le duo PS et apparenté (majorité départementale)
Des quatre conseillers sortants (tous PS : Paul Arnoux à Séderon, Hervé Rasclard à Rémuzat, Marie-Claire Cartagéna à Buis les Baronnies et Pierre Combes à Nyons) seul ce dernier, Pierre Combes le maire de Nyons, se représente. Il sera en duo avec Pascale Rochas 1ère adjointe à la mairie de Buis les Baronnies.
Pierre Combes (56 ans) est le maire de Nyons largement réélu à la tête de sa commune aux dernières élections municipales. Conseiller général sortant du canton nyonsais, vice président du Département en charge du tourisme et de l’agriculture, président de l’Agence de développement du tourisme de la Drôme, c’est un proche du président du conseil général actuel Didier Guillaume. Si sa personnalité est bien connue dans la sphère politique locale, ce n’est pas forcément le cas de son binôme féminin Pascale Rochas.
Pascale Rochas, née au Buis voila 45 ans, est issue de deux vieilles familles d’agriculteurs des Baronnies, les Rochas à St Auban-sur-l’Ouvèze et les Bec à Mévouillon. Après un brillant parcours universitaire de cinq années en biologie à Montpellier et Marseille suivi d’un Master en économie territoriale à Grenoble, Pascale débute sa carrière professionnelle au Clos d’Aguzon de St Auban où pendant 10 ans elle est chargée de la mise en marché des huiles essentielles. Puis, après un court passage au laboratoire buxois d’Edmond Bourny (LPPAM) en tant que microbiologiste, elle devient en 2011 coordinatrice à la Maison des Plantes de Buis. Enfin l’année dernière, candidate à la mairie de Buis sur la liste de Sébastien Bernard, elle est élue et devient sa première adjointe plus particulièrement chargée du développement économique et de la formation/éducation. Elle est mariée à Philippe Mellot et mère de deux enfants (Rodrigue 11 ans et Judith 9 ans).
Leurs deux suppléants sont Evelyne Gauthier, 59 ans, adjointe au maire de Laborel et Claude Bas, 60 ans, maire de Verclause depuis 1977 et président de la communauté de communes du Pays de Rémuzat.
Le duo du rassemblement de droite (UMP, Divers droite)
La droite sera représentée par un duo formé de Francis Kornprobst (UMP) à Nyons et Françoise Bec (div. droite), à Buis les Baronnies.
Francis Kornprobst (59 ans) est surtout connu sur le canton de Nyons où il est gérant de l’entreprise Sci Doubs Drome. Actuellement responsable du pôle tourisme au sein de la Chambre de commerce et d’industrie de la Drôme (CCI), il a longtemps été président de l’office de tourisme de Nyons (entre 1993 et 2004) et directeur de l’antenne de la CCI Drôme provençale installée à Nyons. Il n’a jamais été élu, ni brigué auparavant de mandat électoral.
Françoise Bec (67 ans), née à Buis les Baronnies est la fille de Georges Bec, ancien maire de Buis et conseiller général du canton dans les années 80. Elle a effectué l’essentiel de sa carrière de notaire à Mormoiron dans le Vaucluse avant de prendre récemment sa retraite au Buis. Françoise Bec est aujourd’hui conseillère municipale d’opposition après avoir conduit la liste qui s’est inclinée aux dernières élections municipales du Buis face à celle de Sébastien Bernard.
Leurs suppléants sont Aurore Amourendieu, 27 ans, conseillère municipale d’opposition à Nyons et Jean Moullet, 73 ans, maire de Séderon et président de la communauté de communes des Hautes Baronnies.
Les candidats de l’Alternative de gauche
Le binôme de candidats de « l’Alternative de gauche, solidaire, écologiste et citoyenne » est composé de Josette Fournié (sans étiquette), et Alain Delhomme (EELV).
