Projet « Extra-pôle » à Nyons : Chimie verte au service de produits naturels

 

Vincent Perrut dirige à Nyons une plateforme à la pointe de l’innovation technologique en matière d’extraction végétale.

Après plusieurs années de gestation sous le nom de « projet Extra-pôle », l’Atelier de Fluides Supercritiques de Nyons est désormais opérationnelle. Il s’adresse à tous les professionnels (entreprises, négociants, transformateurs) souhaitant accéder au moindre coût à une technologie très sophistiquée et 100% écologique, d’extraction ou de fractionnement végétal.

Porté par les chambres de commerce et d’industrie ainsi que d’agriculture de la Drôme dans le cadre de la plateforme Extralians basée à Valence, l’atelier de fluides supercritiques dispose désormais depuis 6 mois à Nyons, d’un outil de recherche, d’analyse, d’essais et de production permettant d’extraire, sans utilisation de solvant chimiques, les molécules, principes actifs ou encore arômes, de toutes sortes de plantes.

Labellisé par le pole de compétitivité Trimatec, la mise en place de cet atelier à Nyons a bénéficié d’un partenariat avec deux entreprises régionales fabricants d’extraits végétaux : la distillerie « Bleu Provence » à Nyons et Synthévert à Roquemaure (Gard).  Il s’adresse aux petites et moyennes entreprises du secteur agroalimentaire, de la parfumerie, la cosmétique, de la phytothérapie, de la nutracétique (compléments nutritifs), mettant à leur disposition une technologie à la pointe de l’innovation, réservée jusqu’à présent aux structures industrielles de grande taille.

La technologie des fluides supercritiques consiste à porter le dioxyde de carbone (CO2) au dessus de son point critique, dans un état intermédiaire entre le solide et le gazeux, de le faire passer à l’intérieur de la matière première (plantes, fleurs ou graines), afin d’en extraire la fraction miscible (essence, arôme ou huile). Une technologie de chimie verte, conforme aux cahiers des charges des produits biologiques alimentaires et cosmétiques.

Le laboratoire est équipé des outils d’analyse les plus sophistiqués

Un équipement ultra moderne.

Dans la zone d’activités des Laurons à Nyons, le bâtiment industriel de l’atelier comprend sur 400 m2 un ensemble de bureaux, un laboratoire d’analyse et deux unités d’extraction. Le laboratoire est équipé des outils les plus sophistiqués pour effectuer les analyses chromatographiques en phase liquide et gazeuse ainsi que le matériel nécessaire à la préparation des échantillons. Deux unités d’extraction et de séparation en CO2 supercritique sont aptes à traiter des produits solides (plantes) ou liquides (huile essentielles) ainsi que des opérations de distillation moléculaires. L’atelier de fluides supercritiques y emploie aujourd’hui 3 salariés. Le directeur Vincent Perrut, ingénieur spécialisé depuis 15 ans dans le domaine du CO2 supercritique, a supervisé pendant 18 mois l’installation de l’atelier nyonsais. Une technicienne de laboratoire spécialisée dans l’analyse des plantes et un opérateur hautement qualifié après 20 ans d’expérience dans la chimie agricole complète l’effectif.

« Nos installations, à la pointe de l’innovation », précise Vincent Perrut, « permettent dans un premier temps de définir 1 kg d’un nouveau produit et d’en valider l’intérêt. Nous pouvons ensuite produire jusqu’à 10 tonnes de première production avec une capacité maximale de 100 tonnes par an. On peut dire que nous sommes aujourd’hui la première plateforme de recherche et de développement industriel du CO2 supercritique en France. »

2 extracteurs d'une capacité maximale de 100 tonnes par an

Un procédé qui s’adresse aux filières locales

L’installation de cette plateforme à Nyons ne tient pas du hasard. La Provence représente environ 10 % de la production mondiale de plantes aromatiques et médicinales. La Drôme Provençale prenant quant à elle une part non négligeable de ce pourcentage. Actuellement un millier de producteurs cultivent des PPAM dans la Drôme et les départements voisins. C’est dans cette région que résident un nombre important d’entreprises d’extractions, souvent artisanales et qui sont demandeuses de procédés innovants, sans avoir nécessairement les moyens financiers d’y accéder.

