Le Tam-Tam : Alors que le paysage
électoral est maintenant dégagé et libre d'échéances
avant plusieurs années, quelles sont les perspectives qui s'ouvrent
aujourd'hui à la Communauté de Communes du Pays de Buis
les Baronnies ?
Michel Grégoire : Il est
vrai qu'il est plus facile de travailler lorsqu'il y a du temps devant
soi et que les prochaines échéances électorales
sont éloignées. Dans les cinq ans à venir, ce sera
donc l'occasion pour la Communauté de Communes et le canton,
puisque leurs dossiers sont bien souvent liés, d'une nouvelle
réflexion, d'un nouveau contrat qui devait permettre d'ouvrir
de nouvelles perspectives à la résolution des problématiques
qui nous sont posés. Cette nouvelle politique, nous souhaitons
la mettre en uvre autour de trois grands thèmes: L'environnement,
la jeunesse et la solidarité.
Pour ce qui est de l'environnement nous comptons bien sûr poursuivre
et renforcer le tri sélectif de la collecte des ordures ménagères.
Le projet de mise en place d'une nouvelle déchetterie est également
parmi nos toutes premières préoccupations, enfin l'élaboration
d'un gros projet d'assainissement dans toutes nos communes et l'entretien
des rives de nos rivières seront également poursuivis.
La politique vis à vis de la Jeunesse passera par la construction
tant attendu depuis 2 ans du Gymnase à Buis les Baronnies, mais
aussi dans la poursuite des différents Contrat "Enfance",
"Temps Libre" et "Contrat d'Animation Rurale" en
liaison avec la Mairie du Buis dont on connaît l'intérêt
quelle porte à ces questions. Sans oublier le renforcement de
l'intercommunalité autour des écoles qui aura permis notamment
de réaliser depuis 5 ans divers travaux dans les différentes
écoles du canton.
La solidarité sera engagée avec un renforcement de notre
politique sociale qui sera étendue plus systématiquement
sur le territoire afin de toucher de nouvelles populations, je pense
en particulier aux personnes âgées dépendantes.
La construction de logements sociaux sera également poursuivie
avec le lancement d'une 5ème OPAH afin de faire face à
la forte pression foncière.
Dans tous ces domaines notre action visera, dans la continuité,
à améliorer l'impacte et la répartition géographique
de nos projets afin de permettre à chacun d'en mieux profiter
tout en conservant l'excellente ambiance de travail qui anime l'équipe
des élus au sein des différents conseils et commission
de la Communauté.
Michel Grégoire
:Le Tam-Tam : Les dossiers de mise
en place de la nouvelle Déchetterie et du Gymnase ont fait l'objet
de plusieurs contestation et opposition. Peux-t-on faire le point de
ces deux projets ?
Michel Grégoire : En ce qui
concerne la Déchetterie, nous avons perdu beaucoup de temps à
chercher un terrain approprié. Une fois que nous l'avons eu,
nous avons été mal conseillés par l'administration.
Aujourd'hui il n'y a plus d'alternative! La situation actuelle est totalement
inacceptable! Notre responsabilité est engagée! Il nous
faut coûte que coûte créer cette déchetterie,
là où elle est prévue d'être mise en place,
sur la route de Cost. Une nouvelle procédure est en cours, elle
visera à se mettre en conformité ave le PLU du Buis et
à engager une procédure d'utilité publique afin
de procéder le plus rapidement possible à la réalisation
de ce projet pour lequel je le répète, il n'y a pas d'alternative.
Pour le Gymnase, je ne souhaite pas polémiquer avec quiconque.
Je maintiens que le site envisagé du quartier de La Glacière
est le seul qui soit propice à la réalisation de cet équipement
scolaire et sportif. Le permis de construire a été finalement
obtenu début octobre. Il reste à obtenir la Déclaration
d'Utilité Publique (DUP) avant d'entrer, enfin, dans la phase
de construction proprement dite. Je note simplement que les crédits
pour la réalisation de ce projet sont disponibles depuis plus
de deux ans et il est tout de même regrettable que sa réalisation
en ait été ainsi retardée par un ensemble de vaines
procédures.
Le Tam-Tam : Vous avez été
député de la circonscription pendant cinq ans, le résultat
des dernières élections ayant été ce qu'il
a été, comment vit-on, à titre personnel, une telle
expérience.