Josette Fournié: Fille d’agriculteurs du sud ouest, Josette Fournié commence sa vie professionnelle dans la formation agricole après avoir obtenu un diplôme d’ingénieur agricole et de psychologue clinicienne. Elle sera alors à l’origine d’un atelier d’horticulture dans un centre d’accueil de toxicomanes. En 1983, elle réalise son rêve : devenir paysanne et s’installe avec sa famille à Eygalayes pour y créer une ferme bio et un gite de séjour. Ayant toujours été engagée dans la vie associative et citoyenne, Josette Fournié devient en 1995 la première adjointe d’Eygalayes pendant deux mandats jusqu’en 2008, puis maire de 2008 à mars 2014. En 2013, elle publie un livre « Maire en milieu rural, parcours d’une citoyenne engagée » au travers duquel elle communique avec lucidité son expérience d’élue.
Alain Delhomme: 65 ans né à Nyons, père de 3 enfants, aujourd’hui retraité du secteur médico-social, Alain Delhomme est titulaire d’un diplôme d’éducateur spécialisé qui lui a permis d’exercer cette profession dans plusieurs éablissements médico social en PACA et Rhône- Alpes, tout en étant parallèlement délégué syndical et conseiller prudhommal. Egalement titulaire d’un diplôme d’agent de développement en milieu rural, il a travaillé dans la Drôme pour une association de chantiers internationaux. En 1993, il est recruté par l’ Association pour Adultes et Jeunes Handicapés (APAJH) de la Drôme pour créer le CAT de Buis les Baronnies, un établissement qu’il aura développé et dirigé jusqu’en 2008. Conseiller municipal de Buis les Baronnies depuis 2008 réélu en 2014, 4 ème vice-président de la Commmunauté de communes du Pays de Buis chargé de l’enfance et de la jeunesse, Alain Delhomme est également administrateur de plusieurs associations locales et départementales oeuvrant dans les domaines de la solidarité et de la protection de l’environnement.
Leurs suppléants sont Marie-Françoise Jourjon (Parti de gauche), gérante du magasin « L’Éclat de riz » à Nyons et Christian Thiriot (PC), retraité et maire de Beauvoisin.
Les candidats F.N.
Dans cette circonscription du Nyonsais et des Baronnies, le Front National a parachuté un binôme composé de Danielle Laget, banquière de 55 ans, élue municipale d’opposition à la mairie de Pierrelatte et d’Hubert Taleroy, militaire en retraite de 70 ans résidant à Montbrun les Bains depuis sa retraite.
Leurs suppléants sont Nadine Midéna-Laurent (60 ans) habitant Ste Jalle et travaillant au CEA de Pierrelatte et Patrick Montaud (56 ans) boucher à Mirabel aux Baronnies.
En hommage aux victimes de l’attentat contre Charlie Hebdo, pour défendre les valeurs de notre république, pour faire barrage ensemble à cette barbarie et en l’absence de toute espèce d’amalgame, un collectif de citoyens invite les habitants de Buis et des communes environnantes à se retrouver samedi 10 janvier à 15h place du Quinconce pour une marche silencieuse.
Venue lundi 8 décembre à Vinsobres animer une rencontre autour du thème « Les parcs naturels régionaux levier de développement durable », la ministre de l’écologie Ségolène Royal labellise celui des Baronnies provençales, mettant ainsi, avec doigté, un terme à une démarche qui aura divisé le territoire pendant 15 ans.
La question que chacun se posait lundi matin à Vinsobres était de savoir si la ministre de l’écologie signerait ou pas le décret de création du Parc naturel régional des Baronnies Provençales. Le suspense de faible intensité résidait surtout dans les conditions de cette signature, chacun se doutant bien que Ségolène Royal n’était pas venue pour inaugurer des chrysanthèmes… N’avait-elle pas déclaré quelques semaines plus tôt : « Dans les Baronnies, ce sera pour bientôt… ».