« L’avantage du procédé », ajoute Vincent Perrut, « c’est l’absence de toxicité du fait que le CO2 est collecté dans l’air, travaillé à basse température avec une palette de paramètres permettant l’extraction de produits très variés. Son inconvénient c’est son coût élevé. La mise en place de cet atelier à Nyons, en grande partie financé par des investissements publics, permet précisément de rendre abordable une technologie cher en la mettant à disposition des filières locales souhaitant définir des produits à forte valeur ajoutée. »

Alain Bosmans
Extraits de l’article de « L’Agriculture Drômoise » paru le 16 février 2012

Philippe Soguel et la distillerie « Bleu Provence », sont partenaires-actionnaires de l'atelier de fluides Supercritiques de Nyons

La distillerie « Bleu Provence » partenaire du projet « Extra-pôle »

Philippe Soguel, président du syndicat des distilleries de la Drôme et propriétaire à Nyons de la distillerie « Bleu Provence », lui-même partenaire-actionnaire de l’atelier de fluides supercritiques, souligne l’importance de cette installation à Nyons.

« A titre personnel et avec la distillerie « Bleu Provence », nous nous sommes lancés dans cette aventure afin d’obtenir, grâce à cette technologie, des extraits végétaux bio différents sur le plan organoleptique de ceux que nous obtenons par la distillation traditionnelle à la vapeur. A « Bleu Provence » nous produisons une huile essentielle de lavande qui a des caractéristiques et applications connues. Avec le CO2 supercritique nous essayons d’obtenir des produits bio complémentaires, extraits de différentes plantes locales, lavande, thym, sauge, tilleul, romarin, etc. et destinées au secteur de la cosmétique, de l’aromatique, de la parfumerie. Or il n’existe que très peu d’installations au CO2 supercritique en France ou en Europe. Auparavant, lorsque je souhaitais faire un essais sur une plante en utilisant cette technologie, j’étais obligé de traverser la France pour aller à Nancy ou en Bretagne. Aujourd’hui cette plateforme est ouverte à toutes les entreprises de la filière PPAM du sud de la France. C’est vraiment un outil situé au cœur de la zone de production, ouvert au plus grand nombre. Enfin la France est un pays leader dans la transformation de produits finis végétaux et se maintenir à la pointe de la technologie dans ce domaine est très important pour l’avenir de la production. »

Propos recueillis par Alain Bosmans

Contact :
Atelier Fluides Supercritiques – 110 rue des Laurons – Z.A. des Laurons – 26110 Nyons – Téléphone : 04.75.28.10.03 – Fax : 04.75.28.14.06 –  Email : contact@atelier-fsc.com
Distillerie
Bleu Provence: 58, promenade de la Digue, 26110 NYONS – Tél: 04 75 26 10 42 – Fax : 04 75 26 15 90 – Email: info@distillerie-bleu-provence.com

Ensemble ici : Un site de solidarités et d’initiatives citoyennes

Une vingtaine d’associations du territoire participent régulièrement à Curnier aux réunions du collectif « Ensemble ici »

 Depuis plus d’un an, le réseau « Ensemble ici » travaille au lancement d’un site Internet de solidarités et d’initiatives citoyennes en Baronnies Drômoises.

« Ensemble Ici » est tout d’abord un collectif associant acteurs locaux, structures associatives ou simples citoyens impliqués sur un territoire rural couvrant les communautés de communes du Val d’Eygues, de Buis-les-Baronnies, de Rémuzat, ainsi que la vallée du Toulourenc. Le groupe d’origine comprend plusieurs acteurs de la vie sociale et culturelle des Baronnies Drômoises et notamment l’association pour l’Animation Sociale du Haut-Nyonsais (Curnier), le Tam-Tam des Baronnies (Buis-les-Baronnies), l’association Africultures (Les Pilles) et l’association pour le Développement des Communautés Rurales (DECOR, Les Pilles).

Initiatrice de ce projet, l’association DECOR se positionne comme le principal administrateur et prestataire technique. DECOR, qui vit le jour aux Pilles en 1977, possède une solide expérience dans le développement des communautés rurales par le biais d’actions de type collaboratif (boulangerie et épicerie biologiques aux Pilles, animations diverses, événements culturels). Son équipe compte aujourd’hui des informaticiens particulièrement pointus, employés par Africultures, spécialistes du web.

 Un site Internet gratuit et ouvert à tous

L’objectif du collectif « Ensemble Ici » est de mettre à disposition des habitants et des structures locales de ce territoire un certain nombre d’outils et de services favorisant le développement des solidarités et initiatives citoyennes. Techniquement, Ces outils s’appuient sur un site Internet gratuit et ouvert à tous, utilisant les technologies de l’information et de la communication les plus sophistiquées et, de fait, sur les fonctions de mise en relation qui leur sont associées.

