Les « Beaux voisins » de « Desireless »
 
 Le Dauphiné Libéré » du 06/08/97
 
 
 

C’est au cœur des Baronnies, dans une ancienne ferme adossée à un site remarquable, face au Ventoux, que la chanteuse « DESIRELESS », a décidé de s’installer et de déposer son sac de « Voyage », au sein d’une population chaleureuse et accueillante.
 

    Situé à 600 m d’altitude au dessus du Buis, le village en question s’appelle « Beauvoisin », en un seul mot. Son maire, Pierre Etienne pense que l’origine de ce nom se perd dans la nuit des temps. Mais à entendre Claudie Fritsch, alias « Desireless », parler avec enthousiasme et reconnaissance des siens, de ses voisins, de ceux de Beauvoisin, on se prend à songer que la toponymie ici a bien fait les choses.

    « Desireless » : Tout le monde se souvient du nom de cette chanteuse qui, dans les années 80, a virtuellement explosé au hit-parade des chansons du monde entier avec en particulier « Voyage, Voyage », un titre qui symbolisera alors la liberté et la joie de vivre pour toute une génération. Avec 3,5 millions de disques vendus, dont prés de la moitié à l’étranger, Désireless fait partie de cette minorité d’artistes Français dont le renon a franchi les frontières et dont le succès a créé l’événement dans toute l’Europe. A la suite de quel coup du hasard se retrouve-t-on à faire de la musique au cœur des Baronnies Drômoises lorsqu’on a vu son nom scintiller au firmament des étoiles de la chanson internationale... ?

    La réponse à cette question, de toute évidence se situe dans le registre du cœur. Une affaire d’amitié, de copains, que l’on suit, à qui l’on tient. Tout commence fin 94 lorsque les amis de Desireless, Thierry et Nini, en visite occasionnelle à Buis, tombent littéralement amoureux de la région et décide de plaquer l’environnement Parisien d’une existence de dessinateur industriel pour s’installer dans un corps de ferme du hameau de « la Bastie » à 700 m d’altitude sur les hauteurs de Beauvoisin. Il faut commencer par restaurer, aménager la maison qui est à l’abandon. La tâche est rude mais l’endroit isolé est admirablement situé avec un point de vue superbe sur le Mont Ventoux , le cirque de Propiac et les escarpements tourmentés de la Baume noir. Un lieu idéal pour recevoir les copains Parisiens. Et parmi ceux-ci, Boris et Nathalie, deux routiers-routards aux allures libérées et à l’esprit entreprenant, sont les plus assidus. Ils seront les premiers à franchir le pas et à quitter la région Parisienne pour, eux aussi, s’installer dans un logis rural d’abord à Plaisians, puis à Vercoiran. Claudie alias Désireless, et son compagnon François ont maintenant deux bonnes raisons de venir passer leurs week-end dans les Baronnies. Deux points de chute pour oublier le rythme frénétique de la vie d’une star.

    C’est alors que l’idée fait son chemin. Pourquoi rester à Paris... ? A l’heure du téléphone portable, du fax et de la communication sur Internet, est-il vraiment nécessaire de vivre à coté des trépidations de la ville pour continuer à faire de la musique... ? La question se pose avec d’autant plus d’insistance que Claudie et François ont maintenant une fille, Lili, qu’ils souhaitent prendre le temps d’élever à leur convenance, au soleil de préférence. Et puis le charme du pays Baronniard a fait son office de séduction... ! Ravageur ! A la fin 95 la décision est prise et le lieu sera trouvé dans le hameau des Jonchiers, avec l’achat d’une ferme adossé à la colline sur la route qui monte vers le plein ciel de Beauvoisin. Une vaste demeure non habité depuis 10 ans que François mettra plusieurs mois à restaurer avec l’aide des artisans de la région. Bientôt c’est la bande Parisienne tout entière qui se reconstitue autour de Désireless dans les Baronnies. Fredo et Solange se sont installés à Mollans, Marine est à Ste Euphémie, Jérome est à Pierrelongue et Domingo à Entrechaux. Et puis en haut, tout en haut près du ciel de « Labatie », il y a l’ami toto, le guitariste-écrivain qui noue des liens privilégiés avec les gens d’ici.

