Camping des "Castors": Le maire s'explique

(Article du Dauphiné du 25 mai 1997)
 

 Jean Michel et Marie Polo avec leur fils Jérémy

Devant la dimension que prend désormais ce conflit et ses conséquences, René Fauchier, maire de Pierrelongue a décidé de rompre de silence qu’il s’imposait et d’expliquer les raisons de son intransigeance.

    C’est dans la salle du conseil en présence de Dominique Guillon, 2 ème adjoint, que le maire de Pierrelongue, René Fauchier nous reçoit ce vendredi midi, 24 heures après qu’une équipe de Fr3 se soit déplacé pour enquêter dans les rues d’un village qui n’en demandait pas tant. De toute évidence la commune voudrait calmer les esprits et le maire déplore le climat délétère qui règne maintenant de plus en plus profondément sur Pierrelongue entre partisans et adversaires des « Castors ».

    Mr Fauchier rappelle que l’affaire ne date pas d’hier et qu’elle est même antérieure à son premier mandat puisque déjà son prédécesseur Ludovic Meanzuoli avait, le premier, refusé la présence d’un camping à cet emplacement dés juillet 1976. Il souligne que son arrêté d’interdiction en date du 23 juin 1993 ne vise pas uniquement le camping des Castors mais « interdit le camping et le stationnement des caravanes dans toute la zone inondable de la commune en vertu de la révision du POS établi par la délibération du conseil municipal du 9 avril 1993 comprenant une zone NDR : zone inondable, dans laquelle se situe la partie basse du camping » Il précise que « Le conseil d’état, en appel de la commune de Pierrelongue, faisant suite à une décision du tribunal administratif de Grenoble, a pleinement validé, par ses arrêts en date du 17 mars 1997, la délibération et l’arrêté d’interdiction de 93 et que par cette décision la juridiction suprême a considéré que le conseil Municipal et le Maire de Pierrelongue ne s’étaient pas livrés à une erreur manifeste d’appréciation mais que le danger pour la sécurité des personnes et des biens qui en étaient la justification, étaient parfaitement réel ». Il insiste surtout pour affirmer que, dans cette affaire, la commune de Pierrelongue et son Maire n’ont agit constamment qu’en fonction de préoccupations d’ordre sécuritaire et il souhaite dénoncer les « insinuations malveillantes concernant les intentions des pouvoirs publics dans le traitement de ce contentieux ».

    En conclusion il nous confirme que la commune de Pierrelongue écarte toutes possibilités de lever, même provisoirement, l’interdiction de fonctionnement qui pèse sur 90% des emplacements du camping des Castors. A moins que les autorités préfectorale ne le délivrent de toutes responsabilités éventuelles en cas d’accident relatif aux inondations.
René Fauchier nous a en effet confirmé qu’il avait, dans son dernier courrier à la sous-préfecture de Nyons, laissé encore la porte ouverte à un compromis possible. Une entrevue qui réunirait les parties en présence du préfet de Valence pourrait éventuellement déboucher sur une solution acceptable par tous à condition que la préfecture (qui a déjà dans le passé délivré les différents permis de construire et autorisations de fonctionnement) puisse aujourd’hui dégager le maire de ses responsabilités en ce qui concerne la sécurité du Camping.
L’ultime balle est donc désormais dans les pieds du Préfet de la Drôme ! Mais celui-ci peut-il prendre une telle décision... ?

    Du coté des « Castors » on voudrait y croire mais on en doute et on redoute une nouvelle manœuvre dilatoire. En attendant on ne désarme pas. Une lettre ouverte de Mr Jacques Jousse , Président de la Fédération de l’Hôtellerie de Plein Air de la Drôme mettant violemment en cause la politique de la commune de Pierrelongue dans cette affaire avait été distribuée à tous les habitants de la commune en début de semaine. On apprend d’autre part qu’une manifestation de soutient au camping des « Castors » aura lieu le lundi 2 juin dans les rues de Pierrelongue si la situation n’a pas évolué d’ici là. Affaire à suivre... !
 

        Alain BOSMANS