Le site Internet portail de « Ensemble ici », dont le lancement est prévu à la fin du premier trimestre 2012, devrait permettre, sur un mode collaboratif, la circulation de l’information locale à l’aide d’agendas géo localisés et de répertoires thématiques du territoire. Il donnera également accès à des services pratiques disponibles sur le territoire (covoiturage, baby-sitting, prêts, petites annonces, troc, entraide, bricothèque, etc.), tout en offrant une meilleure lisibilité aux acteurs e la vie sociale et culturelle.

 Une initiative indépendante et bénévole

Il est important de souligner que la réussite d’un tel projet repose principalement sur la dynamique et la solidarité d’un réseau fédéré par le collectif « Ensemble ici ». Depuis un an, le collectif rencontre et échange avec les acteurs du territoire (associatifs, institutionnels,…) et organise des réunions publiques afin de construire un outil collectif. Le projet « Ensemble ici » est une initiative indépendante et bénévole qui fonctionne actuellement sans subvention de fonctionnement. Sa réalisation émane exclusivement du bénévolat et de l’investissement des associations et individus, membres du collectif « Ensemble ici ».

Pour en savoir plus : Site Internet: www.ensembleici.fr – Mail: contact@ensembleici.fr

Alain Bosmans

Bientôt une radio locale FM dans les Baronnies ?

Cathy et Stan Gérardin, créateurs et animateurs de la radio "Rétro FM"

C’est l’histoire d’une petite radio de chansons françaises « rétro » qui diffuse dans le monde entier sur Internet depuis 3 ans à partir de Buis et qui, fort d’un succès grandissant, rêve aujourd’hui de pouvoir émettre en FM un programme local sur toutes les Baronnies et le Vaisonnais.

Son fondateur Stan Gérardin, natif de Buis les Baronnies, passionné depuis le plus jeune âge par la chanson française et les techniques du son n’aura cessé de s’y consacrer. En 1998 il ouvre un magasin de télé et hi-fi dans la grande rue au Buis, avant de devenir animateur de Radio Soleil FM à Montélimar.  Après un séjour comme commerçant en Ariège où il rencontre son épouse Cathy, Stan et Cathy s’installent au Buis en 2008 pour y créer sur Internet la radio « Rétro-FM ».

« Rétro-FM » est donc une web-radio, diffusant 24 heures sur 24 un programme exclusivement consacré aux chansons françaises de 1900 à 1980, à partir d’un important fond d’enregistrements en version originale depuis la belle époque, les années folles, la guerre, les années 60, … Trois ans après son lancement la radio « Rétro-FM » de Buis est écouté quotidiennement par quelques 2000 auditeurs à travers le monde, ce qui est remarquable pour une web-radio. Un succès qui a permis à Cathy et Stan d’activer (comme les grandes radios) une régie publicitaire qui couvre leurs frais et les fait vivre.

Leur objectif aujourd’hui est d’obtenir du CSA une fréquence sur la bande FM afin de couvrir un territoire de 80 km autour de Buis avec non seulement des chansons « Rétro », mais aussi des émissions locales d’information et de divertissement. « C’est une démarche longue et difficile » confie Stan Gérardin, « mais nous avons bon espoir depuis que nous avons le soutien de Michel Grégoire, de Jean Pierre Buix et de la totalité des maires du canton… »

En attendant, et pour se faire mieux connaître, la radio « Rétro-FM » organisait le dimanche 29 janvier dernier à la salle des fêtes de Buis, un « Thé Dansant » qui, animé par l’orchestre de la radio composé de 3 musiciens venus de Grenoble, attirait plus de 80 personnes dans une sympathique ambiance.

Pour en savoir plus : la radio « Rétro-FM » sur Internet : http://www.retrofm.fr/

Alain Bosmans
Article paru dans le Dauphiné Libéré du 31 janvier 2012.

Cathy et Stan Gérardin devant le St Julien

 

 

HERVE MARITON : J’y vais ou j’y vais pas ?

Hervé Mariton sera-t-il candidat à sa propre succession aux prochaines législatives ?

Une interview exclusive accordée au « Tam-tam des Baronnies » par le député le plus médiatique du PAF.