Rien n’était pourtant joué d’avance tant le processus de création de ce PNR fut long et semé d’embûches (voir ci-dessous). La décision s’avérait délicate. Aux termes des études de préfiguration, en 2012 lorsque les acteurs locaux furent amenés à se prononcer, un tiers des communes votèrent contre. Plus récemment le conseil national de la protection de la nature donnait un avis consultatif négatif arguant du manque de cohérence et de pertinence des limites du territoire…
Une présentation convaincante
Aussi tout fut fait pour que la présentation du territoire et de ses atouts soit la plus convaincante possible. Accompagnée par le sénateur président du conseil général Didier Guillaume et le préfet de la Drôme Didier Lauga, accueillie par la sénatrice maire Marie-Pierre Monier et le président du Syndicat mixte du parc des Baronnies Provençales Hervé Rasclard, Ségolène Royal commença par visiter une exposition des différentes initiatives et actions menées par le syndicat de préfiguration. Un tour d’horizon qui permettait à la ministre de découvrir la richesse patrimoniale et humaine du territoire et de s’entretenir avec les responsables des différentes filières agricoles (pastoralisme, forêts, lavande, plantes aromatiques, oléiculture, viticulture, circuits courts, …), des différents domaines d’actions (tourisme, sport de pleine nature, culture, éducation, énergie renouvelable, biodiversité, …).
Un habile compromis
Mais après ces chaleureux préliminaires, le moment tant attendu vint avec le discours de la numéro deux du gouvernement, prononcé devant un large auditoire tout acquis à la cause du parc. En substance Madame Royale commençait par avouer que, sur le papier, le dossier des Baronnies provençales était « difficile ». Mais que, au vu de l’obstination et de la persévérance manifestés pendant 15 ans par ses partisans, et au vu de sa richesse exceptionnelle et de ses potentialités, ce territoire méritait de devenir Parc. Et joignant le geste à la parole, elle signait le décret de création du PNR des Baronnies Provençales sous un tonnerre d’applaudissements tandis que retentissait un émouvant « Coupo Santo » entonné par la salle.
Mais aussi, dans un souci d’apaisement et pour laisser la porte ouverte aux élus des communes qui ont refusé d’adhérer au Parc en 2012 (44 sur 130 quand même), la ministre annonçait la création d’un statut de “communes associées” au PNR des Baronnies Provençales. Les villages qui le souhaitent pourront donc ainsi, de façon tout à fait exceptionnelle, délibérer dans les mois à venir pour adopter ce statut et ainsi être associées aux actions et initiatives du parc sans avoir à attendre 12 ans.
Un long processus jalonné d’embûches
Le processus de création d’un PNR dans les Baronnies fut une longue affaire, complexe et jalonné d’embûches. Dés la fin des années 90, quelques élus et une association civile nyonsaise (le GPENB) lancent la réflexion. En 2002, les deux régions Rhône-Alpes et PACA votent conjointement le financement de l’étude de faisabilité. Un périmètre d’étude est identifié. Il comprend 130 communes et sept villes-portes. Selon cette étude 75 % de la population des Baronnies seraient favorables au Parc. Ces résultats sont rapidement contestés avec virulence par des opposants au projet. Une association « Baronnies Libres sans Parc » voit le jour début 2005 et les « anti-Parc » ne cesseront de faire parler d’eux, souvent de manière spectaculaire.
Pour autant, soutenu par la plupart des élus départementaux et régionaux, le processus se poursuit. Un « Syndicat mixte de préfiguration des Baronnies Provençales » voit le jour en 2007, une charte est élaborée, elle est approuvée par les deux régions, les deux départements, les 8 communautés de communes, les 7 villes-portes…
Mais en avril 2012, alors que les conseils municipaux du territoire sont appelés à se prononcer, ce sont seulement 86 communes sur 130 qui votent « pour » l’adhésion au parc. Les 44 communes ayant voté « contre » transforment ainsi le périmètre du territoire en un véritable gruyère. Dans ces conditions, l’Etat hésite et tergiverse pendant deux ans et demi, jusqu’à ce que Ségolène Royal tranche la question et signe le décret de création lundi à Vinsobres, tout en invitant les 44 communes frondeuses à s’associer à la démarche.
