Nouvelle revue pour les "Terres Voconces" entre Diois et Baronnies
 
(Article du Dauphiné Libéré du 28 septembre 1999)
 
  
  Le maire de La Motte Chalencon, Roger Besson accueille les personnalités - Les représentants des sociétés savantes - Jean François Colonat a fait l’historique du Garde Notes Baronniard
 
De nombreuses personnalités sont venues parrainer à La Motte Chalencon le lancement de la nouvelle revue du « Garde-Notes Baronniard », fruit de l’amitié discrète et studieuse entre quatre sociétés savantes des Baronnies.

        Ils avaient tous tenus à être là, vendredi dernier en fin d’après midi dans la salle polyvalente de La Motte Chalencon où les accueillait Roger Besson, maire de la commune. Le député Michel Grégoire, le sénateur Jean Besson, Hervé Mariton conseiller régional, de nombreux maires et élus des communes environnantes ainsi que les représentants des quatre associations culturelles des Baronnies constituant le « Garde-notes Baronniard ».

        Rappelons que sous ce libelle intriguant (Le « Garde-Note » était sous l’ancien régime celui qui, à l’instar du notaire était chargé de conserver des documents écrits) se sont réunis courant 1992 une douzaine d’érudits appartenant à quatre associations culturelles des Baronnies : Le Club Sportif et Culturel Mottois de La Motte-Chalencon, Le Luminaïre de Lachau, la Société d’Etudes Nyonsaises de Nyons et Arcades 91 de Buis les Baronnies. Le premier objectif de cette bande de copains passionnés d’histoires et amoureux de la région fut d’entreprendre une bibliographie générale des Baronnies. Travail austère mais essentiel qui devait déboucher sur un inventaire de plus de 3000 références bibliographiques. Unis par ce que Jean François Colonat devait plaisamment décrire comme « une amitié discrète et studieuse, loin des convivialités primaires… », le Garde-Notes organisait durant ces 7 dernières années diverses rencontres thématiques débouchant sur la publication de plusieurs travaux originaux. Restait la création d’une revue : C’est aujourd’hui chose faite avec les « Terres Voconces », sous titré « Diois–Baronnies ».

        La revue a pour objectif de faire connaître, et par conséquent parfois de sauver, un patrimoine local dont la richesse et la variété sont trop souvent méconnus. Le cadre géographique retenu peut porter sinon à polémique du moins à quelques interrogations. Jean Claude Daumas eut à cœur de le justifier en soulignant l’unité naturelle identitaire de ce pays de « moyennes montagnes ». Il s’agit d’une publication luxueuse de 135 pages agrémentées de nombreux documents photographiques, dessins, cartes et tableaux. Le premier numéro de la revue, sous le titre « Entre Ventoux et Vercors » propose 10 articles et études portant sur tous les aspects de ces terres « Voconces » ainsi nommée en souvenir du peuple gaulois qui vivait autrefois là dans ces montagnes sèches. Sont successivement abordés, le cadre géographique avec une étude de Jean Claude Daumas, l’histoire avec l’article de Henri Desaye se rapportant au territoire des Voconces et ses subdivisions au 1er et 2ème siècles, la démographie avec une étude de l’évolution de la population depuis 2 siècles (Jean Claude Daumas), la géologie des marnes (Robert Laudet), la langue et la toponymie du Diois (Louis Froment), la réintroduction du vautour fauve dans les Baronnies (Christian Tessier), une étude sur Pommerol haut lieu des Baronnies (Jean Claude Daumas), une autre sur les tours de Quint (Jean Claude Daumas, Jean-Noël Couriol et Robert Laudet), un article sur l’abbé Lucien Van Damme (1901-1989) de Jean Claude Daumas et Pierre Varlet ainsi qu’une revue bibliographique de Jean Laget présentant et commentant des ouvrages récents sur les deux territoires concernés.

        Tour à tour, Hervé Mariton, Jean Besson et Michel Grégoire auront souligné l’intérêt d’un tel travail qui allie la rigueur scientifique des recherches avec l’ambition d’intéresser un vaste public. La dimension à la fois moderne et actuelle de la démarche du Garde-Note Baronniard a été soulignée par tous. Moderne par l’utilisation récurrente des nouvelles technologies par les quatre associations qui ont été informatisées grâce au financement du S.A.B. Actuelle par la réflexion qu’elle contribue à enrichir sur « les hommes et les territoires » (est-ce que ce sont les hommes qui font les territoires ou l’inverse) à l’heure ou la création de « parcs » ou de « pays » est un sujet brûlant d’actualité dans le sud de la Drôme.

        Un travail décidément bien passionnant, réalisé par des passionnés et qui doit rapidement se trouver dans toutes les bonnes bibliothèques de ceux qui s’intéressent de prés ou de loin à cette région. La revue « Terres Voconces » est dés à présent en vente en librairie mais on peut également la commander auprès de Robert Laudet au prix de 70 F (tel 04 75 27 22 36 ou 04 66 26 16 11).

       Alain Bosmans