Hopital: Silence, ça bouge!
 

(article du Dauphiné Libéré du 26 juin 1999)
 


Le directeur de l’Hôpital Thierry Arry, le docteur Michel Hugues et le maire Jean Pierre Buix accompagnés de deux accortes cuisinères lors de la visite des nouvelles cuisines de l'hopital.

Travaux de rénovation, mise en place d’équipements nickels et projets pilotes en gérontologie, l’Hôpital local du Buis est en train de devenir l’un des centres de santé les plus modernes de la région.
 

        Faisant face au Rocher du Saint Julien et s’étageant le long du ravin verdoyant du Jonchier, les bâtiments de l’Hôpital local de Buis les Baronnies semblent dormir d’un paisible sommeil au beau milieu d’un jardin ombragé et fleuri. Evitons de nous fier aux apparences et poussons les portes de cet établissement public de santé qui, s’étendant sur 3 bâtiments, comprenant 144 lits et employant entre 125 et 140 personnes, ressemble à une ruche qui ne cesse depuis 5 ans d’améliorer et d’étendre la qualité de ses services en multipliant innovations et travaux de rénovation.

        La particularité forte d’un hôpital local (comme celui de Buis), et à la différence d’un centre hospitalier (comme celui d’Orange dont l’hôpital de Buis dépend par convention), est qu’à Buis n’y interviennent que des médecins de médecine libérale. Fort de cette singularité, l’hôpital du Buis offre toute une palette de services médicaux et hospitaliers à la population de toute une région dont les frontières dépassent largement celle du canton et même celles du département. Cela va de la borne d’urgence pour les premiers soins et diagnostiques (122 interventions en 98) jusqu’à la maison de retraite de 67 lits pour personnes âgées dont 48 en cure médicale. Sans oublier bien sûr les 6 lits de médecine pure pour assurer des soins de courte durée à des malades atteints d’une pathologie aiguë, les 19 lits de « soins de suite et de réadaptation » (destinés à des malades requérant des soins continus dans un but de réinsertion, un service précieux pour toute la région puisque 60% des malades bénéficiant de celui-ci sont en provenance du Vaucluse) et les 52 lits de « soins de longue durée » destinés à des personnes ayant perdu leur autonomie et dont l’état nécessite une surveillance médicale constante. A ces services de base il convient d’ajouter une salle de radiographie (600 clichés par an), la gestion sur le site de Séderon d’un foyer-logement de retraite de 10 pavillons, un service de portage de repas à domicile fonctionnant 5 jours sur 7, ainsi qu’un service de Soins à Domicile (SAD) qui, couvrant les deux cantons, fonctionne en collaboration avec les infirmières libérales.

        Il se trouve que pour faire face dans de meilleures conditions à ces différentes missions, la direction en liaison avec le Conseil d’Administration, la commune et les différentes collectivités locales concernées, ont entrepris depuis plusieurs années toute une série de travaux d’amélioration et de rénovation. En 1996 c’est la cuisine qui a été refaite à neuf et mise aux normes. Elle sert aujourd’hui quotidiennement, dans des conditions d’hygiène et de diététique optimales, les quelques 300 repas de l’hôpital en liaison chaude et les 25 à 30 repas livrés à domicile en liaison froide par une camionnette de l’hôpital. Parallèlement de 96 à 98, les deux premiers étages du bâtiment de soins de longue durée ont été rénovés, permettant désormais un accueil particulièrement agréable et fonctionnel des 52 patients concernés. Enfin depuis le début de l’année c’est la réfection des 25 chambres de « médecine de soins » et des « soins de suite » qui a été réalisée ainsi que la blanchisserie qui a été complètement refaite et repensée avec un équipement aseptique et une séparation de zone. Un investissement qui s’élève à lui seul à quelques 1,3 M.F. et qui donnera lieu le 8 juillet prochain à une inauguration officielle.

        Oui décidément, derrière la façade paisible de l’hôpital, les choses bougent et vont continuer de bouger si l’on en croit Thierry Arri, son directeur. « Notre objectif n’est pas d’augmenter à tout prix la capacité d’accueil de l’hôpital en terme de nombre de lits, mais bien plutôt d’en améliorer la qualité, le confort, et la sécurité. Ce que nous cherchons avant tout c’est l’humanisation des conditions de vie et de soins de nos pensionnaires. » Une démarche qui explique que la prochaine étape de travaux devrait porter sur la réfection du 3ème étage du bâtiment de soins de longue durée, tandis que le ravalement extérieur des bâtiments est envisagé.

        Une préoccupation qui rejoint celle du personnel médical dont le projet de « Réseau Gérontologique » est aujourd’hui bien avancé. Un projet pilote qui sera une des toutes premières expérimentations de ce concept en France et qui tient particulièrement à cœur au docteur Michel Hugues, président de la Commission Médicale de l’établissement (C.M.E.). « Le projet de constitution d’un Réseau Gérontologique à Buis vise à améliorer la prise en charge des personnes âgées dépendantes en favorisant au maximum leur maintien à domicile. Un bilan de santé, social, familial et d’environnement est d’abord établi à l’hôpital et au domicile de la personne âgée souhaitant entrer dans le réseau afin d’éviter l’hospitalisation. Ce bilan débouche alors sur un plan d’intervention dans lequel tous les intervenants médicaux et para-médicaux sont appelés à participer. Que ce soit le médecin traitant, les infirmières, les paramédicaux proprement dit (kinésithérapeute, podologue, orthophoniste, etc…), les intervenants sociaux, les pharmaciens, les aides ménagères, le service de livraison de repas à domicile, etc… ».

        Ce projet, tout comme les travaux de rénovation et d’équipement en cours, contribueront sans nul doute à conforter pour l’hôpital du Buis l’image d’un établissement de santé jouant un rôle essentiel dans la vie économique et sociale de toute la région.


       Alain Bosmans