Le Parc Naturel Régional des Baronnies Provençales
Le « Parc Naturel Régional des Baronnies Provençales » se situe à cheval sur les deux régions de Rhône Alpes et de PACA, les 2/3 dans la Drôme et 1/3 dans les Hautes Alpes. C’est un massif d’environ 217 000 hectares pour une population totale de 35 000 habitants. Sont concernées : 8 communautés de communes (du Pays de Buis les Baronnies, du Val d’Eygues, Interdépartementale des Baronnies, du Pays de Rémuzat, du Serrois, du canton de Ribiers/Val de Méouge, des Hautes Baronnies, du Laragnais) et sept villes Portes (Dieulefit, Grignan, Montélimar, Sisteron, Vaison-la-Romaine, Valréas et Veynes).
Pour le moment seules 86 communes (sur les 130 de la zone en question) ayant adhéré en avril 2012 à la charte de parc font partie du PNR des Baronnies Provençales. Les 44 autres en sont exclues pour 12 ans, à moins de délibérer dans l’année qui vient, afin d’adopter le statut de « communes associées » pouvant bénéficier des mêmes avantages que les premières.
Le budget de fonctionnement du parc (de l’ordre d’un million d’euros) est assuré à 40 % par la région Rhône-Alpes, 20 % par la région PACA, 20 % par le département de la Drôme, 10 % par le département des Hautes-Alpes, les 10 % restant sont à la charge des communes et communautés de communes, soit 2 euros par an et par habitants.
Le cinquante et unième PNR
Un parc naturel régional (PNR) est un territoire rural habité, reconnu au niveau national pour sa forte valeur patrimoniale et paysagère, mais qui reste fragile. Il s’organise autour d’un projet de développement sur 12 ans, fondé sur la protection et la valorisation de son patrimoine culturel et naturel. Avec celui des Baronnies Provençales, on compte désormais 51 parcs naturels régionaux en France (48 en métropole, un en Guyane et en Martinique). Cela représente 15 % du territoire et plus de 4200 communes sur 24 régions et 74 départements. Plus de 3,8 millions d’habitants y vivent.
Dans la famille Deboulle, lorsqu’on demande le père on s’adresse à Gérard, citoyen belge né voila 62 ans au Luxembourg, personnalité bien connue dans les Baronnies. Après avoir suivi un cursus en école d’architecture, et une formation de charpentier auprès des compagnons, il s’installe au Buis en 1982 avec son épouse Ursula qui lui donnera quatre enfants (trois garçons et une fille).
Pionnier en matière d’éco-construction et de maison bioclimatique, il créé en 1985 l’entreprise de charpente « Ossaturbois » qui devient rapidement leader local de la construction de maisons en bois et de charpente couverture. Prenant sa retraite aujourd’hui après 30 ans à la tête de l’entreprise, il transmet le flambeau à ses quatre enfants Jérôme, Nathanaël, Julien et Léna auxquels il aura communiqué sa passion pour le bois.
Bon sang ne saurait mentir
Car bon sang ne saurait mentir ! Jérôme (29 ans), a contracté très tôt la passion du bois. Après un cursus en génie électrotechnique à Carpentras, il s’est formé pendant 3 ans en charpente chez les compagnons du Devoir. En 2011 il intègre Ossaturbois et devient aujourd’hui le gérant d’une entreprise qui compte sept salariés.
Son frère cadet Nathanaël (25 ans), a suivi une formation en DUT de génie civile, puis une année de spécialisation en construction bois au Danemark, avant de rejoindre l’entreprise familiale dont il devient aujourd’hui le cogérant au coté de Jérôme.
