Serge Pauthe à Valréas : Place à Victor Hugo

Volt, Archi-Volt, virevolte et volteface… L’insaisisable Serge Pauthe s’étant senti cet hiver mal aimé au Buis par un Théâtre Ecole qu’il avait pourtant conduit et mené au plus haut pendant 12 ans, s’en est allé cet été créer à Valréas une nouvelle pièce consacrée au grand Victor Hugo.

Pour ce faire, dés le printemps venu, il réunissait à Valréas un nouveau « Cénacle Hugolien ». Celui que Victor avait réuni un siècle et demie plus tôt à Paris pour préparer la bataille d’Hernani comptait dans ses rangs Vigny, Dumas, Mérimée, Balzac, Sainte-Beuve, de Nerval et Gautier. Difficile de faire mieux !

A Valréas la troupe qui préparait fébrilement autour de Serge la création de cette « Place Victor Hugo, direction République » était plus modestement composée de Philippe Altier, Jean Louis Deville, Jean Louis Debars, José Sanchez-Gonzalez, Igor Nareika et votre serviteur… Karen Chevalier était à l’intendance, Anne Robert s’occupait des costumes, Jean-Paul Guitteny des lumières, le décor était construit à Valence par Didier Raymond, la toile peinte à Crest par Yves Piergiovanni, et tant d’autres amis aidèrent à préparer et construire le spectacle en 3 mois…

Le résultat fut présenté le vendredi 22 et samedi 23 juillet, avec un réel succès devant plusieurs centaines de spectateurs, dans l’Espace Jean-Baptiste Niel de Valréas, en ouverture du prestigieux festival des « Nuits de l’Enclave ».

Evocation théâtrale du Victor Hugo tribun de la seconde république (1848 à 1851), le spectacle mélange avec bonheur la poésie et l’histoire, la comédie et le drame, le comique et le tragique, le théâtre, la musique et le chant. Les spectateurs sont d’abord invités à assister de nos jours à l’inauguration burlesque de la place Victor Hugo d’un village où l’on a disposé une grande fresque du poète. Puis brusquement nous assistons en 1848 au serment du premier président de la seconde république, le Prince Président Louis Napoléon Bonaparte qui en sera le fossoyeur en rétablissant l’Empire à la suite d’un coup d’état deux ans plus tard.

Hugo était du nombre des farouches opposants à cette prise de pouvoir illégale et les pages célèbres de « Châtiments » rendent compte de sa légendaire colère. Face à lui, dans un combat qui le condamnera à l’exil pendant 20 ans, ses ennemis sont Adolphe Thiers, le Comte de Falloux, le ministre Baroche, le Général Marquis de Hautpoul et l’évêque de Langres. Ses amis ont pour nom Gavroche, le révolutionnaire Blanqui, le député Baudin qui mourra assassiné sur une barricade, le sténographe de l’assemblée, deux huissiers, un gros bourgeois et un résistant de la dernière guerre qui se rappelle les chants de liberté du poète. Ses combats sont ceux de l’abolition de la misère et la défense de toutes les libertés, à commencer par celle de l’enseignement.

Mettant en lumière la grande modernité de Victor Hugo et l’étonnante actualité de ses discours et de sa poésie, le « Hugo » de Serge Pauthe est un spectacle éminemment politique qui interroge le temps présent. Souhaitons qu’il trouve rapidement les soutiens nécessaires à sa programmation prochaine en tournée dans de nombreuses communes de la Drôme et du Vaucluse.

Alain BOSMANS
Le 25 juillet 2011

NUITS DE L’ENCLAVE : UNE PAGE DE L’HISTOIRE DE FRANCE

Vendredi 22 et samedi 23 juillet à 21h30, c’est dans la fraicheur d’un été qui n’en porte que le nom que Serge Pauthe, comédien et metteur en scène bien connu, a présenté « Place Victor Hugo – Direction: République », inspiré des discours de cet homme politique député du peuple français à l’Assemblée Législative de 1848 à 1851.

Ce spectacle poétique et théâtral est une véritable invitation à visiter une page de l’Histoire de France, 160 ans en arrière, dans ce XIXème siècle bousculé par tant de révolutions, de répressions, d’espoirs mais aussi de désillusions ! Ce sont les chefs-d’œuvre de l’art oratoire d’Hugo qui ont été présentés lors de deux représentations qui auraient mérité un public plus nombreux et une ovation plus importante tant le travail de cette troupe de sept comédiens est remarquable.

Restituer les discours de Victor Hugo en 2011 démontre, en quelque sorte, qu’ils sont toujours d’actualité et ils permettent de nous apprendre comment Hugo, venu des rangs de la droite royaliste, passa dans les rangs des Républicains, tant il fut horrifié par la politique répressive menée par ses anciens collègues.

Pour suivre ce cheminement, les spectateurs ont ainsi été invites à vivre quelques débats de cette Assemblée Nationale. Le drame et la comédie se mêlent donc à cette pièce de théâtre, tout comme le chant et l’imprécation verbale.