    Les autres, ceux qui n’ont pas pu (ou pas encore voulu) quitter la capitale, font régulièrement le voyage depuis Paris pour passer de longs séjours à Beauvoisin. C’est le cas du musicien-compositeur Eric Kramer ou Dominique Dubois, co-compositeur de « Voyage, voyage ». La maison est toujours largement ouverte aux copains, il y règne en permanence une ambiance de fête, de musique et d’enfants à laquelle bien souvent viennent se mêler sans façon les voisins des hameaux de « Beauvoisin ». Car l’intégration au sein de cette accueillante population rurale n’a posé aucun problème. « La chaleur et la qualité des liens que nous avons tout de suite entretenus avec les habitants de la commune nous a finalement convaincus de venir nous installer définitivement ici » avoue Claudie en toute simplicité. Il est vrais que les Baronnies ont toujours été, de tous temps, un lieu de passage, de brassage et de métissage. L’hospitalité y est ici un réflexe naturel. Un pays dans lequel Desireless se sent comme un poisson dans l’eau à l’ombre des tilleuls.

    En dehors du nouvel album qu’elle prépare au rythme des rencontres et des alliances musicales ou poétiques qui se nouent à la maison, Claudie est en train de monter une petite formation qui devrait se produire dans la région Rhône, Alpes, Provence dés la prochaine saison estivale.

    A Beauvoisin, c’est avec sympathie, intérêt et un brin de fierté que l’on vous parlera de ces nouveaux venus. Le village, composé de quatre hameaux répartis sur les 3 kilomètres d’une route en lacets qui ne mène nulle part, compte 80 habitants dont 35 retraités, 15 enfants et 10 demandeurs d’emplois. Içi il n’y a que les arbres qui font vivre les gens. Cerises, abricots, olives, tilleuls et vignes. Alors, vous pensez ! Une vedette de la chanson ! Une star international ! C’est du beau monde ! Pour sûr ! De bien Beaux Voisins !

        Alain BOSMANS

 
 
DESIRELESS remonte sur scène !
 
(article du Dauphiné Libéré du 10 août 1998)
 
  
 
 
La célèbre chanteuse de « Voyage, Voyage » a choisi le théâtre naturel du Pöet en Percip sur le toit des Baronnies pour renouer avec la scène en un concert unique le 14 août.
 

        Cela se passera en effet le vendredi 14 août à 21heures, aux limites de la Drôme et du Vaucluse, en plein air à quelques 1000 mètres d’altitude exactement (ne pas oublier de prendre avec soi une petite laine, les soirées y sont fraîches) dans le cadre admirable du théâtre naturel de Poët en Percip au-dessus de Buis les Baronnies où, déjà voilà deux ans, la reconstitution historique de l’épopée de Percipia avait été donnée. Un concert unique réunira Désireless, l’inoubliable interprète de « Voyage, voyage », « John », « Il dort »… et Domingo un guitariste chanteur originaire de Buenos Aires. On sait que c’est non loin de là, dans les Baronnies Drômoises que Désireless a, depuis quelques années, trouvé refuge, loin « des capitales et des idées fatales ». Domingo, qui aura passé ses vingt dernières années à jouer dans différents groupes de Rock et Bossa, tant en France qu’en Argentine, est lui aussi venu récemment s’installer à l’ombre du « Géant de la Provence ».

        Ensemble, ils feront partager leur goût immodéré pour une musique venant d’ici et d’ailleurs, mélangeant sans vergogne reprises et surprises, Rock et Bossa… Ils interpréteront aussi bien des chansons des Beatles que de Vénitius de Moraes, Caetano Veloso ou Annie Lennox et bien sûr les grands succès français de Désireless. En première partie François Meunier, Maryse Scherpereel, Fanny Muzy, Alphonsa et Philippe Marron et Anne-Laure Bruna entameront une soirée qui sera entièrement dédiée à la chanson de tous les horizons. (entrée 50 francs)

Alain BOSMANS

 
 
 
 
DESIRELESS sous les étoiles exactement...
 
(article du Dauphiné Libéré du 17 août 1998)
 
 
 
 
 
Dans le théâtre naturel de Poët en Percip à 1000 mètres d’altitude, Desireless est remontée sur scène pour un soir. En compagnie d’un fabuleux musicien, guitariste, chanteur, argentin et d’une pléiade de jeunes talents régionaux.

        Concert unique à plus d’un titre. Le cadre tout d’abord dans lequel il se déroulait : le théâtre naturel de Poët en Percip est situé à plus de 1000 mètres d’altitude à la sortie du village situé sur les hauteurs qui surplombent le Buis, et ses gradins qui font face au Ventoux ont été aménagés tout spécialement voilà 2 ans pour accueillir la reconstitution historique de l’épopée de Percipia. Il n’avait pas servi depuis. L’affiche ensuite qui réunissait à coté de chanteurs dont s’étaient pour la plupart les débuts prestigieux, un grand nom de la chanson Française Désireless qui elle, s’était éloignée volontairement des lumières des sun-lights pendant de longues années et qui remontait sur les planches pour la première fois ce soir là.