L’ainé Julien (31 ans), mécanicien et serrurier de formation, travaille à Ossaturbois depuis deux ans. Tout comme Léna (27 ans), la fille de la famille, qui, ayant obtenu un CAP de menuiserie chez les compagnons à Marseille, intervient aujourd’hui dans les travaux d’agencement intérieur de l’entreprise.
Mais Gérard n’est pas homme à prendre une retraite inactive. Après avoir assuré sa succession, il continue aujourd’hui comme simple employé de l’entreprise gérée par ses enfants, à animer de son expérience le bureau d’étude et l’établissement des nouveaux projets.
Alain Bosmans Article paru dans le Dauphiné Libéré du 22 novembre 2014
C’est un épisode tragique et mal connu, qui s’est déroulé au Buis durant la seconde guerre mondiale. Le 21 mai 1944 vers midi, une dizaine de policiers français en civils accompagnés d’autant de soldats allemands cernent les hôtels de Buis et y contrôlent tous les occupants. Ils procèdent à l’arrestation, pour la plupart dans l’hôtel du Lion d’Or où elles s’étaient retrouvées pour déjeuner en ce dimanche midi, de 14 personnes « de races juives » dit le rapport de police.
Une terrible page de l’histoire de Buis les Baronnies
Toutes sont amenées en camion à Avignon, incarcérées à la prison Sainte Anne, elles partirent à Auschwitz par le convoi N° 76 du 30 juin 1944. Sur les 14 déportés de ce qu’il faut bien appelé la plus importante rafle de juifs réalisée par les nazis dans la Drôme pendant la dernière guerre, on ne comptera que 3 rescapés… Les autres font partie des 215 Juifs de la Drôme morts en déportation sur 263 arrêtés) comme le raconte Rober Serre dans son remarquable ouvrage “De la Drôme aux camps de la mort”.
Un important travail de recherche historique
Cette terrible page de l’histoire de Buis, longtemps enfouie dans les mémoires, a fait l’objet depuis plus d’un an d’un important travail de recherche historique menée par Robert Pinel, président de l’association « Mémoire de la résistance et de la déportation dans les hautes Baronnies ». Il y fut établi que plusieurs familles juives ont échappé à la rafle, prévenues par différentes personnes, dont une serveuse du Lion d’Or. Un travail qui a convaincu la mairie de Buis, dont le nouveau maire Sébastien Bernard est particulièrement attentif au devoir de mémoire, de commémorer cette rafle l’année prochaine. La cérémonie se déroulera sur la place des Arcades devant l’hôtel du Lion d’Or, le 21 mai 2015, jour anniversaire de la rafle et en cette année du 70ème anniversaire de la libération des camps de concentration.
Alain Bosmans
Article paru dans le Dauphiné Libéré le 17 novembre 2014.
Un appel aux familles des déportés de la rafle
Les organisateur de la cérémonie mémorielle l’an prochain, le 21 mai 2015, souhaitent pouvoir contacter les familles et descendants des 14 déportés de la rafle du Lion d’Or le 21 mai 1944 dont les noms suivent. A cet effet, ils lancent un appel afin qu’ils puisent se faire connaitre auprès de la mairie de Buis – 26170 – tel : 04 75 28 07 34 ou de l’association « Mémoire Résistance HB », Mairie de Eygalayes -26560 – tel : 04 75 28 43 39.
Elie Angel, né le 1er avril 1912 à Istanbul, commerçant en Avignon. Rescapé.
Edouard Carcassone, né le 3 janvier 1906 à Marseille. Représentant à Mirabel-aux-Baronnies (26). Mort en déportation.
Gilberte Esther Carcassone, née Elias, épouse d’Edouard, né le 21 juillet 1909 à Nîmes. Rescapée.
Maurice de Ciaves, né en 1907 à Smyrne (Turquie), nationalité hollandaise, venant d’Avignon. Mort en déportation.