Article écrit par le correspondant de Valréas et paru dans le Dauphiné Libéré (édition « Vaucluse Matin ») du 26 juillet 2011.

Lavande : Maintenir une production emblématique


Répondant à l’invitation de Michel Grégoire vice président du conseil régional Rhône Alpes délégué à l’agriculture, un aréopage de personnalités se retrouvait lundi dernier 11 juillet en bordure d’un champ de lavande de la ferme expérimentale de l’ARDEMA à Mévouillon pour y présenter le PIDA Lavande (Programme Intégré de Développement Agricole) adopté par la région en juillet 2010 pour une durée de quatre ans.

Parmi les personnalités présentes on reconnait Gilles Pelurson directeur régional de la DRAF, le sous préfet de Nyons Denis Gaudin, les conseillers régionaux Michel Grégoire et Christiane Puthaud, les conseillers généraux Pierre Combes, Paul Arnoux et Marie Claire Cartagéna, Claude Aurias et Damien Colin respectivement président et directeur de la chambre d’agriculture de la Drôme ainsi que la plupart des responsables de la filière lavandicole du département.

Depuis les années 2003-2005, la production de lavande et lavandin en Rhône-Alpes est confrontée à des difficultés importantes susceptibles de remettre en cause son existence même, avec les conséquences que cela pourrait avoir sur le développement économique et humain de la zone concernée. Le phénomène du dépérissement de la lavande, responsable de la mortalité de plants, touche aujourd’hui toutes les zones de production du département. Aussi, en 2005, à la demande des professionnels, la chambre d’agriculture de la Drôme a élaboré un programme de développement de la production de la lavande dans les Préalpes sèches drômoises.

Ces propositions ont été soumises aux financeurs que sont la Région et le Département, aboutissant à la mise en place de deux programmes. L’un est le plan de reconstitution du patrimoine lavandicole drômois, qui a débuté en 2007 avec un financement du Département, l’autre est le PIDA lavande qui était présenté officiellement lundi à Mévouillon.

Une filière confrontée à des défis

Le dispositif PIDA Lavande répond à 3 enjeux majeurs pour 2010-2013 : le maintien des exploitations lavandicoles et donc de la population en zone de déprise agricole, le maintien de la production et de la compétitivité pour conserver un leadership mondial et le développement de l’image d’une production « Origine Provence », faiblement consommatrice d’intrants.

Le plan vise notamment à développer les surfaces plantées de lavande et lavandin par l’aide à l’achat de plants sains. A encourager la création ou l’agrandissement de pépinières pour l’autoproduction de plants sains avec un suivi technique adapté. A encourager la mise en œuvre de mesures préventives de lutte contre le dépérissement. A utiliser des techniques de mise en place des parcelles favorisant leur implantation et leur résistance aux ravageurs et pathogènes.

Alain BOSMANS
Article paru dans le Dauphiné Libéré du 17 juillet 2011

Repères

La production lavandicole sous forme d’huile essentielle ou de fleurs et bouquets concerne
• 2 500 producteurs en France
900 producteurs en région Rhône – Alpes dont 850 dans le département de la Drôme
3500 ha de superficie de lavande (en baisse depuis 2005), produisant 32 tonnes d’huile essentielles de lavande.
15 000 ha de superficie de lavandin (avec un fort rajeunissement depuis 3 ans), produisant 1000 à 1200 tonnes d’huiles essentielles de lavandin.
• 40 distilleries pour la première transformation en Rhône-Alpes.
• le tourisme et l’économie de la zone de production génère une activité économique importante au regard du chiffre d’affaires de la production.

Cellier des Dauphins : Serge Roux succède à Jean Claude Rabais

Une sympathique cérémonie de passation de pouvoir s’est déroulée mercredi dernier 6 juillet en fin d’après midi au Cellier des Dauphins où le président Jean Claude Rabais, prenant sa retraite à 63 ans, passait le témoin à son successeur Serge Roux président de la coopérative du Nyonsais. Rien de très officiel ou protocolaire, on était en famille, et c’est devant l’ensemble du personnel et en présence des présidents et directeurs des 13 caves coopératives qui composent l’Union, que le directeur Gilles le Besnerais rappelait combien la présidence de Jean Claude Rabais aura marqué le développement du groupe coopératif durant ces 10 dernières années.

Un bilan flatteur

Le bilan est en effet extrêmement flatteur et parmi les mérites de Jean Claude Rabais, il fut notamment souligné celui d’avoir été le principal artisan du rapprochement et de l’entrée dans l’union au 1er janvier 2009 des 3 caves des « Vignerons de l’Enclave ». La présidence de Jean Claude Rabais aura également permis à l’Union de traverser sans trop de difficultés la plus grave crise que la viticulture française ait eu à affronter. Au début des années 2000, pour faire face à son développement, l’entreprise aura investi massivement dans l’agrandissement du site de Tulette et dans une rénovation complète de son outil de production qui compte aujourd’hui parmi les plus performants du secteur du vin en France. Avec 13 caves représentant 3000 viticulteurs, couvrant près de 18.000 hectares de vignes, l’U.V.C.D.R. / Cellier des Dauphins est le premier groupement de producteurs de la vallée du Rhône dont elle commercialise près de 30 % des volumes produits.

