Entre tisanes et huiles essentielles, Hervé Mariton est allé visiter deux entreprises des Baronnies qui travaillent avec les plantes aromatiques locales. Histoire de se tenir au parfum …
Effectuant vendredi 15 avril une tournée dans le sud de la Drôme, le député Hervé Mariton rendait visite dans l’après midi à deux entreprises des Baronnies ayant des activités industrielles liées à la filière des PPAM (Plantes à Parfum Aromatiques et Médicinales). Il s’agissait de la SARL Le Dauphin à Buis et du groupe « Bontoux SA » à St Auban sur l’Ouvèze.
Les infusettes du Dauphin
Au Dauphin le député était accueilli par la famille Longeret au grand complet qui lui communiquait les différents développements et projets de l’entreprise familiale de conditionnement de plantes à infusion en vrac ou en infusettes. Avant les années 2000, l’entreprise était devenue un acteur principal dans le travail « à façon » du conditionnement des infusettes. Employant jusqu’à 14 personnes à Buis, l’entreprise devait accompagner, par son savoir faire et sa qualité, le développement de sociétés émergentes du secteur comme « Les 2 Marmottes », Sanoflore, Laboratoires Yves Ponroy, « Nature et Découverte », …
Après une période difficile pendant laquelle Le Dauphin dut faire face à une sérieuse concurrence étrangère (Espagne, Maroc, Europe de l’est) où la main d’œuvre est moins coûteuse, l’entreprise buxoise adopte aujourd’hui une nouvelle stratégie industrielle et commerciale qui vise à utiliser des matières premières de qualité, souvent en production Bio, à forte identité régionale et nationale. Ces plantes aromatiques sont conditionnées en emballage haut de gamme et commercialisées sous la propre marque du « Dauphin », par des agents spécialisés, dans des magasins de produits régionaux, moulins à huiles, épiceries fines, réseau Bio, du sud Est de la France.
Bontoux SA à la conquête de nouveaux marchés.
A St Auban sur l’Ouvèze, Hervé Mariton rencontrait le comité de direction de l’entreprise Bontoux SA présidé par Rémi Bontoux. Ce dernier déclarait « avoir enregistré en 2010 une progression du chiffre d’affaire de 30 % et envisagé son doublement, prévoyant de nouveaux développements dans le futur, non seulement avec les plantes de la région, mais aussi par la vente de notre savoir faire à l’international, partout où l’on développe des consommations d’huiles essentielles, notamment en Asie, aux Etat Unis et en Amérique du sud… »
Après avoir connu, au milieu des années 2000, d’importantes difficultés, conduisant à l’arrêt brutal de son activité « senteurs décoratives », le groupe Bontoux (anciennement « Clos d’Aguzon ») a recentré exclusivement depuis 2 ans son activité sur la production d’huiles essentielles et d’extraits végétaux. L’entreprise, qui historiquement était basée sur la lavande et le lavandin, a considérablement élargie sa gamme de produits. « Nous proposons aujourd’hui plus de 160 familles aromatiques aux leaders internationaux de la parfumerie, du cosmétique et de l’aromathérapie ». En 2009 les importants investissements du FSI (Fonds Stratégiques d’Investissement) et d’Agroinvest ont permis au groupe de conquérir de nouveaux marchés à l’export, notamment avec la création d’une filiale de distribution en Inde (après celle des Etats Unis) et un projet plus global sur la Chine et l’Asie du Sud Est. L’entreprise compte aussi poursuivre le développement des produits d’extraction et notamment de la sauge sclarée dans une optique de développement durable.
Deux stratégies pour rebondir
Tirant le bilan de sa journée de visite au pays des arômes, Hervé Mariton se félicitait de constater que « ces deux entreprises visitées, même si bien différentes en taille et en activité, ont toutes les deux connu récemment des difficultés, et toutes deux ont trouvé des dirigeants qui ont su repartir, rebondir et reconquérir des marchés avec des stratégies nouvelles… »
Alain Bosmans
Article publié dans « l’Agriculture Drômoise » du 21 avril 2011