Robert Franck, né le 18 décembre 1903 à Epernay (51), venant de Marseille. Rescapé.
Andrée Henriette Geismar, née Dukas, née en 1895 à Fraize (Vosges). Morte en déportation.
Moïse Leichmann, né le 17 février 1902 à Belfort, médecin à l’Hôpital de Buis. Mort en déportation.
André Michel Lyon, né en 1891 ou 1895 à Paris. Mort en déportation.
Simone Lion née Mayer, épouse d’André, née en 1898 à Paris. Mort en déportation.
Charles Unik, né en 1908, bijoutier à Paris, réfugié à Buis. Mort en déportation.
Simon Wadamski, russe, né le 23 avril 1888 à Podemka. Mort en déportation.
Andrée Marcelle Wahl née Hayem, épouse de Léon, née le 22 juillet 1895 à Epinal. Morte en déportation.
Léon Wahl, époux d’Andrée, né le 27 mars 1971 à Epinal. Mort en déportation.
Armand Woog, né le 1er novembre 1873 à Paris, venu de Marseille. Mort en déportation.
Décidément les initiatives citoyennes visant à promouvoir le concept de gratuité gagnent du terrain et se multiplient rapidement dans nos Baronnies provençales. Après l’organisation en moins d’un an de « Marchés gratuits » (ou Gratiférias) dans plusieurs communes de la région (12 à ce jour dont 3 au Buis), voici maintenant le mouvement des « Incroyables Comestibles » qui, parti de Montbrun, s’installe à Buis les Baronnies avec un collectif d’une singulière vitalité.
L’idée est de planter en ville des fruits et légumes dans des bacs de l’espace public, et de laisser le soin à chacun de jardiner librement et de récolter gratuitement les fruits de ces petits potagers collectifs. La démarche vise à créer un nouvel art de vivre en dynamisant les échanges locaux par le partage d’une production « Bio », cultivés par les habitants et offerts à tous. « On plante, on arrose et on partage », expliquent Myriam Varillon et Camille Lecureux du collectif buxois, qui espèrent que cette démarche conviviale et solidaire fera de plus en plus d’émules au fil du temps.
La commune a tout de suite donné son feu vert et depuis le printemps dernier une quinzaine de bacs publics ont été mis à la disposition de ces incroyables planteurs. Tomates, poireaux, courgettes, poivrons, fraises, salades, blettes, menthe, romarin, amarante, … Tous ces fruits et légumes ont poussé durant l’été dans les rues du village, suscitant la curiosité et l’intérêt de nombreux buxois et visiteurs. « La récolte est bien sûr aujourd’hui très modeste et n’a guère de signification économique », admettent les initiateurs, « mais le mouvement fait beaucoup parler de lui et est riche en lien social… ».
C’est aussi l’avis du maire Sébastien Bernard qui souhaite voir se développer de nouveaux espaces de plantation solidaire tant dans l’espace public que sur le domaine privé. Rappelons aussi que la bibliothèque municipale se joint au projet en accueillant une grainothèque où chacun peut librement déposer prendre et échanger ses graines bio et constituer ainsi une collection de semences adaptées au territoire.
Enfin, le groupe « Gratiéria Toulourenc-Baronnies » organise une nouvelle Gratiferia (marché gratuit) à Buis les Baronnies le dimanche 19 octobre dans la salle du foyer J.J. Coupon. Au programme : donner, prendre, recevoir, rencontrer, partager, en musique et autourd’une soupe à midi.
Alain Bosmans Article paru le 26 septembre 2014 dans le Dauphiné Libéré.
Dans la maison de la famille Mège à Bénivay-Ollon, après le décès l’année dernière de son grand père Pierre, sa petite fille Célina Mège a installé, dans une des granges, un vaste atelier de peinture de patrimoine. Depuis le début mai, Célina et à son amie Camille Jadot y réalisent la monumentale reproduction, sur une toile de 4 mètres de hauteur sur 3 de largeur, d’un détail de la fresque (initialement peinte par Charles Brun) qui orne le plafond de la galerie des glaces du château de Versailles et qui représente le roi soleil trônant en majesté.