Place aux jeunes

Son successeur Serge Roux est viticulteur et oléiculteur (en phase de conversion Bio) à Piégon, commune dont il est également le maire et où il est né voila 48 ans d’une vieille famille d’agriculteurs des Baronnies. Ayant fait ses études à Nyons et Montélimar, il obtient son bac et un BTS de maintenance industrielle et de gestion d’entretient avant de reprendre à Piégon l’exploitation agricole familiale. Mariée à Béatrice, père de 3 enfants (Joséphine 19 ans, Maxime 16 ans et Eloïse 11 ans), il adhère en 1986 à la coopérative du Nyonsais (dont son père était déjà administrateur), en devient administrateur en 1995, vice président en 2000 et président depuis 2006.

Alain Bosmans
Article paru dans l’Argriculture Drômoise du 13 juillet 2011

Le Cellier des Dauphins – Repères

L’U.V.C.D.R. / Cellier des Dauphins sur le site de Tulette c’est:

+ 110 personnes sous la direction de Gilles Le Besnerais
+ Un chiffre d’affaire consolidé 2009 de 100 Millions d’Euros
+ 55 Millions de bouteilles
+ 750.000 HL produits par les 13 caves dont 400 000 commercialisés par l’Union en bouteille.
+ 30 % de la production de côte du Rhône
+ 28% de l’activité réalisés à l’export.
+ L’ensemble de la cuverie fait 120.000 HL dont un chai ultramoderne avec contrôle des températures et automatisation des process (et notamment 86 cuves essentiellement en inox thermo-régulées sous azote).
+ La salle d’embouteillage climatisée de 5.000 m2 a un potentiel réel de 300.000 bouteilles/jour grâce à 4 chaînes d’embouteillage de différentes capacités. L’une d’elles est notamment dédiée aux grandes cadences (22.000 bouteilles/heure) et une autre mise ne place récemment, ultra-performante, est dédiée au conditionnement Bag-In-Box.
+ Une zone de stockage de 11.000 m2 permet d’entreposer près de 7 millions de bouteilles.

Un départ de maîtres

C’est près d’une centaine de personnes qui vendredi dernier premier juillet en fin d’après midi étaient présentes à la réception organisée en ce dernier jour de classe dans la cour de l’école primaire pour marquer le départ de 3 enseignants de l’établissement intercommunal. On y notait la présence du maire Jean Pierre Buix accompagné de son homologue de la commune allemande jumelle de Gomadingen Klemens Betz, du président du SIVOS Louis Aicardi et de très nombreux enseignants, responsables associatifs et partenaires scolaires.

Mêlant l’humour, l’émotion et la sincérité, le directeur de l’école primaire Gilles Maigron rendait hommage aux 3 partants : Alexandra Poyet qui aura passé 2 années à l’école de Buis comme aide administrative et intervenante informatique. Flavienne Rocaze qui à 44 ans, prend une retraite prématurée après 27 ans d’enseignements en école maternelle et primaire dont les 16 dernières années à l’école de Buis. Enfin le très populaire José-Manuel Pereira, enseignant lorrain d’origine portugaise devenu buxois de cœur qui, lui aussi, à 58 ans fêtait vendredi dernier son dernier jour d’école… (voir le portrait dessous).

José-Manuel Pereira : 36 ans au service des enfants

D’origine portugaise, né en 1954 à Braga au nord du Portugal d’une mère institutrice, José-Manuel Pereira arrive en France à l’âge de 4 ans lorsque ses parents s’installent en Lorraine, à Nancy où il fera ses études pour devenir enseignant. Il débute sa vie professionnelle dans l’enseignement spécialisé à l’Institut Médico Professionnel de Morhange (57) pendant 6 ans. Puis ce sera 22 ans comme instituteur en école communale à Vic sur Seille toujours en Moselle et encore 5 ans à Metz.

Marié, père de 4 filles respectivement âgées aujourd’hui de 33, 30, 26 et 11 ans, il souhaite en 2003 se rapprocher du soleil et obtient sa mutation à Buis les Baronnies où il ne tarde pas à s’intégrer au sein de l’équipe pédagogique mais aussi de la vie associative buxoise. Sa bonne humeur, sa disponibilité, son extrême convivialité et ses multiples talents l’amènent à participer rapidement à de nombreuses associations et événements buxois : Citons notamment Les Amis du Cinéma, le comité de jumelage avec Gomadingen, la Buiscyclette, les voyages scolaires en Allemagne, les cours de français langue étrangère à l’hôpital, les cours d’alphabétisation de l’AFB, …

Passionné de photo, de moto et de voyages (surtout au Brésil), José-Manuel compte bien prendre à Buis avec sa famille une retraite très active en commençant par réaliser un projet de construction d’une maison originale en bois où il cultivera l’art d’être grand père.

Alain BOSMANS
Article paru dans le Dauphiné Libéré du 04/07/2011