Chaud, chaud, le Corso...
 

(article du Dauphiné Libéré du 5 avril 1999)
 

   
Soleil, musique, couleurs, danses et fantaisie, le président du Comité des Fêtes Marcel Augier a encore gagné son pari.


Chaleur estivale, ambiance familiale, défilé pittoresque de chars colorés, le Corso de la « Petite Nice » n’avais probablement jamais été vu par autant de monde.

        Il est à peine 14 heures et il est difficile de se garer aux abords de Nyons en ce dimanche après midi. Les parkings sont pleins à craquer, les terrasses de café ne désemplissent pas et la foule nombreuse se presse déjà derrière les palissades métalliques qui de chaque coté de la rue protège le parcours du corso. Un bon kilomètre de circuit fermé qu’emprunteront trois fois de suite les chars et fanfares, de la Poste à la Poste en passant par la place de la Libération, l’avenue Paul Laurens et la place de la République. Combien sont-ils au juste ? Les organisateurs annonçaient 20 000 visiteurs extérieurs et il y a fort à parier que pour une fois leurs prévisions auront été dépassées par la réalité. Il est vrai que Dame Météo a bien fait les choses : Température estivale, soleil éclatant et ciel bleu Provence, on ne pouvait rêver mieux pour fêter la fin de l’hiver et le retour joyeux du printemps.

        On a déjà tout dit sur la mobilisation de la population Nyonsaise autour de son Corso. Faut-il rappeler les quelques 500 000 fleurs en papiers qui sont fabriqués par tous dans les maisons. La dizaine de volontaires qui y travaillent toute l’année, la vingtaine d’autres qui se mobilisent pendant les trois derniers mois, la centaine de jeunes qui y participent en animant le corso lui-même, la municipalité, les associations et les commerçants... Le tout généreusement et bénévolement bien entendu. Il est donc bien vrai que le Corso constitue une fête populaire et familiale que l’on célèbre à Nyons depuis un siècle (même si les archivistes et historiens n’en sont pas tout à fait d’accord, on en célébrera le centenaire l’année prochaine !) et qui reste la plus importante manifestation de ce genre de la région Rhône Alpes (ce que l’on rappelle ici non sans fierté !).

        Cette année 12 chars et 6 troupes musicales participent au défilé. Devant la tribune principale de la place de la Libération, le président du Comité des Fêtes, Marcel Augier, continue à s’agiter pour régler les derniers détails. Il est tout sourire : Ca roule. A ses cotés l’infatigable Patrick Moscovitz s’époumone dans une animation sono du genre « Good Morning Nyons… ! » pour le plus grand bonheur de tous. La fidèle fanfare de Pierrelatte « L'écho du Roc » ouvre le défilé, suivie par quelques lutins agiles montés sur rollers. Le premier char « La planète Bleue » représente une immense mappemonde entourée d’enfants de tous les pays du monde. Le thème cette année se rapporte « aux Voyages et à la fantaisie », mais on y retrouve aussi « le rêve et l’enfant ». Aussi c’est sans surprises que l’on verra apparaître un temple grec antique entouré de charmantes déesses, une gondole et une très jolie évocation du carnaval de Venise, des oiseaux exotiques juchés sur des cocotiers et d’autres originaire de toute l’Europe, tous aussi magnifiques les uns que les autres. La B.D. et les légendes enfantines étaient également très présentes avec une immense Bécassine de plus de 8 mètres de haut, les quatre Daltons en costumes de bagnard, un superbe char sur la légende du roi Lion et un autre véhiculant l’Oncle Picsou juché sur des coffres d’Euro et entouré de neveux arroseurs de confettis. Enfin clôturant le défilé, un traîneau tiré par deux rennes dans lequel sont assises trois majestés : Charlène, Isabelle et Anaïs, la reine du Corso et ses demoiselles d’honneur.

        Entourant les chars qui se suivent deux par deux, les groupes musicaux se succèdent eux aussi : « Pena Los Musicos » est un ensemble de musiciens professionnels en provenance du Gard, ils balanceront pendant toute l’après midi une musique sud américaine très jazzy qui comblèrent les amateurs de Salsa. Plus classiques les « Ni vus ni connus » que l’on connaît bien dans toute la région étaient accompagnés de Cathy, la reine de l’année dernière. « La Banda Lous Bringaires », venant du Tarn en tenues ibériques, et le « Jazz Band et ses Cariocas » avec ses ravissantes danseuses sud américaines en provenance de Manosque animèrent avec joie et entrain un cortège qui n’engendra jamais la monotonie… La présence du groupe régional des Baronnies « Esca Postrophe » fut également très remarquée et applaudie.

        Aujourd’hui lundi de Paques, Nyons remet ca. Avec le même soleil à 14h30, les mêmes chars défileront sur le même parcours. D’autres groupes musicaux devront se produire : « L’avenir Montilien », « les Majorettes de l’O.M. et Pena Bleuets », « La Perolienne », « Pena et Samba Girls » et encore « Ni vus Ni connus » et « Esca Postrophe ». Que la fête continue…
 

                    Alain BOSMANS