Les deux jeunes artistes, qui ne se sont jamais perdus de vue pendant les 10 ans d’un cursus universitaire de copistes de tableaux d’arts et de peintres en décor de patrimoine, se sont retrouvés cet été pour répondre à la commande privée du propriétaire du château de Montaubois dans les Ardennes.
Plus de 700 heures de travail
L’œuvre réalisée à Benivay-Ollon par Célina et Camille aura nécessité plus de 700 heures de travail à deux, avec l’utilisation de différentes techniques : dessin, peinture à l’huile, faux marbres, dorures, moulures, portrait, feuillages, … La gigantesque toile est destinée à orner prochainement un trumeau au dessus de la cheminée de la salle de réception de la nouvelle aile du château ardennais en cours de rénovation.
De par la dimension de la toile et le temps passé à sa réalisation, l’ouvrage constitue une première pour les deux jeunes femmes, qui espèrent bien que cette commande sera suivie de plusieurs autres du même acabit. Ce qui, au vu du travail réalisé, ne devrait pas poser de problème …
Alain Bosmans
Article paru dans le Dauphiné Libéré du 1er septembre 2014
Dans le cadre du festival « Parfum de Jazz », Buis les Baronnies et plus largement le territoire des Baronnies ont, cet été, accueilli une grande formation de jazz, un Big Band de 15 jeunes aveugles et mal voyants intitulé « Open In Jazz ».
En résidence à maison familiale de la Fontaine d’Annibal durant la première semaine du festival du 11 au 16 août, « Open in Jazz » donna sept concerts gratuits dans les Baronnies. A St Férréol-Trente-Pas au profit de la lutte contre la mucoviscidose, à Montbrun les Bains dans le cadre magique de la place du Beffroy, à Vinsobres à l’invitation de la mairie et aussi au Buis pendant 3 jours pour des apéro-swing en fin de matinée ou en fin d’après-midi, à la Fontaine d’Annibal, dans les jardins de la mairie ou sur la place du Quinconce.
Ce Big Band est le seul existant en France et peut-être en Europe ; il est le fruit d’un travail intelligent et persévérant conduit au sein de l’INJA (Institut national de jeunes aveugles) par plusieurs professeurs de musique sous l’autorité d’Eric Gesland saxophoniste et chef d’orchestre.
Constituer un Big Band de jeunes aveugles représentait en soi un énorme défi mais l’amener à se produire en public à Parfum de jazz aux côtés de musiciens particulièrement talentueux venus du monde entier, relevait du pari quasi impossible à tenir.
Pari pourtant tenu ! Les concerts donnés ont attesté d’une superbe qualité d’ensemble, d’une musicalité digne de vrais professionnels et d’un enthousiasme qui a suscité à chaque concert une standing ovation d’un public de plus en plus nombreux. Au total près de 3000 personnes ont assisté aux concerts de Open in jazz dans les Baronnies.
Une réalisation exemplaire
Cette réalisation exemplaire à bien des égards qui concerne le traitement du handicap par la musique, a été rendue possible grâce à ARPEJEH (Accompagné la Réalisation des Projets d’Etudes de Jeunes Eléves et Etudiants Handicapés), association nationale qui œuvre au quotidien pour l’insertion des handicapés et qui pour l’occasion a mobilisé les ressources nécessaires en son sein et su convaincre deux entreprises membres de son conseil d’administration de soutenir ce travail : Vivendi et SFR.