Michel Grégoire : Je voudrais
tout d'abord dire que j'ai été très touché
par le score que j'ai obtenu dans le canton du Buis et des différentes
marques de sympathie qui se sont manifestées en cette occasion.
La confiance intacte des habitants des Baronnies dont ils témoignent
m'a beaucoup aidé à surmonter cette déconvenue.
Ceci étant, j'ai toujours revendiqué l'idée que
la politique n'était pas un métier mais un engagement
et que, à ce titre, il est prévu, normal et c'est le jeu
démocratique, que l'on puisse perdre un jour une élection.
Alors aujourd'hui, même si l'échec est une épreuve
qui change beaucoup de chose dans mon rythme de vie, je continue à
me passionner pour l'action locale et je garde la même détermination
pour continuer le combat que j'ai toujours mené.
Le Tam-Tam : Pouvons-nous revenir
sur les raisons qui ont motivé un abandon de la procédure
suivie, pour le dossier déchetterie, et sur le retard qu’il
implique.
Michel Grégoire : Rappelons
tout d’abord la difficulté qu’il y a à trouver
sur notre canton un emplacement pour édifier cette déchetterie.
Celui-ci doit se trouver forcément en aval de Buis-les-Baronnies,
étant donné les contraintes de géographie physique
sur les activités de circulation et de transport. Le site doit
être plat, donc forcément en fond de vallée, et
à proximité de Buis-les-Baronnies, pour la commodité
de tous les habitants du canton. Dans le Plan Local d’Urbanisme
du Buis (PLU), il n’existait pas de zone destinée à
recevoir une déchetterie, parce qu’il y a dix ans et plus,
ce type d’aménagement n’était pas à
l’ordre du jour. C’est un problème qui se pose partout.
Finalement, il a fallu pas moins de trois ou quatre ans de recherche
pour trouver ce terrain, qu’a acquis la communauté de communes.
Situé en zone non constructible, il était nécessaire
d’apporter une modification au PLU. Une enquête d’utilité
publique portant sur l’aménagement de la voirie devait
permettre le classement de la parcelle en zone constructible : c’était
la procédure conseillée par les services de l’Etat.
Ce sont ces mêmes services qui nous ont conseillé de faire
porter cette enquête publique par la communauté de communes.
Il s’avère, plus d’un an après le lancement
de la procédure, que c’était à la commune
de porter l’enquête d’utilité publique. C’est
ce que nous a annoncé Bernard Breyton, Sous-Préfet de
Nyons, lors de sa visite à Buis-les-Baronnies le jeudi 26 septembre.
La procédure doit donc être reprise à zéro,
nous dit-on, alors que les échéances approchent. Les subventions
ADEME, qui s’élèvent à 50%, seront perdues
si le projet n’est pas engagé avant le 30 juin 2003. Sur
ce dossier, et malgré le temps passé à trouver
un site d’emplacement, nous avions de l’avance. Nous nous
retrouvons maintenant dans l’urgence.
L'emplacement du futur Gymnase ne fait pas l'unanimité
Le Tam-Tam : Qu’en est-il
de la solution préconisée par Bernard Breyton pour relancer
la procédure ?
Michel Grégoire : L’Etat
nous conseille maintenant de lier au dossier déchetterie celui
de la station d’épuration de Buis-les-Baronnies. Les deux
infrastructures seraient placées côte à côte
sur le même site. Le terrain actuel étant dans ce cas trop
étroit, une extension par le biais d’une expropriation
serait nécessaire, permettant l’engagement d’une
enquête d’utilité publique, cette fois portée
par la commune, et aboutissant finalement à la modification du
PLU souhaitée. Nous refusons cette solution. Nous ne pouvons
pas nous engager dans cette voie. Il n’est pas possible de décider
la construction d’une structure d’aménagement aussi
importante qu’une station d’épuration sans prendre
le temps de la réflexion. Le schéma d’assainissement,
seule étude pour l’heure réalisée, ne précise
ni le site d’implantation ni le mode de traitement du futur système
d’assainissement. Cette réflexion appartient au conseil
municipal de Buis-les-Baronnies.
Le Tam-Tam : Pourquoi décréter
un état d’urgence sanitaire ?
Michel Grégoire : Dans le
même temps, la communauté de communes reçoit des
lettres recommandées des services de l’Etat, Ddass et Ddaf.
