La statue de Saint Trophime avec sa chapelle du 17ème siècle et sa croix, qui surplombent la bourgade non loin du Saint Julien, est un lieu de pèlerinage chaque lundi de Pentecôte et un but de promenade dominicale auquel les buxois sont fort attachés. L'état de délabrement de la statue, qui n'avait depuis longtemps plus forme humaine, nécessitait d'importants travaux de restauration.

L'association des "Amis de Buis et des Baronnies", présidée par Joseph Francis, pris l'initiative de monter un projet qui obtint aussitôt le soutient de la Mairie. Un statuaire remis une étude, des devis furent établis, des subventions sollicitées, l'architecte Bernard Zambeaux fut chargé de la coordination des travaux. Ceux-ci ont commencé sur place le 18 avril dernier et doivent s'achever en milieu de semaine prochaine.

les travaux seront terminé pour le traditionnel pèlerinage du lundi de Pentecôte 16 mai

C'est l'entreprise "Fitou" de Béziers, spécialisée dans la restauration de structures anciennes qui opère. Une maquette en plâtre fut tout d'abord réalisée en atelier à partir de documents (gravures et photographies) anciens. Un moule en résine coulé sur cette maquette fut ensuite transporté au Buis et posé sur ce qui reste de la statue, avant d'être rempli d'un matériel de moulage constitué à base de roches du pays. Les travaux sur cette statue, qui se dresse à 3,5m de haut au dessus de son socle et pèse plusieurs dizaines de tonnes, auront nécessité le montage par l'entreprise "Frédéric Facchineri" d'échafaudages particulièrement spectaculaires fournis par l'entreprise Spaggiari. Après démoulage, prévu la semaine prochaine, il ne restera plus qu'à fixer ses bras et sa tête pour que le Saint, qui veille avec bienveillance sur Buis depuis des siècles, retrouve une nouvelle jeunesse. L'inauguration est prévue de se dérouler le lundi de Pentecôte 16 mai à l'occasion du traditionnel pèlerinage.

Gérard Fitoussi coule la nouvelle statue à l'intérieur du moule de polyester réalisé en atelier.

Saint Trophime, fondateur de l'Église d'Arles, était également le patron de la cité de Buis sous l'ancien régime. Des trouvailles faites récemment, datant de l'époque romaine (inscription, tuiles, monnaies, céramiques, etc.) assignent une origine très lointaine à l'occupation du site de Saint-Trophime. On sait d'autre part que des inhumations avaient lieu sur place au XVllème et au XVlllème siècle et on connaît le nom des ermites qui s'y succédèrent.

St Trophime, un lieu de pèlerinage et un but de promenade dominicale (photo J.Y. Lebosser)

On ignore de quand date exactement le pèlerinage du lundi de Pentecôte, mais une tradition locale précise que les jeunes filles en âge de se marier enfonçaient une aiguille ou une épingle dans la statue du saint prélat. Si l'aiguille était encore en place l'année suivante, l'union espérée allait se réaliser avant le prochain pèlerinage. Le culte rendu à saint Trophime ne déplace plus aujourd'hui autant de monde qu'autrefois, mais la tradition demeure et un grand nombre de paroissiens, attachés à leur patrimoine religieux, se retrouvent toujours, chaque lundi de Pentecôte, avec un célébrant pour marquer le souvenir et leur attachement à Saint Trophime.

Texte et Photos d' Alain Bosmans - Le TAM-TAM DES BARONNIES
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