Tandis que la cueillette des olives bat son plein dans le Nyonsais et débute dans les Baronnies, les moulins à huile se remettent en marche après 9 mois de repos, sous l’œil curieux des caméras étrangères.
Dés la première heure en cette froide matinée de début décembre, une activité fébrile règne à nouveau au Moulin Chauvet de Mollans. Ce matin Francis et Claude Jacquet ont décidé de remettre en route les deux grosses meules de pierres qui s’étaient arrêtées de tourner pendant 9 mois. C’est que le temps de la plus ancienne et de la plus traditionnelle des récoltes des Baronnies est revenu : L’olivaison. Depuis déjà une dizaine de jours dans les oliveraies les plus basses en altitude du Nyonsais et à partir de maintenant dans les hautes Baronnies, les équipes de ramasseurs sont à pied d’œuvre. Armés d’échelles, escabeaux, filets, pinces, peignes, paniers et caisses, ils sont nombreux déjà à récolter le fruit noir de l’arbre argenté, déjà tout ridé par les premières gelées et gorgé d’une huile incomparable.
Mais pour transformer l’olive en cette huile essentielle, il faut des moulins. Il y en 9 dans la zone A.O.C. du Nyonsais et des Baronnies (qui regroupe 57 communes), dont celui de Mollans : Le moulin Chauvet qui fut remis en activité par Francis Jacquet en 1995 après 50 ans d’interruption. Le maître du moulin est lui-même producteur à La Roche sur le Buis, et même s’il n’a pas commencé sa propre récolte, il porte un jugement compétent sur les perspectives de cette année. «La récolte sera bonne, tant en qualité qu'en quantité ! » Assure-t-il optimiste, « meilleure de toutes façons que celle de l’année dernière qui avait été décevante. »
Pour en parler, Francis a ce matin de la visite : Un public attentif en la personne d’une équipe de télévision belge de la V.T.M., la chaîne flamande la plus importante de Belgique qui prépare un reportage de 26 minutes sur l’huile d’olive dans le cadre d’une émission culinaire de grande écoute. Ils sont cinq techniciens, réalisateur, cameramen, assistants à être venu passer 3 jours dans les Baronnies pour y découvrir les secrets de fabrication d’une huile qui est considérée (à juste titre) comme la meilleure du monde. Après avoir passé plusieurs heures au moulin et avoir assisté au processus complet de transformation, l’équipe devait se rendre dans les Oliveraies au-dessus de Buis pour y tourner des séquences de cueillette d’olives. Que ce soit la récolte effectuée à la main à l’aide de paniers pour les arbres les moins chargés ou avec des filets pour les arbres lourds ou encore à l’aide de petits vibrateurs dont l’utilisation se répand de plus en plus afin de suppléer une main d’œuvre occasionnelle de plus en plus difficile à trouver en cette saison.
Le moulin de Mollans quant à lui ne devrait plus cesser de tourner jusqu’au mois de février pour y produire une huile au parfum et aux propriétés inimitables dont la réputation n’est plus à faire. Pour en assurer la promotion Francis Jacquet n’hésite d’ailleurs pas à se déplacer. Ce week-end, c’est à l’invitation de la commune de Billom près de Clermond Ferrand dans le Puy de Dôme qu’il se rendait dans le cadre d’un salon « des sites remarquables du goût ». Tout un programme…
Alain BOSMANS