Depuis La Roche, le Saint Julien et les Baronnies offre un panorama qui n’est pas sans rappeler le décor déchiré des îles volcaniques polynésiennes. A Mollans, la fontaine du Dauphin ouvre la porte des Baronnies

        Il s’agit d’une petite brochure que l’on trouve depuis une semaine à l’Office du tourisme de Buis les Baronnies. Son titre : « Promenades dans l’histoire des Baronnies » et son sous-titre : « Le canton de Buis les Baronnies » résume l’ensemble du propos : Décliner une courte présentation historique des 21 communes du canton pour répondre à une demande grandissante de touristes et visiteurs qui, refusant de bronzer idiot, sont nombreux à souhaiter en savoir plus sur ces villages qu’ils traversent ou qui les hébergent. Un fascicule aux ambitions modestes donc, qui ne souhaite pas définitivement faire œuvre de références historiques, mais plutôt contribuer au développement d’un tourisme de qualité soucieux de connaître un patrimoine patiemment conservé.

        L’Office du Tourisme en a conçu l’idée, la Communauté de Communes l’a soutenue et la réalisation en fut confiée à une équipe constituée de Georges Mochot, Guy Bontempelli, Jacques Brémond et Laurent Gallet autour de Pierre Varlet, l’ancien archiviste agréé du Buis, qui vient de prendre sa retraite et dont la contribution aux recherches historiques dans la région est inestimable.

        « Le passé des Baronnies colore le présent » prévient l’avant-propos, et de fait, le classement des communes par ordre alphabétique nous convie, de Beauvoisin à Vercoiran, à une passionnante promenade en tête à tête avec 21 sites « que seuls, jusqu’ici, les phénomènes géologiques du domaine Vocontien ont maltraités, les embellissant encore ». Chemin faisant et incidemment on y apprendra que c’est dans le petit cimetière de Bellecombe-Tarendol, à 715 mètres d’altitude que repose la sépulture du romancier René Barjavel. Ou bien qu’une confrérie de Saint-Eloi entretenait au Poët-en-Percip et au 17ème siécle le culte de Dulie (culte des anges et des saints) ou encore que c’est à Propiac dans le courant du 18ème, qu’un médecin magnétiseur, Jean François Nicolas, fonda la secte des « Illuminés du Midi ».

        Après la visite obligatoire du Buis et de Mollans, les deux agglomérations les plus importantes et les plus riches en monuments, la brochure donnera le goût d’aller découvrir à l’écart des grands circuits de migration estivale, des monuments cachés, des sites intrigants. Comme celui de Rochebrune, à mi-parcours de la descente du col d’Ey vers Sainte-Jalle, avec son ensemble château, église et tour, classé à l’inventaire des Monuments Historiques depuis 1947. Ou bien celui de La Roche sur le Buis surplombant un étonnant panorama (qui n’est pas sans évoquer le décor déchiré des îles volcaniques polynésiennes) avec son petit cimetière jouxtant l’ancienne chapelle des pénitents transformée en charmant petit musée des Arts et Traditions populaires. Ou encore les paisibles rues piétonnes du village médiéval de Ste Euphémie sur Ouvèze trop souvent délaissée par les touristes pressés et mécanisés.

        Illustré avec goût de documents photographiques en provenance du riche fond de la photothèque des Baronnies et de celui de Laurent Gallet, photographe au Buis, ce petit guide se révélera vite indispensable à tous les promeneurs dans les Baronnies. Il est désormais en vente (40 francs) à l’Office du Tourisme de Buis.

         Alain Bosmans