« C’est dire que de très grandes entreprises nationales et internationales sont en capacité de se mobiliser autour d’un vrai projet de formation professionnelle dans le champ culturel », souligne Boris Bertin délégué général de ARPEJEH qui poursuit: « Ce travail est une première pierre réussie dans la longue et difficile voie qui est celle de la professionnalisation de jeunes handicapés. Le chemin est long et exige une persévérance de tous les instants car formation et pratique sont indissociables. ARPEJEH et ses entreprises partenaires étudieront tout projet qui visera à accroître la professionnalisation de ces jeunes musiciens… »
Quant à Alain Brunet président de Parfum de Jazz, il confirme que « l’association Parfum de jazz s’engage d’ores et déjà à accueillir en Baronnies toute action de formation et de pratique d’Open in Jazz dans le cadre du festival ».
On peut s’attendre à ce que Buis les Baronnies dans les années à venir poursuive ce travail d’accueil et de mise en relation de ces jeunes talents avec le public de Parfum de jazz…
Alain Bosmans (avec l’aimable contribution d’Alain Brunet, Boris Bertin et Pascal Derathé).
Depuis le début du mois, Coline Serreau tourne pour France 3 à Vaison-la-Romaine et dans les environs un téléfilm intitulé « Madame le Maire ». L’équipe de tournage, constituée d’une cinquantaine de personnes (producteurs, cameramen, techniciens, éclairagistes, décorateurs, costumiers, maquilleurs, etc.) se déplace dans les différents lieux de tournage et tout ce petit monde est arrivé samedi matin à Buis les Baronnies où l’entreprise de matériaux de construction Facchineri a fermé ses portes au public pendant 4 jours pour servir de décor à la réalisation de plusieurs scènes du film.
Une comédie sociale engagée
Un film de fiction que la réalisatrice qualifie de « comédie sociale, à la fois engagée, drôle et tendre », qui raconte l’histoire d’une jeune grand-mère d’extrême droite, Marianne, patronne d’une petite entreprise de matériel de construction en haute Provence. Veuve et fâchée avec sa fille qu’elle n’a pas vue depuis 15 ans, elle vit dans un désert affectif total et se bagarre régulièrement pour défendre ses idées conservatrices au sein de son entreprise et du conseil municipal du village dont elle est l’élue. Jusqu’au jour où elle apprend qu’elle a un petit-fils Nicolas âgé de 12 ans, qu’il doit venir s’installer chez elle et qu’il est noir … C’est le début d’un apprivoisement réciproque qui permet à Coline Serreau de défendre les valeurs humanistes qui ont toujours marqué ses créations.
C’est la comédienne Isabelle Nanty qui campe le personnage de Marianne, tandis que le jeune Valentin Bellegarde-Chappe (13 ans) est Nicolas. Sarah Biasini (la fille de Romy Schneider), Alexandre Medvedev et Christian Bouillette complètent la distribution avec des figurants locaux.
Sud Drôme et Nord Vaucluse pour décor
La réalisatrice et scénariste de « Trois hommes et un couffin », entretient de nombreux liens avec la Drôme, et cela n’est pas un hasard si elle a choisi de tourner sa nouvelle réalisation dans le sud du département.
« La Drôme est un département que je connais bien ayant des liens familiaux à Dieulefit et passé une partie de mon enfance dans le Diois, notamment à l’école de Beauvallon, confit-elle. J’ai tourné en 1975 à Mollans et Pierrelongue mon premier documentaire, « Mais qu’est-ce qu’elles veulent ? », qui mettait en scène des femmes en milieu rural. Et aujourd’hui, avec la « Chorale du Delta » que je dirige, nous organisons chaque été une tournée de concerts dans les églises et chapelles de la Drôme, qui prend chaque année plus d’importance… »
Le tournage commencé à Vaison la Romaine puis à Beaumont du Ventoux, se poursuivra après Buis à Pierrelongue, Entrechaux, Sablet, Faucon pour se terminer le 6 mai à Vaison. La première programmation en prime time sur FR3 est prévue courant septembre.
Alain BOSMANS
Article publié dans le Dauphiné Libéré du lundi 21 avril 2014.