Des souris et leurs ordinateurs ont été livrés aux établissements scolaires du premier degrés dans le sud du département où l’on n’a pas attendu les décisions ministérielles pour introduire les nouvelles technologies à l’école. Le plan d’informatisation des écoles Tricastin Baronnies est maintenant en place : Visite et pilotage depuis la sous-préfecture de Nyons.

    Mardi 28 octobre, devant le conseil économique et social, le ministre de l’Education National Claude Allègre a relancé le dossier de l’informatique à l’école en dévoilant les grandes lignes de son plan en faveur de l’introduction des nouvelles technologies qui bénéficierait d’un investissement de l’Etat de 4,5 milliards de francs étalé sur 3 ans. La même semaine, le sous préfet de Nyons Philippe François réunissait autour de lui les principaux partenaires de la mise en réseau informatique des écoles primaires publiques du territoire Tricastin-Baronnies dont la première phase d’installation du matériel vient de s’achever.

    Fermement soutenu par l’Education Nationale et cofinancé par les communes, le Conseil Général, le conseil Régional et la préfecture, ce plan ambitieux a permis l’équipement de toutes les classes de toutes les écoles du sud de la Drôme en matériel informatique multimédia complet , performant et parfaitement actuel. Au total 138 ordinateurs confié à 138 instituteurs sont installés dans 138 classes de 45 écoles avec plus de 3000 élèves de la maternelle au CM2. Le territoire concerné est celui du Contrat Global de Développement Tricastin - Baronnies soit les 113 communes des 7 cantons de Buis les Baronnies, Nyons, Remuzat, Sederon, Grignan, Pierrelatte et St Paul Trois Châteaux, regroupés autour du Syndicat d’Aménagement des Baronnies, du syndicat du Pays de Grignan et du Syndicat de St Paul Trois Château. En somme la totalité de ce que l’on appelle communément la « Drôme Provençale ».

    Un équipement qui a été reçu dans la plupart des écoles avec un mélange d’excitation, d’enthousiasme et d’inquiétude. Excitation et enthousiasme bien compréhensible pour ces directeurs d’école et enseignants qui reconnaissent la qualité et les performances du matériel fourni : Ordinateur de la dernière génération équipé d’un lecteur de Céderons, d’un scanner, d’une imprimante couleur et d’un modem capable de gérer numériquement la totalité des besoins de communication de l’école que ce soit par téléphone répondeur, par fax ou liaison Internet. Mais aussi inquiétude chez nombre d’entre eux devant un univers : celui de l’informatique, de la communication numérique et de l’enseignement assisté par ordinateur, en face duquel la majorité se sent peu familier et pour lequel ils reconnaissent avoir reçu une préparation insuffisante et une formation trop légère.

    Devant cette inquiétude, le comité de pilotage se veut rassurant : Michel Faure (maire de Nyons et Vice-président du conseil Régional de la Drôme) a tenu à préciser qu’il comptait beaucoup sur René Enguent (qui deux années durant a conçu et porté ce projet à son terme), pour assister les enseignants dans la prise en main de ce matériel (même si ses nouvelles fonctions d’inspecteur départemental de l’Education Nationale limitent sa disponibilité). Ce dernier ajoute qu’un jeune instituteur, Pascal Rougier, a été détaché pour l’assister dans cette mission ; mais il doit avouer que le poste n’a été créé cette année que pour un quart de temps (soit 2 après-midi par semaine !) ; ce qui semble bien dérisoire face aux besoins d’assistance ponctuelle et de formation continue des 138 enseignants concernés ! Reste la possibilité offerte aux écoles de recruter pour leurs compétences informatiques des « aides éducateurs » (dans le cadre actuel des « emplois jeunes ») qui viendraient épauler les enseignants dans ce domaine. Une solution que l’école de Buis les Baronnies n’a pas tardé à adopter puisque sur les 3 emplois jeunes qui entrent en fonction à la rentrée scolaire de ce mardi, l’un sera plus particulièrement chargé des questions informatiques.

    A la sous-préfecture de Nyons, on compte également sur le temps pour résoudre bien des difficultés. On admet qu’il faille un trimestre pour simplement mettre en place l’équipement et que les instituteurs en découvrent tranquillement les possibilités. Un temps qui sera mis à profit par quelques écoles pilotes (on parle en particulier des écoles des Granges Gontardes, Venterolle ou Buis les Baronnies dont les enseignants semblent mieux préparés à l’utilisation immédiate de cet équipement) pour explorer les nouvelles technologies et l’usage scolaire qu’on peut en faire. L’expérience de ces écoles devrait servir à tous après la mise en place du réseau qui les reliera dans le courant 98. Enfin René Enguent confirme que des journées de formation de l’Education Nationale sont prévues pour tous les instituteurs de la région dés le mois de mars 98. Il confirme également la mise en place à Nyons par l’antenne du CDDP (Centre Départemental de Documentation Pédagogique) d’une « Logithèque » de prêt qui sera doté au départ d’un fond de Céderons et logiciels pédagogiques pour une valeur de 66 000 frs H.T. à laquelle les instituteurs auront accès librement sans tarder.

    En annonçant le plan National de relance de l’ordinateur à l’école, le ministre Claude Allègre a clairement laissé entendre que les questions de connexions et de matériels -« Les tuyaux et la quincaillerie », selon sa formule - était à ses yeux secondaires. L’effort, ajoutait-il, devait essentiellement porté sur la formation des enseignants et sur le développement de logiciels et de serveurs réellement éducatifs. Dans le Tricastin-Baronnies, on voudrait simplement être certain, que ces belles résolutions seront immédiatement mise en pratique dans une région qui a eu le mérite de s’équiper avant les autres.

       Alain BOSMANS