Jean Pierre Espieu: Entre école et travaux
 
(Article du Dauphiné Libéré du 3 novembre 1999)
 
Jean Pierre Espieu, un élu enseignant, à la fois bâtisseur et pédagogue.
 
 
Est-il plus bâtisseur que pédagogue… ? L’adjoint au maire de Buis, également directeur de l’école primaire du chef lieu de canton, se préoccupe peu de la réponse à cette question. A n’en pas douter c’est sans état d’âme que Jean Pierre Espieu assume ce double penchant qui l’attire depuis toujours à la fois vers les travaux publics et l’enseignement. « J’aime bien avoir les pieds sur terre, bricoler, réaliser des choses de mes propres mains, concrétiser des projets. Mais dans le même temps, je n’oublie pas qu’il n’est pas de plus belle vocation que celle de celui qui transmet le savoir ».
 

        Jolie formule qui résume assez bien le parcours de ce Buxois de souche né voilà déjà une cinquantaine d’années à la maternité du Buis (il y en avait une à l’époque) d’une famille de commerçants de la localité. Ses premiers fonds de culotte seront usés au cours complémentaire du Buis jusqu’à la 3ème, avant de rejoindre l’Ecole Normale de Valence qui était alors la filière naturelle pour devenir instituteur. C’est à cette époque et à l’Ecole Normale de Valence qu’il nouera des liens d’une solidité que les ans n’ont jamais usés. Avec bien sûr celle qui deviendra son épouse, Marie Claude, et qui lui donnera deux enfants aujourd’hui âgés de 31 et 24 ans. Mais aussi avec des copains devenus enseignants eux aussi, comme Jean Pierre Buix, le maire de Buis, dont il deviendra 30 ans plus tard l’adjoint à la mairie et le collègue à l’école. Avec d’autres enfin que le destin devait disperser et qui se sont retrouvés l’été dernier à l’occasion d’un fameux festival de jazz à Buis après 30 ans d’absence…

        Mais avant de devenir au Buis l’élu et le notable que l’on connaît, Jean Pierre Espieu a lui aussi pas mal bourlingué. Après Valence, on le retrouve à l’Université d’Aix poursuivant des études d’Anglais jusqu’en 1969 lorsqu’il exécute pendant 14 mois son service militaire sur la base de St Christol du Plateau d’Albion. Puis il entre dans l’Education Nationale comme instituteur à Orange. Il y restera 10 ans, jusqu’en 1979 quand, souhaitant revenir au pays, il est affecté 2 années durant à la classe unique de l’école de La Roche sur le Buis. A cette époque celle-ci se trouvait déjà à Buis du fait des risques d’éboulements de la falaise. Alors du Buis au Buis, c’est en 1981 que Jean Pierre Espieu demande et obtient la direction de l’école du chef lieu de canton où il continue depuis à partager son temps entre les tâches d’un directeur et celles d’un enseignant en classe de CM2.

        Elu conseiller municipal et adjoint au maire en 1989 sous le mandat de Raymond Argenson, c’est tout naturellement qu’il prend en charge les questions scolaires et le suivi des travaux communaux. Réélu en 95, interlocuteur privilégié d’un service technique municipal qui compte, avec Paul Cathelina à sa tête, quelques 13 agents et une bonne dizaine de véhicules, Jean Pierre Espieu aura été dix années durant à la mairie l’infatigable coordonnateur de la commission « Travaux, voirie et bâtiments ». Et bien qu’il se défende de toute paternité et revendique un travail d’équipe, on se doit de mentionner que c’est sous sa présidence de commission qu’auront été accompli de nombreux petits et grands travaux. Citons entre autres, le « J’ Sports » des Tuves, la bibliothèque des Ursulines, la restauration des fontaines, de la piscine et le « contrat d’aménagement urbain » qui aura permis la rénovation du centre ville actuellement en cours de finition. Pour l’avenir de grands projets concentrent toute l’attention de l’élu : Il s’agit bien sûr de l’aménagement de la nouvelle « Maison des Plantes aromatiques et médicinales », dossier suivi en amont par Gilberte Brémond, mais aussi du projet du futur stade dans la zone de La Palun, de la construction prochaine d’un gymnase et d’une salle des fêtes à Buis.

        Pour autant, l’adjoint au maire n’oublie pas qu’il est aussi instituteur et directeur d’école, vice-président du SIVOS et vice-président de la commission scolaire de la Communauté de Communes. Ce qui lui vaut d’être à la tête d’une institution qui regroupe 200 enfants et une vingtaine d’enseignants, intervenants, personnels de service. Ce qui lui vaut aussi d’avoir coordonné et suivi depuis 10 ans l’ensemble des différents travaux réalisés à l’école du Buis pour l’agrandir et y améliorer les conditions d’accueil et d’enseignement.

        A 52 ans, celui qui fut président de la Baronnienne de football, responsable du club de tennis (à une époque où ce sport était en vogue au Buis) et responsable de l’association de chasse buxoise, avoue n’avoir plus guère de temps pour faire du sport quel qu’il soit. Il est vrai qu’entre le souci de la direction d’une école et le suivi des travaux d’une commune de 2400 âmes il y a de quoi remplir en cette fin de millénaire la vie d’un homme à la double vocation.

         Alain Bosmans