Les services de l’eau nous mettent en demeure que soit respectée
la qualité de l’eau de la rivière, la Ddass menace
de fermer le site actuel et temporaire de gestion des déchets,
sur la rive droite de l’Ouvèze, en raison de sa non-conformité
aux normes réglementaires et environnementales. La décharge
à végétaux, située sur la rive gauche de
l’Ouvèze, était devenue un dépotoir sauvage,
et offrait juste à côté de la rivière un
vilain tableau. Il a fallu engager des équipes pour trier les
déchets et les emporter. J’ajoute que l’accès
au site est en cours d’être réglementé. Compte
tenu de la gravité de la situation écologique, tant sanitaire
que touchant à la rivière et à la qualité
de son eau, j’ai demandé au préfet de mettre en
œuvre une procédure d’urgence pour catastrophe écologique.
La déchetterie doit être construite rapidement, sous peine
que la situation ne se dégrade, avec menace de multiplication
de décharges sauvages. J’attends maintenant la réponse
du préfet.
Le permis de construire du futur Gymnase est finalement
obtenu
Le Tam-Tam : Que répondez-vous
à la possibilité de séparer déchetterie
et quai de transfert ?
Michel Grégoire : La déchetterie
serait aménagée en lieu et place de l’ancien site,
le quai de transfert serait placé sur la voie d’évacuation
des containers, à Mollans peut-être ? Je pense que nous
devons respecter une démarche globale. Deux sites, ce serait
multiplier les coûts, et doubler les astreintes de surveillance.
Certaines contraintes techniques l’empêchent également.
De plus, et définitivement, la Ddass nous a informé qu’elle
exclue toute utilisation future du site, c’est-à-dire de
la décharge actuelle, pour une activité de déchetterie
et de traitement des déchets. Le site sera réhabilité.
Le Tam-Tam : Qu’en est-il
du coût et du dimensionnement du projet ?
Michel Grégoire :La plate-forme
a été conçue pour une population d’environ
15000 habitants. Bien-sûr, la démographie du canton ne
dépasse pas les 6000 habitants, mais nous sommes dans l’obligation
de respecter une contrainte : l’essor démographique en
période touristique.
Il s’agit d’un projet cohérent, répondant
à une exigence de qualité élevée. Sans développer,
ce qui nous entraînerait trop loin, évoquons le quai de
transfert couvert, le compactage des déchets, le nombre important
de catégories triées (12)… Le coût de 3.5
millions de francs concerne l’ensemble de l’aménagement.
Il a été fourni par le bureau d’études, et
il ne sera pas dépassé.
Le Tam-Tam : Qu’en est-il
de la possibilité de recycler sur place le maximum de déchets,
sans qu’ils soient emportés ailleurs ?
Michel Grégoire : Les solutions
existent pour les déchets verts et les déchets fermentissibles.
Le projet prévoit que les premier soient traités par compostage.
A priori, la revente aux particuliers paraît illusoire, le don
sera donc pratiqué. Les déchets fermentissibles correspondent
à la partie organique de la poubelle. Dès que le tri sélectif
sera affiné, il sera possible de les traiter par compostage,
solution écologique et économique intéressante.
Pour tous les autres déchets, le recyclage sur place n’est
pas envisageable. Prenons le cas des huiles de vidange, réutilisables
sous forme de combustible : le volume collecté sur notre canton
serait insuffisant.
Le Tam-Tam : Le danger d’inondation
de la plate-forme ?
Michel Grégoire : Le site
n’est pas classé en zone inondable au regard des documents
en vigueur. En 1992, l’eau ne l’avait pas recouvert. Il
se trouve également à une altitude plus élevée
que celle de la zone d’activités de Buis-les-Baronnies.
Le Tam-Tam : En conclusion ?
Michel Grégoire : Il nous
faut résoudre ces problèmes, qui concernent aussi bien
la situation sanitaire sur le canton que la sauvegarde d’un cadre
de vie de qualité. La déclaration d’état
d’urgence sanitaire pour catastrophe écologique est motivée.
Le fonctionnement de la plate-forme de gestion des déchets sera
le garant d’une pratique écologique saine. Sa construction
ne doit pas prendre de retard. Les dépôts sauvages seront
éradiqués, le tri sélectif et le recyclage des
déchets seront développés.
Propos recueillis par Alain BOSMANS
et Bruno VILLAR
Photos d' Alain Bosmans
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