Gérard Jean

Un facteur de bon sens

(Article du Dauphiné Libéré du 25 février 2000)

Fils d'agriculteurs des Baronnies devenu préposé à La Poste, Gérard Jean dispense aujourd'hui au conseil municipal la sagesse et le bon sens accumulés durant une existence vouée à la distribution du courrier et à la culture du tilleul.

Portrait d'un adjoint confident

Gérard Jean est né en 1943 à Vers sur Méouges d'une très vieille famille d'agriculteurs baroniards installée à La Roche sur le Buis depuis des siècles. En allant à l'école communale des Sias puis à l'école agricole du Buis jusqu'au CAP avant de partir faire son service militaire en Algérie, Gérard Jean aura eu l'enfance et la jeunesse de tant de fils d'agriculteurs au lendemain de la guerre. Et comme pour tant d'autres, l'exploitation agricole de ses parents ne permettant déjà plus à cette époque de faire vivre les deux fils de la famille, il fallut bien aller voir ailleurs à s'employer.

La rencontre avec celle qui deviendra son épouse, Paulette Clément, sera décisive dans le choix de la carrière de Gérard Jean. Il faut dire en effet et tout le monde s'en souvient, que son beau-père, Paul Clément était facteur au Buis et le restera toute sa vie professionnelle. Alors, en réussissant le concours d'entrée pour devenir préposé des postes et en se mariant avec Paulette, Gérard embrassait non seulement la fille mais aussi la profession du beau-père ! Il rentrait au PTT en 1965 pour n'en sortir que 43 ans plus tard… Entre temps Paulette lui aura donné 3 filles qui elles-mêmes lui donneront 6 petits enfants, tous résidants dans les environs proches.

Envoyé tout d'abord à la Recette Principale de Lyon comme télégraphiste, Gérard Jean deviendra rapidement préposé facteur et sera successivement affecté à Vénissieux jusqu'en 68, à Valréas jusqu'en 72 et enfin il est nommé à Buis les Baronnies en charge de la tournée N°4 qui par chance inclus la maison de ses parents. Et pendant 26 ans tous les habitants de La Nible, Malgras, Rieuchaud, de l'avenue F. Leyraud, ceux de La Roche, des Sias et jusqu'au Poët en Percip connurent par cœur la voiture jaune, la haute stature et la casquette du facteur qui s'arrêtait chaque jour avec le sourire pour déposer chez chacun, lettres, paquets et bonne humeur… " J'aurai beaucoup aimé ce métier qui était fait pour moi ", avoue-t-il avec simplicité. " En particulier à cause des rencontres et des contacts humains très fréquents et diversifiés qu'il m'offrait ".

Un métier qui ne lui fera néanmoins jamais oublier ses origines terriennes et cette passion qu'il mettra toute sa vie et encore maintenant à s'occuper de ses chers arbres, abricotiers, cerisiers, oliviers et surtout tilleuls dont il reste l'un des plus ardents défenseurs de la production locale. Elu une première fois en 1989 sur la liste de Raymond Argenson, conseiller municipal pendant 6 ans, il est réélu en 95 avec Jean Pierre Buix dont il devient l'adjoint plus particulièrement chargé des nombreuses délégations à des structures extérieures au conseil : Le SIPROVO, l'Association du Canal du Moulin, le SAB, la Communauté de Communes.

Un élu qui se sera longtemps bagarré pour défendre les intérêts de la commune lors de l'élaboration du schéma d'aménagement de l'Ouvèze après les inondations de 92. Un élu qui s'occupe depuis 12 ans avec des moyens bien réduits et bien du souci à faire respecter l'hygiène et la propreté du canal du Moulin qui sert à l'irrigation de bien des jardins. Mais surtout Gérard Jean aura joué en particulier ces dernières années, un rôle essentiel de conseiller et de confident auprès du maire.

Jean Pierre Buix ne cache en effet pas que c'est auprès de Gérard Jean (et de Gilberte Brémond) que, dans les moments difficiles et devant des choix délicats, il trouve le calme, le bon sens et la sagesse nécessaire à ses responsabilités. " Gérard Jean est bien ce facteur de bon sens qui nous est si utile au sein du conseil… "

Alain Bosmans