        La première partie donc voyait se succéder plusieurs artistes locaux à commencer par François Meunier que l’on ne présente pas à Buis. Propriétaire d’un commerce de télévision, spécialiste de la sonorisation dont il assurait d’ailleurs l’agencement du concert de ce soir, François revenait à ses première amours en interprétant de façon très carrée quelques-unes unes de ses compositions de Blues-Rock à l’humour grinçant. Suivait une Buxoise d’adoption, Maryse Scherpereel, qui malgré un trac fou, parvint à démontrer l’étendue de son talent (qui n’est pas mince) avec plusieurs chansons de sa composition (les arrangements sont de Marc Bontempelli) dans le registre de la plus pure chanson dramatique Française. Et puis Anne Laure Bruna monta sur scène et ce fut comme un rayon de soleil qui vint réchauffer un public qui commençait par ailleurs à se réfrigérer sérieusement avec la nuit qui s’installait sur les montagnes à cette altitude. Anne Laure est étudiante en médecine, violoniste confirmée et native du Poët en Percip. Avec une merveilleuse simplicité elle commença par annoncer que si elle était là ce soir c’était grâce à sa grand-mère à qui elle dédiait sa performance. On eut ensuite le plaisir d’apprendre qu’elle adorait Edith Piaf (à qui elle rendit un hommage en chantant brillamment plusieurs de ses succès) mais c’est avec un air célèbre d’opéra de Carmen interprété « à capella » qu’elle convainquit le mieux de l’étendue de son jeune talent. Fanny Muzy la suivit sous les projecteurs. Egalement Buxoise, accompagnée à la guitare par son père, Fanny devait faire voir, elle aussi, que malgré son jeune age, (elle n’a pas encore 20 ans !) elle sait faire preuve d’un réel métier de chanteuse. On doit pouvoir lui promettre, sans risque de se tromper, un brillant avenir dans le spectacle. Enfin la première partie se clôturait avec la prestation d’Alphonsa et Philippe Marron, qui venaient de Montélimard pour interpréter plusieurs chansons « à voix » dans le registre des gospels populaires.

        Il était déjà onze heures passées lorsque, la deuxième partie du concert commença avec le retour sur scène que chacun attendait. Désireless, drapée dans un ample sari rouge grenat et une longue écharpe de soie safran, accompagnée à la guitare par le facétieux Domingo attaquait bille en tête une étourdissante série de Bossa Nova avec une décontraction, une assurance, un métier qui rassurait ses fans les plus exigeants sur les conséquences éventuelles d’une si longue absence. On sait que c’est non loin de là, sur le territoire de la commune de Beauvoisin exactement, que Désireless a depuis quelques années trouvé refuge, après des tas de « Voyages, voyages », loin des « capitales et des idées fatales ». Domingo, un guitariste chanteur, originaire de Buenos Aires qui aura passé ses vingt dernières années à jouer dans différents groupes de Rock et Bossa tant en France qu’en Argentine, est lui aussi venu récemment s’installer à l’ombre du « Géant de Provence », à Entrechaux précisément.

        De leur rencontre récente est né l’envie de travailler ensemble une musique qui mélange sans vergogne le Rock et la Bossa, les Beatles et la poésie de Vénisius de Moraes, les grands succès de Désireless et les mélodies de Sade ou d’Annie Lennox. Le résultat était là ce soir, superbe d’aisance, de légèreté, de facilité. Domingo le virtuose des musiques du sud et Désireless, la diva de la nouvelle chanson Française nous ont offert pendant près de deux heures un extraordinaire mélange d’une très haute qualité musicale. La mélancolie des « Saudades » Brésiliennes succède aux « Day Tripper », des chansons plus « Fragiles » annoncent vers minuit que « John est mort en plein vol.. » et c’est devant le dernier carré de spectateurs (encore nombreux bien que littéralement frigorifiés), à plus d’une heure du matin que Desireless, d’une voix magnifique qui remplit l’espace, implora les étoiles d’un superbe : « Don't let me down… ! » Ce qu’elles ne feront jamais évidemment. Et nous non plus… !

         Alain BOSMANS