Question : La commission d’investiture de l’UMP pour les élections législatives, réunie le 28 janvier dernier n’a pas entériné la votre dans la 3ème circonscription de la Drôme. Elle ne vous est pour l’heure que « réservée » dans l’attente de votre décision. Quelle est la nature de cette indécision ?

Hervé Mariton : La mission d’un député est à la fois difficile et exigeante. Suffisamment difficile et exigeante pour ne pas l’accomplir de manière automatique. A 53 ans, ce qui est relativement jeune dans la vie politique, j’essaie d’être un bon député. Cela n’est pas à moi d’en juger, mais j’y mets de l’engagement et je le fais du mieux que je peux. Alors, à l’heure de décider si je souhaite assumer de nouveau cette mission pour 5 ans, je me pose la question, de savoir si, sincèrement, j’en ai vraiment envie et si demain je peux le faire encore mieux.
Un jour, c’était avant qu’il ne devienne président, j’avais dit : « Nicolas Sarkozy doit faire des progrès ». Il l’avait assez mal pris et avait répliqué « Et si demain j’allais dire dans la Drôme que Mariton doit faire des progrès ? » Mais moi je réponds « Chiche » ! Je pense
que nous devons tous faire des progrès et le défi que le Président de la République me lançait ne me gène pas. Je considère que l’éthique de progrès est indispensable et que cette question doit être posée à l’heure où l’on envisage le renouvellement de son mandat.
Cela peut paraitre naïf, un peu bête, mais pour moi, c’est nécessaire et sain. Alors si  demain je suis candidat, les gens ne seront pas surpris. Mais en même temps je demande
aux électeurs de considérer que le renouvellement d’une candidature ne doit pas être automatique et j’ai besoin encore d’un mois de réflexion pour prendre une décision.

Question : Cette réflexion ne comporte-t-elle pas des considérations politiques ?

Hervé Mariton : Non, je n’ai pas de problème avec le programme de l’UMP. Globalement, le projet tel qu’il se présente aujourd’hui me convient, même si, en homme politique libre et indépendant, je reste très attentif à ce qui est proposé. Mais très franchement, il s’agit essentiellement d’une interrogation personnelle sur la manière dont je peux continuer à remplir demain ma mission.

Question : Ces exigences personnelles pourrait-elles vous amener à ne pas vous présenter ?

Hervé Mariton  (après un bref silence) : La réponse est oui. Si je me pose la question c’est évidemment que je m’autorise les deux possibilités de réponse. 

Propos recueillis le lundi 30 janvier 2012 au Buis par Alain  Bosmans

Hervé Mariton en visite à la MFR de Buis lundi 30 janvier 2012

 COMMENTAIRES DU TAM-TAM

Sans mettre en doute la sincérité de M. Mariton lorsqu’il dit que seules des considérations personnelles l’empêchent aujourd’hui de présenter sa candidature au renouvellement de son mandat de député de la Drôme, on peut tout de même s’interroger sur cette étrange hésitation. Le 28 janvier à Paris l’UMP a investi 501 candidats sur 577 circonscriptions. Les 76 autres, (dont celle de M. Mariton) sont, pour l’heure, « réservées ». Mais réservées à qui ? L’UMP soutiendra, nous dit le document remis à la presse, « tous ceux qui ont appelé à soutenir Nicolas Sarkozy dès le premier tour ou sont susceptibles de le faire ».
Ainsi, l’UMP n’a pas investi de candidats face aux députés sortants du Nouveau Centre, tandis que les amis radicaux de Jean-Louis Borloo, ceux de Dominique de Villepin ou les radicaux valoisiens sont, dans cette première procédure d’investitures, ménagés par l’UMP. Bien qu’étant dûment encarté à l’UMP, Hervé Mariton se trouve ainsi, de fait, parmi ces candidats que l’on peut qualifier de « non alignés » au sarkosysme pur. Comment ne pas penser qu’il y a là une posture politique qui convient, sommes toutes assez bien, à celui qui se revendique « libre, indépendant et très attentif à ce qui est proposé » et qui l’a souvent montré à l’égard du Président de la République.

Quoiqu’il en soit, que les électeurs que nous sommes se rassurent (ou le regrettent), je pense qu’il n’y a vraiment que très peu de chance pour que M. Mariton ne fasse pas acte de candidature à la fin du mois de février. Pour ma part, je ne parierais pas un kopeck la dessus.

Alain Bosmans